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  • © 2020 AFP | Crée le 14.09.2020 à 21h13 | Mis à jour le 14.09.2020 à 21h15
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    L'opposant russe Alexeï Navalny le 29 septembre 2019 à Moscou Yuri KADOBNOV-AFP/Archives

    Des laboratoires français et suédois ont confirmé que l'opposant russe Alexeï Navalny avait bel et bien été empoisonné au Novitchok, accentuant la pression mise sur Moscou pour faire la lumière sur cette affaire.

    Un laboratoire militaire allemand avait déjà conclu le 3 septembre à l'empoisonnement de l'opposant russe, âgé de 44 ans, par ce puissant agent neurotoxique, ce que Moscou conteste.

    Pour étayer la thèse d'un usage de cet agent neurotoxique, le gouvernement d'Angela Merkel a donc "demandé à d'autres partenaires européens, à savoir la France et la Suède, de vérifier de manière indépendante les preuves allemandes", a annoncé lundi le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.

    "Les résultats de cet examen par des laboratoires spéciaux en France et en Suède sont maintenant disponibles et confirment les preuves allemandes", a révélé M. Seibert.

    - Fine poudre -

    En Suède, c'est le laboratoire spécialisé dans les substances hautement toxiques de l'Agence suédoise de la recherche sur la Défense, basé à Umea, qui a analysé les échantillons.

    Outre la Russie, "il est peu probable qu'un autre pays signataire de la Convention (sur l'interdiction des armes chimiques) puisse obtenir" cet agent neurotoxique, a commenté auprès de l'AFP Asa Scott, cheffe de division pour la défense et la sécurité au sein de cette Agence.

    Avec un laboratoire militaire allemand, ce sont désormais "trois laboratoires qui ont fourni de manière indépendante la preuve qu'un agent neurotoxique du groupe Novitchok est la cause de l'empoisonnement de M. Navalny", a de son côté résumé M. Seibert.

    Cet agent hautement toxique avait déjà été utilisé contre l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia en 2018 en Angleterre, selon les autorités britanniques.

    Considéré comme une arme chimique, le Novitchok se présente le plus souvent sous la forme d'une fine poudre susceptible de pénétrer les pores de la peau ou les voies respiratoires.

    L'utilisation de Novitchok "constitue une grave violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques", a ainsi rappelé lundi le porte-parole du gouvernement allemand.

    Berlin a "donc sollicité l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) dans l'analyse des preuves dans l'affaire Navalny", a prévenu M. Seibert.

    La Convention sur l'interdiction des armes chimiques, signée en 1993, prévoit notamment "pour tous les États signataires de recevoir une assistance technique de l'OIAC".

    L'OIAC a ainsi "prélevé des échantillons de M. Navalny et a pris les mesures nécessaires pour les faire analyser par les laboratoires de référence de l'OIAC", précise M. Seibert.

    - Victoire symbolique -

    Le gouvernement allemand a dans ce contexte réitéré "l'appel lancé à la Russie pour qu'elle apporte des éclaircissements à ce qu'il s'est passé", selon le porte-parole.

    "Nous sommes en contact étroit avec nos partenaires européens au sujet des prochaines étapes", a-t-il aussi fait valoir.

    La question de sanctions reste sur la table, comme l'avenir du projet, mené par la Russie et plusieurs pays européens, avec au premier chef l'Allemagne, de gazoduc Nord Stream 2.

    Côté russe, la police avait annoncé vendredi vouloir interroger en Allemagne l'opposant victime d'un empoisonnement, selon ses partisans, le 20 août lors d'un déplacement en Sibérie.

    La Russie a demandé à ce que Berlin remette l'ensemble de son dossier sur l'opposant russe, notamment les analyses du laboratoire militaire allemand.

    Les autorités russes affirment que leurs analyses, effectuées lors de l’hospitalisation de l'opposant à Omsk (Sibérie), avant son transfert vers l'Allemagne, n'avaient révélé aucune substance toxique dans l'organisme de M. Navalny.

    L'opposant russe, qui dénonce de longue date la corruption d'élites russes, a été sorti du coma artificiel le 7 septembre. Il est cependant encore trop tôt pour savoir s'il conservera des séquelles de cet empoisonnement, a prévenu à plusieurs reprises l'hôpital berlinois de la Charité, où il est soigné.

    Les alliés de M. Navalny ont revendiqué dimanche des victoires aux élections régionales dans deux villes sibériennes, dont une, symbolique, à Tomsk, la ville où il a été empoisonné selon ses proches.

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