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  • © 2019 AFP | Crée le 24.05.2019 à 18h48 | Mis à jour le 24.05.2019 à 18h50
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    Roch Wamytan, leader de l'Union Calédonienne, à Nouméa le 30 octobre 2018 Theo Rouby-AFP/Archives

    Après les élections provinciales du 12 mai, les indépendantistes kanak de Nouvelle-Calédonie ont remporté vendredi la présidence du Congrès, grâce à l'appoint des voix d'un parti océanien, jusqu'alors plutôt classé dans le camp loyaliste.

    D'ici deux à trois semaines, le renouvellement des institutions de cet archipel en cours de décolonisation se poursuivra avec l'élection du gouvernement collégial et de son président.

    Si les mêmes équilibres sont conservés, le FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) devrait, pour la première fois depuis le début de l'accord de Nouméa (1998) et pour son dernier mandat, prendre le contrôle de l'exécutif.

    Ces bouleversements interviennent un peu plus de six mois après le référendum sur l'indépendance du 4 novembre, que les indépendantistes avaient perdu, mais avec un score nettement supérieur aux pronostics des sondages et de la droite.

    Ils s'étaient promis de "surfer sur cette dynamique" alors que deux autres référendums peuvent être organisés en 2020 et 2022.

    Figure historique de la lutte indépendantiste, Roch Wamytan, 68 ans, a été élu à la majorité des 54 élus du Congrès avec 29 suffrages.

    Il a rassemblé les 24 voix des partis du FLNKS, celles de deux élus de formations indépendantistes minoritaires et surtout celles des trois élus de l'Eveil Océanien, parti communautaire wallisien et futunien, qui a fait la bascule.

    Jusqu'alors cette formation était plutôt considérée comme non indépendantiste, mais l'échec de ses tractations avec les deux partis de la droite - L'Avenir en Confiance et Calédonie Ensemble - a pesé sur son choix.

    "C'est une majorité océanienne et c'est historique. Il est temps que les Océaniens qui entretiennent des échanges millénaires mais qui ont été séparés par les frontières de la colonisation et artificiellement opposés se retrouvent aujourd'hui...)", a déclaré M. Wamytan, signataire de l'accord de Nouméa, à l'issue de son élection.

    - Loyalistes médusés -

    Face à des élus loyalistes médusés par un résultat qu'ils n'attendaient pas, il s'est engagé "à présider cette institution avec les valeurs kanak océaniennes mais aussi républicaines et chrétiennes dont nous sommes tous imprégnés".

    De son côté, Milakulo Tukumuli, chef de file de l'Eveil Océanien, a dit avoir "choisi ce qui est le mieux pour l'avenir des calédoniens", mettant en avant les problématiques économiques et sociales du territoire.

    "La France ou l'indépendance, ce n'est pas la question. Notre ligne s'inscrit dans une certaine majorité océanienne mais nous sommes des hommes libres", a poursuivi ce docteur en mathématiques, qui se réclame plus "faiseur de démocratie que faiseur de roi".

    Le vote de l'Eveil Océanien intervient après d'âpres discussions avec l'Avenir en confiance (18 élus sur 54), proche de LR, et Calédonie ensemble, parti de centre droit défait par le scrutin du 12 mai. Il était la locomotive des loyalistes dans la précédente mandature.

    Philippe Michel, chef du groupe CE au Congrès, a accusé son rival non indépendantiste "de ne pas être à la hauteur de sa victoire car il n'a pas su trouver les équilibres".

    "En trustant tous les postes de vice-présidence de la province sud (vendredi dernier) et en nous promettant une présidence du Congrès qu'ils ne maitrisaient pas, l'Avenir en Confiance a commis une faute politique dont on mesure aujourd'hui toutes les conséquences", a-t-il déclaré.

    Encore plus sévère, le député Philippe Gomes (UDI) leader de CE, a affirmé que "Kanaky est au pouvoir au Congrès et le sera demain au gouvernement".

    "Ceux qui ont gagné ont oublié une règle politique de base: rassembler", a-t-il fustigé, dénonçant le "comportement immature et irresponsable" de l'Avenir en confiance.

    Ancré à droite et partisan d'une ligne "ferme avec les indépendantistes", ce parti a pour sa part accusé l'Eveil Océanien de "trahison", estimant "avoir fait des propositions généreuses et en adéquation avec le choix des électeurs".

    "Il serait inenvisageable pour nous que cela conduise à un président du gouvernement indépendantiste. Ce serait un déni de démocratie", a protesté Virginie Ruffenach, présidente du groupe AEC au Congrès.

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