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  • © 2016 AFP | Crée le 03.04.2016 à 02h24 | Mis à jour le 03.04.2016 à 02h25
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    Manifestation contre les expulsions après la fin de la trêve hivernale, à Paris le 2 avril 2016 DOMINIQUE FAGET-AFP

    Quelques centaines de personnes manifestaient samedi après-midi à Paris pour réclamer l'arrêt des expulsions, au lendemain de la fin de la trêve hivernale, période pendant laquelle les locataires ne peuvent être mis à la rue.

    "Qu'est-ce qu'on veut? Des logements! Pour qui? Pour tous! Pour quand? Maintenant!" scandaient les manifestants, parmi lesquels de nombreuses familles, réunis à l'appel d'associations (Droit au Logement, Confédération syndicale des familles...) et de syndicats (CGT, Solidaires, Sud Santé sociaux...).

    Rythmé par les cris des slogans et le bruit des tambours, le cortège est parti peu après 15H00. Il devait traverser les quartiers populaires de Ménilmontant et Belleville avant de revenir place de la République où le porte-parole du DAL Jean-Baptiste Eyraud a appelé les manifestants à participer au mouvement Nuit Debout.

    A l'appel du collectif Convergences des luttes, des participants à ce mouvement se sont rassemblés par centaines place de la République pendant deux nuits consécutives pour manifester leur opposition à la loi travail, dans la foulée de la vaste manifestation de jeudi.

    Avant le départ, Jean-Baptiste Eyraud s'est insurgé au mégaphone qu'on "laisse des gens à la rue" alors qu'"il y a 300.000 logements vacants en Ile-de-France, 100.000 à Paris".

    Il réclame l'arrêt immédiat des expulsions et l'application des lois existantes, en particulier celle sur le droit au logement opposable (2007).

    "Plutôt que d'héberger des gens dans les hôtels", une solution souvent décriée car très coûteuse, "ce qu'on veut c'est des logements", a dit M. Eyraud, qui a expliqué avoir demandé un rendez-vous avec la ministre du Logement Emmanuelle Cosse.

    Une tente du Dal, surmontée d'une banderole jaune "pas d'expulsions, relogez" tendue entre deux arbres, est installée place de la République depuis quelques jours.

    Pour éviter les expulsions, les militants demandent de baisser les loyers et généraliser leur encadrement, et de construire massivement des logements sociaux accessibles aux ménages les plus modestes.

    Le réseau Stop aux expulsions de logement (Résel) estimait cette semaine à "30.000 à 40.000 le nombre de foyers en France susceptibles d'être expulsés" dès le 1er avril, sur un total d'environ 190.000 assignés dans le cadre d'une procédure d'expulsion.

    Mouna, 35 ans, angoisse pour sa famille: "On était protégés par la trêve hivernale, là on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête". Elle vit avec son mari et quatre enfants dans un appartement de 40 m2, pour lequel elle s'acquittait d'un loyer de 1.000 euros jusqu'à une "cassure" lorsque son mari a perdu son travail et n'a pas payé le loyer pendant trois mois.

    Reconnue prioritaire Dalo (Droit au logement opposable, instauré en 2007) depuis deux ans, elle espère être relogée. Depuis octobre 2012, la circulaire Valls/Duflot demande en effet aux préfets d'interrompre les procédures d'expulsions des personnes bénéficiaires du Dalo, tant qu'une possibilité de relogement ne leur a pas été proposée.

    Pourtant, il y a eu une "très forte augmentation de procédures d'expulsion à l'encontre" de ces personnes, s'alarme le Haut Comité pour le Logement des Personnes Défavorisées qui a recensé 64 expulsions de bénéficiaires du droit au logement opposable en 2015, contre 31 expulsions en 2014.

    La ministre du Logement Emmanuelle Cosse a annoncé la pérennisation de 2.300 des 10.000 places d'hébergement d'urgence supplémentaires ouvertes cette année ainsi qu'un "plan de prévention des expulsions" pour permettre de trouver plus rapidement des solutions dès les premiers impayés. Les aides au logement seront par ailleurs maintenues pour les locataires sous le coup d'une décision d'expulsion.

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