Malgré deux tentatives, à la demande du secrétaire général du Haussariat, les onze membres du gouvernement n’ont pas pu se mettre d’accord sur l’élection d’un président. Trois voix (celles de Calédonie ensemble) se sont portées sur la candidature de Philippe Germain. Deux voies, celle du FPU, sur celle de Cynthia Ligeard. Sonia Backès, membre UCF de l’exécutif a voté blanc, comme annoncé en cas de deux candidatures loyalistes. Les cinq membres indépendantistes ont tous voté blanc.
C’est donc le gouvernement Ligeard qui va continuer à expédier les affaires courantes, jusqu’à ce qu’une issue soit trouvée à cette impasse. Il se réunira donc comme de coutume mardi prochain. Dans le camp indépendantistes, plusieurs responsables ont affiché leur agacement face à cette situation. De l’autre côté de l’échiquier, Calédonie ensemble et le FPU se renvoient la responsabilité de cette crise. Se pose à présent la question de savoir combien de temps peut fonctionner avec un gouvernement en sursis, et à la voilure réduite. Les appréciations vont de quelques mois à près d’un an. En effet la plupart des textes peuvent continuer à être préparés, et au lieu d’être portés au congrès par la voie de projets du gouvernement, ils peuvent l’être par la voie de proposition de lois ou de délibération des groupes politiques élus. Du côté de l’Etat, les obligations légales sont remplies. Selon la loi, il devait dans un délai de cinq jours convoquer les membres du gouvernement pour qu’ils élisent un président. Il s’est affranchi de ce délai en les convoquant séance tenante à deux reprises. Désormais Il ne se risquera à une nouvelle convocation que si des signes d’évolution positive des uns et des autres lui parviennent. Cela n’aurait en effet guère de sens de convoquer chaque semaine pour un scrutin connu d’avance et infructueux.
Ph.F.