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  • © 2019 AFP | Crée le 22.11.2019 à 09h43 | Mis à jour le 22.11.2019 à 09h45
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    Les cheminots de la SNCF prévoient une grève le 5 décembre 2019 ERIC PIERMONT-AFP

    Les relations entre les différents acteurs de la réforme des retraites se sont crispées jeudi, avec le ralliement de la CFDT-Cheminots à la grève du 5 décembre, tandis que des ministres dénonçaient des "revendications très corporatistes" et accusaient la CGT de ne pas "jouer le jeu de la démocratie sociale".

    Le gouvernement a raté le train du compromis avec les cheminots: les quatre syndicats représentatifs de la SNCF sont lancés dans une grève reconductible à partir du 5 décembre contre la réforme voulue par Emmanuel Macron. Mais la CFDT-Cheminots pourrait ne pas appeler à la grève si elle obtient satisfaction dans les prochains jours.

    Elle déposera un préavis "dès ce soir ou demain", a indiqué son secrétaire général, Didier Aubert, à l'issue d'une réunion avec le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, et le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

    Une démarche "faite en totale cohérence avec la confédération" dirigée par Laurent Berger, qui a justifié cette tactique "pour peser dans les discussions encore en cours".

    "Le gouvernement n'a pas mesuré les attentes des cheminots", a expliqué M. Aubert, réclamant notamment "le maintien du régime spécial" pour tous les salariés recrutés au statut de cheminot avant le 1er janvier 2020, date de l'arrêt des embauches dans ce cadre spécifique à la SNCF.

    Cette demande de n'appliquer la réforme qu'aux seuls futurs recrutés, aussi appelée "clause du grand-père", est partagée par l'Unsa ferroviaire, qui appelait déjà à la grève et qui est sortie "extrêmement déçue" de la rencontre.

    L'entourage de M. Delevoye a néanmoins indiqué à l'AFP qu'après des "échanges francs et utiles" avec ces deux organisations, le haut-commissaire "ferait part des inquiétudes et propositions au Premier ministre", Édouard Philippe, qui recevra les partenaires sociaux à Matignon lundi et mardi.

    "Le gouvernement ne transigera pas sur les grands principes du futur système", qui "remplacera les 42 régimes existants", mais reste "ouvert sur la transition" et sa durée, a ajouté cette source.

    Des concessions insuffisantes pour la puissante CGT-Cheminots et SUD-Rail, qui avaient boycotté le rendez-vous ministériel et exigent le maintien en l'état de leur régime spécial. Ces deux syndicats avaient lancé lundi un appel unitaire à la grève avec l'Unsa.

    - "Ils n'écoutent pas" -

    Une réunion prévue jeudi avec les trois syndicats représentatifs de la RATP a été annulée, faute de participants: Unsa, CGT et CFE-CGC ont décliné l'invitation.

    "On ne s'attend pas à grand-chose. Ils sont fidèles à leur agenda mais n'écoutent pas donc on ne va pas cautionner cette communication gouvernementale", avait expliqué mercredi à l'AFP le numéro un de la CGT-RATP, Bertrand Hammache.

    Cette stratégie de la chaise vide hérisse la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, qui a estimé que la CGT "ne joue pas le jeu de la démocratie sociale" et "refuse systématiquement d'entrer dans une négociation".

    L'exaspération gagne aussi la ministre des Solidarités, Agnès Buzyn, qui a critiqué les "revendications très corporatistes" de syndicats qui "ne veulent pas la disparition d'un régime extrêmement avantageux".

    Selon une autre source gouvernementale, le chef de l'État a fixé cette semaine "une ligne rouge": il attend que "tous ceux qui appellent à manifester condamnent clairement" d'éventuelles violences, avant le 5 décembre.

    Sauf que les syndicats eux aussi s'impatientent. Même la CFDT, qui "veut une réforme systémique des retraites", considère qu'"il est grand temps aujourd'hui que le gouvernement sorte de l'ambiguïté et dise" s'il veut "une réforme budgétaire ou une réforme de justice sociale", a lancé M. Berger.

    Fait rare, la CFE-CGC, a appelé jeudi à se "joindre à la manifestation" du 5 décembre.

    Dans ce climat électrique, le Premier ministre va "entendre les partenaires sociaux avant de prendre des décisions", tout en assumant de "dire aux Français clairement, tranquillement, que nous allons travailler plus longtemps".

    Au sein de la majorité, on serre les rangs, comme ce député LREM qui se dit "en phase avec le Premier ministre: très ferme sur les principes et très ouvert sur la négociation des paramètres".

    Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, considère lui qu'avec un chômage en recul et une dette contenue, tous les voyants sont au vert pour lancer cette réforme, selon son entourage, qui ajoute: "C'est une promesse de campagne, donc il faut y aller".

    pol-er-ac-gbh/lum/sd

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