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  • Anthony Tejero | Crée le 25.01.2024 à 11h52 | Mis à jour le 25.01.2024 à 13h39
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    Plus d’une centaine de salariés et sous-traitants sont réunis depuis ce jeudi matin devant l’immeuble Malawi, à l’appel du Syndicat général des travailleurs de l’industrie (SCGTINC-CGC). Photo Anthony Tejero
    Salariés et sous-traitants de la filière nickel ont répondu à l’appel à la grève du Syndicat général des travailleurs de l’industrie (SCGTINC-CGC). Parmi eux, l’inquiétude est palpable alors que la menace d’une fermeture plane désormais sur chaque usine. Témoignages.

    [Mise à jour : 13h30] L'intersyndicale, dont plus d'une centaine de membres sont mobilisés au pied de l'immeuble Malawi, où se situe le siège social de Prony Ressources, annonce qu'une délégation sera reçue, ce jeudi, à 14 heures, par Béatrice Pierre, présidente de l'usine du Sud.

    "Nous déciderons de la suite à donner à ce mouvement en fonction de nos échanges lors de la réunion", annonce Glen Delathière, délégué syndical du SGTINC-NC, qui précise que "l'activité est perturbée par la grève sur plusieurs mines, notamment sur celle de Kouaoua, où il n'y a pas d'activité." Aucun blocage n'est à signaler à l'entrée des usines, qui continuent de fonctionner. 

    [11H45] Rangée de camions et d’engins miniers devant l’usine du Sud, barrages filtrants sur la RT1, à Poya, et rassemblements devant le siège de Prony ressources, à Nouméa. Plusieurs centaines de salariés et sous-traitants (les chiffres restent à affiner) de la filière nickel ont répondu à l’appel à la grève générale, ce jeudi, dans les usines et les mines du pays, lancé par le Syndicat général des travailleurs de l’industrie (SCGTINC-CGC). Un mouvement également relayé au sein du Groupement Pacifique Sud, de Goro Mines et de la Fédération pays.

    Depuis ce jeudi matin, plus d’une centaine d’employés sont ainsi réunis au Quartier-Latin, devant l’immeuble Malawi où siège Prony Resources, avec une idée en tête : être reçus dans la journée par les membres du conseil d’administration de l’industriel.

    "Nous demandons plus de contrôles au sein des directions"

    L’intersyndicale souhaite ainsi discuter avec l’ensemble des directions des trois usines, au bord de la faillite, notamment avec l’usine du Sud "dans une situation d’urgence absolue" ainsi qu’être intégrée aux discussions en cours sur l’avenir de la filière nickel pilotées par l’État.

    Dans le viseur de ce front syndical : les actionnaires, ces "tradeurs qui gèrent à distance", et ne veulent plus payer quand bien même leurs propres bénéfices sont "exorbitants" se rendant ainsi responsables du "pillage des ressources" du pays.


    Une mobilisation est également en cours devant l’usine du Sud, où l’accès n’est pas bloqué par les grévistes. Photo DR

    "En ce qui concerne l’usine du Sud, ont été injectés en deux ans 50 milliards de la part de Vale, 16 milliards de Trafigura et 15 milliards de l’État pour une activité de production de 60 000 tonnes. Or cet outil se retrouve déficitaire de 27 milliards de francs alors que Trafigura réalise un profit de 15 milliards sur l’usine du Sud, assure Germain Djawari, secrétaire adjoint du SCGTINC-CGC. Où est passé cet argent ? Comment a-t-il été géré ? Très mal, selon nous. Nous demandons donc que les éventuelles futures aides de l’État pour sauver la filière soient conditionnées avec plus de contrôle des dépenses au sein des directions."

    L’intersyndicale dénonce ainsi de "mauvaises décisions" ainsi que du "gaspillage d’argent et du copinage" notamment en ayant triplé les devis d’une poignée de sous-traitants pour "le même travail", tandis que l’ensemble des salariés et autres travailleurs en "subissent pleinement les conséquences".

    "Je ne veux pas mettre mes salariés à la porte"

    C’est le cas notamment de Silikalio Alakiletoa, à la tête d’une société de maintenance qui travaille au sein des usines de Goro et de la SLN, et qui en douze ans d’existence, a eu jusqu’à soixante employés, contre dix actuellement.


    Silikalio Alakiletoa, gérant de AKLT sarl, subit une nette baisse de son activité, ce qui pèse sur ses salariés. Photo Anthony Tejero

    "Nous déplorons que certaines entreprises soient clairement favorisées par la direction, au-delà même de leurs compétences. Cela fait des années que l’on subit ce piston, qui est malheureusement très répandu dans un petit pays comme le nôtre. Il faudrait mieux répartir le travail car beaucoup de familles dépendent de ces usines, déplore ce sous-traitant. Je suis très inquiet. J’ai créé mon entreprise et j’aime mon métier. Je ne veux pas la fermer et mettre mes derniers salariés à la porte. Je ne suis pas pour les blocages, j’ai horreur de ça, mais c’est parfois notre ultime recours pour être entendu."

    Inquiétudes jusqu’au sein de la Mutuelle du nickel

    Parmi les manifestants, trois salariées de la Mutuelle du nickel, qui compte près de 20 000 cotisants, ont décidé de faire grève "en solidarité" avec l’ensemble des collègues. "Nous sommes inquiets pour eux mais pour nous aussi ainsi que pour la Cafat et pour toute l’économie, glisse Édith. Les alertes se multiplient et se rapprochent ces dernières années. Ça ne sent pas bon. Des familles entières risquent de tout perdre. Et si nous perdons des cotisants, des emplois seront également supprimés au sein de la mutuelle."

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