Dans la nuit de mercredi à jeudi, à 1 heure, Titouan Puyo remet son titre de champion du monde longue distance en jeu à Sayulita, au Mexique. Le Calédonien, loin d’être le favori, nous a livré ses impressions avant l’une des courses les plus importantes de sa vie.

Les Nouvelles calédoniennes : Pouvez-vous nous dire quels sont vos objectifs sur ces Mondiaux ?

Titouan Puyo : Je suis le tenant du titre, alors automatiquement, mon objectif est de réussir à le garder. Mais cette année, le niveau est différent de celui de l’année dernière. Il manque seulement deux ou trois représentants du top 10 mondial.

Les Nouvelles calédoniennes : Compliqué de garder votre couronne dans ces conditions?

Titouan Puyo : C’est difficile mais c’est à moi de faire le boulot une fois le départ donné. En tout cas, tout est réuni pour que je puisse garder mon titre. Je connais bien ma planche, l’équipe est au top, on a un logement en face du spot…

Les Nouvelles calédoniennes : En tant que tenant du titre vous devez forcément avoir une pression supplémentaire sur la course ?

Titouan Puyo : Non, je reste un outsider. Si j’essaye de m’échapper, c’est sûr que mes adversaires me suivront. Mais je vais laisser les ténors se battre entre eux et tenter de mettre mon grain de sable là-dedans au bon moment. En tout cas, j’essaye d'aborder ces mondiaux comme si c'était une course quelconque, la pression vient surtout de la médiatisation et du fait d’être un des représentants de l’équipe de France.

Les Nouvelles calédoniennes : Mais pensez-vous qu'il sera difficile de créer à nouveau la surprise cette année ?

Titouan Puyo : Si je gagne au Mexique c’est encore une surprise car je dois encore faire mes preuves sur les gros événements. Et vu le plateau de cette année.

Les Nouvelles calédoniennes : Justement, que pensez-vous de la concurrence ?

Titouan Puyo : Elle est là et bien là. Les meilleures nations comme Hawaï, les Etats-Unis et l’Australie sont présentes.?Et chaque pays a envoyé ses meilleurs riders…

Les Nouvelles calédoniennes : Quels seront vos principaux adversaires ? Je vais faire attention a tout le monde car parfois il y a des inconnus qui gagnent (sourire). Mais s’il faut citer des noms, il y a notamment deux riders que je n'ai jamais réussi à battre, l’Américain Danny Ching et le Tahitien Georges Cronsteadt. Et bien sûr, il y a le numéro un mondial, Connor Baxter…

Les Nouvelles calédoniennes : Comment vous êtes vous préparé pour ces Mondiaux ?

Titouan Puyo : Je me suis préparé à Nouméa avec les programmes envoyés par mon entraîneur Vincent Guillaume. Les nombreuses courses que j’ai faites en Calédonie en début d’année ont fait partie intégrante de cette préparation.

Les Nouvelles calédoniennes : Vous sentez-vous plus fort que l'an dernier ?

Titouan Puyo : Je me sens plus fort c'est sûr mais je ne veux pas verser dans l’excès de confiance. Mais c’est vrai que dorénavant, je connais mes adversaires, je me débrouille mieux dans les vagues, je suis moins naïf aux virages et dans la ligne de draft (NDLR : utiliser l’aspiration de son concurrent).

Les Nouvelles calédoniennes : Votre quatrième place à la Carolina Cup, une des plus grosses courses de l’année, il y a quelques jours est tout de même de bon augure ?

Titouan Puyo : Cette quatrième place m'a fait du bien car tous les meilleurs étaient là. Avec du recul je me rends toutefois compte de quelques erreurs que je vais devoir rectifier lors de ces mondiaux.

Les Nouvelles calédoniennes : Lesquelles ?

Titouan Puyo : Je ne pars toujours pas assez vite mais il me faudra du temps pour m’améliorer. Tout ne peut pas changer en quinze jours.

Les Nouvelles calédoniennes : Et pensez-vous obtenir un bon résultat sur la technical race ?

Titouan Puyo : Ce n'est toujours pas ma spécialité mais j'ai progressé avec notamment une deuxième place aux championnats de France 2 014. Et il y aura des vagues sur le parcours des Mondiaux, ce qui peut tout changer dans un sens ou dans l'autre. J’espère pouvoir l’utiliser à mon avantage.

Les Nouvelles calédoniennes : Le plan d’eau pourrait vous avantager alors…

Titouan Puyo : Non pas vraiment. Je dirais même que c’est le contraire. Il n’y a pas de vent et on va devoir courir sur des boucles pas en ligne. Je ne pourrai pas utiliser le clapot et les courants pour m’aider. Mais c'est le même parcours pour tout le monde. Et parfois, les boucles, ça motive, ça permet de faire passer les 20 kilomètres plus rapidement.?Il faut juste que je m'adapte car la saison passée je me suis rendu compte qu’il n’y a jamais des conditions parfaites sur les courses. Mais c’est sûr que ça ne ressemble pas à mon terrain d’entraînement habituel.

Les Nouvelles calédoniennes : Ces Mondiaux constituent-ils l’objectif majeur de votre saison ? La saison débute à peine. Les Mondiaux ne sont que la deuxième grosse course de l’année. Mon véritable objectif est surtout d’intégrer le top 10 mondial à la fin de l’année.

Propos recueillis par François Benito

Son programme

- Course longue distance : jeudi à 1h00.

-Qualification pour la technical Race : samedi à 1h00.

- Finale de la technical race : lundi à 1h00

Le Mondial en chiffre

- 7 : le nombre d’athlètes présents dans la délégation française.

- 12 : les titres délivrés à Sayulita dans trois disciplines (surf, longue distance et technical race).

- 27 : les pays représentés à ces Mondiaux.

- 21 : la distance en kilomètres de la course longue distance comprenant trois tours de 7 km.