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  • © 2016 AFP | Crée le 27.10.2016 à 00h23 | Mis à jour le 27.10.2016 à 00h25
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    Des flammes dans le bidonville géant de Calais (nord), le 26 octobre 2016, avant la fin de son évacuation. François NASCIMBENI-AFP

    Des migrants qui courent avec leurs affaires en direction des cars, une camionnette d'association en flammes: une bonne partie de la "Jungle" de Calais, prise dans une épaisse fumée, était en feu à la mi-journée mercredi.

    "La +Jungle+ est finie, ciao ciao!" chantonne un jeune Soudanais, filmant la scène avec son portable, tout en avouant: "Ça fait peur...". Il est 13H00, et, depuis midi environ, les départs de feu se multiplient dans le plus grand bidonville de France. Scènes d'Apocalypse...

    Par leurs propres moyens, des bénévoles et migrants tentent d'en stopper la propagation, munis d'extincteurs et de mini-lances. D'autre mettent à l'abri leurs objets de valeur, comme des groupes électrogènes. Un 4X4 d'une association passe: sa remorque est remplie de bombonnes de gaz. Dans la nuit, l'explosion de l'une d'entre elles a blessé un Syrien.

    On en entend d'autres, ponctuées d'exclamations de migrants: "Oooh!". Des volontaires britanniques de L'Auberge des migrants, vêtus de cirés oranges, courent retirer celles restées dans des caravanes.

    Les flammes lèchent les poteaux électriques, l'atmosphère empeste le brûlé, tout crépite, des papiers calcinés volettent. Les pompiers sont là, mais de toute évidence, en nombre insuffisant. Car voilà que la bordure du camp est désormais atteinte.

    "Sortez, vous devez sortir! Vous avez ces bouteilles de gaz dans votre caravane, sortez-les", lancent des associatifs britanniques à un groupe de migrants placides. Les flammes flirtent avec sa tente, mais Henok, un Érythréen de 17 ans, ne veut toujours pas partir: "C'est dangereux mais je veux surveiller ma tente".

    A 20m, les pompiers s'activent, une explosion retentit. Tout près de là, des femmes ramènent des repas en boîte, comme si de rien n'était...

    - Comme un exhutoire -

    Puis, peu à peu, les gens commencent à se diriger hors du campement, leurs bagages à la main, pressés aussi de quitter les lieux par les forces de l'ordre.

    "CA va durer comme ça jusqu'à la nuit" soupire Ahmed, un Soudanais, qui regarde l'incendie avec fatalisme. "C'est mal et c'est bien, parce qu'ici ce n'est vraiment pas un endroit pour vivre", explique cet adolescent qui loge dans les conteneurs du centre d'accueil provisoire (CAP), réservé aux mineurs. Ce secteur demeure épargné par l'incendie et il n'est pas question d'évacuer les lieux, où les mineurs continuent d'entrer et sortir.

    Certains accusent: "Ce sont les Afghans qui mettent le feu quand ils partent", soupire Maharawi, un jeune Soudanais, en allusion à la "tradition" évoquée par la préfecture. Quatre Afghans, de fait, ont été interpellés, soupçonnés d'être ces pyromanes de la fin.

    D'autres jouent, aussi, en quelque sorte: on se prend en selfie et on se "skype" devant les flammes, on lance un ballon de foot dans le feu, un jeune Erythréen s'y prend à plusieurs fois pour mettre le feu aux rideaux d'une caravane, un adolescent Soudanais récupère d'un voisin une bouteille pleine d'huile de cuisson pour faire brûler une grande tente verte... Comme un exhutoire à leur tranche de vie dans ce bourbier?

    Vers 14H00, il ne reste que très peu de migrants dans le camp. Les travaux de déblaiement du bidonville se poursuivent. La préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio en prononce l'acte de décès: "C'est la fin de la +Jungle+ aujourd'hui".

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