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  • © 2017 AFP | Crée le 12.03.2017 à 20h01 | Mis à jour le 12.03.2017 à 20h05
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    Emmanuel Macron le 8 mars 2017 à Paris Eric FEFERBERG-AFP/Archives

    La remise en cause du clivage gauche-droite est plus que jamais au coeur de la campagne présidentielle, entre Emmanuel Macron qui appelle à le "dépasser" et Marine Le Pen qui le juge "artificiel", là où d'autres candidats comme Benoît Hamon voient dans sa fin un "danger".

    Ce clivage "structure la vie politique française depuis la Révolution", rappelle l'historien Jean Garrigues. En 1789, partisans et opposants d'un veto suspensif du roi s'étaient répartis à droite et à gauche de la tribune de l'Assemblée constituante.

    Ce "vieil instrument de structuration" est "totalement adapté aux institutions de la Ve République", juge-t-il, avec un scrutin présidentiel à deux tours visant à opposer "un représentant d'un camp plus progressiste et un d'un camp plus conservateur".

    Mais "ça fait un certain temps que des hommes comme François Bayrou contestent cette bipolarité", contestation illustrée en 2002 selon lui avec une gauche absente au second tour de la présidentielle.

    "Aujourd'hui, il est bien possible que les deux grands partis structurant la gauche et la droite ne soient pas présents au second tour", note M. Garrigues, alors que plusieurs sondages donnent Marine Le Pen et Emmanuel Macron en tête des intentions de vote.

    Pour la candidate FN, le "vrai clivage aujourd'hui est entre les patriotes et les mondialistes", le leader d'En marche! le décrivant entre "progressistes et conservateurs".

    Ce positionnement permet aussi à ces candidats de se poser en incarnations du renouvellement.

    Pour Stéphane Rozès, directeur de "Conseil analyses et perspectives", on passe d'un clivage de nature "sociale" à un clivage "national".

    Un clivage ouvert-fermé en quelque sorte, tel qu'observé lors du Brexit ou de l'élection de Donald Trump.

    Selon le dernier baromètre de la confiance politique Cevipof-Opinionway, 75% des Français estiment qu'"aujourd'hui, les notions de gauche et de droite ne veulent plus dire grand chose".

    La volonté des électeurs de se "débarrasser de ce vieil affrontement bipolaire" va jouer, estime M. Garrigues, auteur d'"Elysée circus". Moins parce que "le clivage gauche-droite serait mort" que "parce que son incarnation par les partis traditionnels ne correspond plus à ce qu'attendent les Français".

    - 'Démocratie à l'état gazeux' -

    Pour Gilles Finchelstein, directeur général de la fondation Jean Jaurès (proche du PS), l'articulation gauche-droite est "un bon clivage pour la démocratie". Mais "on est durablement dans un moment de déstructuration".

    Il y a eu longtemps "une démocratie à l'état solide avec un clivage simple" et des "comportements électoraux dictés par la fidélité", avec une sorte "d'âge d'or à la fin des années 70", explique-t-il à l'AFP.

    "Puis, on est passés à l'état liquide avec un clivage (...) qui a perdu de sa lisibilité", par exemple plus d'un électeur sur deux a changé d'intention de vote ou décidé ou non d'aller voter dans les 6 mois avant la dernière présidentielle.

    "J'ai l'impression qu'on entre dans un troisième âge à l'état gazeux", ni bipolarisation ni même tripolarisation, mais 5 candidats se partageant les suffrages, "les mouvements semblent plus erratiques" et "plus explosifs" car dans ce système, "il y a un bloc solide, le FN".

    Une donne qui inquiète les partis traditionnels.

    "Partout l'indifférenciation gauche-droite fabrique des courants nationalistes à vocation majoritaire", estime le candidat socialiste Benoît Hamon, pour qui le vote Macron "peut être un accélérateur" pour le FN.

    A droite, le vice-président LR Laurent Wauquiez jugeait en 2016 que "l'idée selon laquelle on réforme un pays avec un large consensus gauche-droite est une absurdité historique", avec le risque que "les gens (aillent) chercher aux extrêmes".

    Pour retrouver des repères, certains proposent des outils, comme "La Boussole présidentielle". Cette application, née en 2012, aide l'électeur à se situer dans le paysage politique en fonction de deux dimensions, socio-économique (emploi, pouvoir d'achat, social...) et culturelle (immigration, justice, environnement...), explique à l'AFP son pilote, Thomas Vitiello, enseignant à Sciences Po. Une version pour le scrutin à venir est prévue fin mars.

    "Le clivage ne disparaît pas", résume le chercheur, mais "se transforme".

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