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  • © 2020 AFP | Crée le 01.07.2020 à 18h55 | Mis à jour le 01.07.2020 à 19h01
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    Un cadet de la Marine russe vote à l'occasion du référendum sur la réforme constitutionnelle, le 1er juillet 2020 à Vladivostok Pavel KOROLYOV-AFP

    Les Russes doivent approuver mercredi une vaste réforme constitutionnelle initiée par Vladimir Poutine officiellement pour organiser l'avenir du pays, mais que l'opposition voit surtout comme un moyen de perpétuer sa mainmise sur la Russie.

    Ce vote, prévu à l'origine en avril, a été repoussé à cause de l'épidémie de coronavirus. Pour éviter une trop forte affluence dans les bureaux de vote, le scrutin a été étalé sur une semaine. Des masques, des gants et des gels désinfectants sont mis à disposition des votants.

    Les premiers résultats sont attendus après 18h00 GMT.

    Le doute n'est guère permis quant à l'issue du vote: les réformes ont été approuvées par le législateur en début d'année, et le nouveau texte de la Constitution est déjà en vente dans les librairies.

    Vladimir Poutine s'est adressé mardi aux 110 millions d'électeurs pour les appeler à garantir "la stabilité, la sécurité et la prospérité" d'un pays qu'il se targue d'avoir sorti du chaos ayant suivi la chute de l'URSS.

    Courant juin, il avait jugé nécessaire l'amendement lui accordant le droit à deux mandats supplémentaires à l'issue de l'actuel en 2024, car la Russie devait "travailler" et ne pas se perdre dans "une quête de successeurs potentiels".

    - Dieu, mariage, retraite -

    Ce changement lui permettrait de rester au Kremlin jusqu'en 2036, l'année de ses 84 ans. D'autres réformes renforcent aussi certaines prérogatives présidentielles.

    La réforme introduit dans la Constitution nombre de principes conservateurs chers au président --Foi en Dieu, mariage réservé aux hétérosexuels, enseignement patriotique--, ainsi que des garanties sociales, comme l'indexation des retraites ou un salaire minimum supérieur au minimum vital.

    Les détracteurs du Kremlin, notamment l'opposant Alexeï Navalny, jugent que le référendum n'a d'autre but que de lui garantir "une présidence à vie" et que les autres mesures visent à faire venir les Russes aux urnes.

    Parmi les électeurs de Vladivostok, en Extrême-orient, interrogés par l'AFP, la question des mandats présidentiels divise.

    Oleg Doubov, un ingénieur de 55 ans, relève "qu'il doit (pouvoir) y avoir un changement, même si je le respecte et l'apprécie comme président". Quant aux autres mesures, "presque toutes auraient pu être inscrites dans la loi, sans qu'on modifie la Constitution", regrette-t-il.

    A l'inverse, Valentina Koungourtseva, retraitée de 79 ans, est ravie: "Pour nous les retraités, c'est important, tous les ans notre pension va être rehaussée (...) c'est pour ça que je suis venue". Quant à M. Poutine au pouvoir: "tant qu'on aura un bon président, la vie sera bonne".

    Le vote intervient alors que la popularité du président russe a baissé dans la foulée d'une réforme décriée des retraites et de la crise du coronavirus. De mai 2018 à juin 2020, son taux d'approbation mesuré par l'institut indépendant Levada est passé de 79% à 60%.

    Selon les critiques du Kremlin, le pouvoir a multiplié les ruses pour s'assurer un succès retentissant et une participation forte mercredi.

    - Succès sur-mesure -

    L'aspect le plus insolite aura été l'installation de bureaux de vote de fortune en extérieur, dans les cours, des terrains de sports ou de jeux, sans grand respect du secret du vote ni surveillance adéquate des urnes.

    Le but de la manoeuvre, d'après l'opposition, n'est pas de protéger l'électorat du coronavirus, mais de se fabriquer un résultat sur-mesure.

    "Quand la Constitution se vote sur une souche d'arbre ou dans le coffre d'une voiture, ça n'a pas l'air sérieux", a admis auprès de l'AFP sous couvert d'anonymat l'assesseur d'un bureau de vote du nord-ouest de la Russie.

    L'ONG spécialisée dans l'observation électorale Golos, honnie des autorités, a en outre dénoncé des pressions hiérarchiques sur les fonctionnaires et salariés pour qu'ils aillent voter.

    Elle a aussi dénoncé d'énormes différences de participation électorale d'une région à l'autre.

    "De tels écarts ne peuvent s'expliquer que par le fait que des citoyens soient forcés aux urnes dans certaines régions ou alors par des falsifications directes", a affirmé l'ONG mardi.

    Interrogé sur le sujet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a évoqué des "problèmes isolés" qui "ne menacent pas la crédibilité" du scrutin.

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