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  • © 2018 AFP | Crée le 15.11.2018 à 19h10 | Mis à jour le 15.11.2018 à 19h15
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    Un étudiant du maître marionnettiste Chen Hsi-huang apprend cet art séculaire, le 13 octobre 2018 à Taïwan SAM YEH-AFP

    Quand il avait 79 ans, le marionnettiste taïwanais Chen Hsi-huang s'est lancé un nouveau défi: tout faire pour éviter que ne s'éteigne son art séculaire. Aujourd'hui, un émouvant documentaire rend hommage à ce combat pour la transmission du savoir-faire.

    Le film "Père" raconte comment ce maître, désormais âgé de 87 ans, a repris le flambeau de son paternel, le légendaire marionnettiste Li Tian-lu (1910-1998), qui attirait les foules des années 1950 aux années 1970 et figura également dans plusieurs longs métrages.

    Connu sous le nom de "Budaixi", l'art taïwanais des marionnettes est arrivé au 19e siècle sur l'île en provenance de la province chinoise du Fujian située de l'autre côté du détroit. Pratiqué notamment lors de fêtes religieuses, il a longtemps été un spectacle très populaire.

    Ces marionnettes à gaine sont généralement manipulées sur des scènes en bois richement décorées, racontant diverses histoires avec un fond sonore de musique traditionnelle.

    M. Chen ne tarit pas d'éloges sur l'art traditionnel du marionnettiste, qui implique la maîtrise de gestes subtils et une capacité à jouer les rôles les plus divers, jeune femme comme vieillard.

    Inspiré par son père, il a créé à 23 ans sa propre troupe mais a dû mettre la clé sous la porte à 40 ans alors que son entreprise déclinait.

    Mais près de quatre décennies plus tard, il a monté une nouvelle troupe, refusant de se résoudre à la lente disparition de son art balayé par les divertissements modernes, et il a également créé des ateliers pour en enseigner les techniques le weekend.

    - Trouver "un meilleur métier" -

    "Il ne restait plus que deux ou trois troupes traditionnelles", dit-il à l'AFP. "J'en ai lancé une en profitant de mon nom parce que je ne voulais pas que cet art traditionnel disparaisse."

    Cette entreprise est un défi car ses compatriotes semblent avoir de moins en moins de temps à consacrer à ce type de spectacle poétique.

    M. Chen se sent néanmoins encouragé par l'accueil enthousiaste réservé au documentaire tourné sur 10 ans par le réalisateur Yang Li-chou, sorti en salle en octobre à Taïwan.

    "Je craignais que les gens ne comprennent pas le film, mais les jeunes l'ont compris, même s'ils n'avaient jamais vu de Budaixi avant. Ils m'ont dit qu'ils avaient aimé le film et que l'art des marionnettes était super", se félicite M. Chen.

    Il a actuellement pour apprenti Chen Wei-you, qui appartient à une troupe familiale donnant environ 150 spectacles de marionnettes par an.

    "Il se trouve que mon grand-père m'a dit de me trouver +un meilleur métier+ mais j'ai choisi cette voie car elle m'intéresse", confie l'élève de 32 ans.

    "Comme le maître, je refuse que l'art traditionnel des marionnettes disparaisse."

    Ils sont des dizaines d'étudiants de tous âges à suivre chaque samedi les enseignements de M. Chen au Puppetry Art Centre de Taipei, un organisme financé par le gouvernement.

    - "Cool" -

    Hung Wei-heng, 10 ans, a commencé la formation parce qu'il trouve cela "cool". "Je veux apprendre comment manipuler les marionnettes et réaliser les mouvements", dit-il.

    Les autorités taïwanaises se sont impliquées dans les efforts pour préserver cet art, en lançant dans le comté de Yunlin un festival annuel de la marionnette.

    C'est avec une pointe de nostalgie que Chiang Chi-feng, un inconditionnel de ce type de spectacle, a assisté le mois dernier à ce festival.

    "Maintenant que j'ai moi-même des enfants, je les emmène voir les spectacles de marionnettes en extérieur, pour qu'ils vivent ce que j'ai connu dans ma jeunesse", dit cet homme de 41 ans.

    Le maître Chen Hsi-huang se jure de continuer à jouer et enseigner tant qu'il en aura la force. "Je n'ai pas fini de transmettre cet art, alors je ne peux pas prendre ma retraite."

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