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  • Anthony Tejero | Crée le 19.01.2024 à 14h21 | Mis à jour le 19.01.2024 à 14h47
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    Giovanni Talafili (à gauche), du Groupement Pacifique Sud, estime que l’État doit mettre des "garde-fous" aux industriels pour qu’il y ait davantage de contrôles dans les dépenses et leur gestion des usines. Photo Anthony Tejero
    Le Syndicat général des travailleurs de l’industrie (SCGTINC-CGC) lance un appel à la grève sur l’ensemble des sites miniers et dans les usines du pays, ce jeudi 25 janvier. Objectif de cette journée morte : se faire entendre auprès des décideurs afin d’être intégrés aux discussions en cours sur le sauvetage de la filière nickel.

    "Les usines ont besoin de vrais actionnaires industriels, pas de financiers qui gagnent de l’argent sur le dos des Calédoniens." Le message est on ne peut plus clair de la part du Syndicat général des travailleurs de l’industrie (SGTINC-CGC), qui lance aux côtés du Groupement Pacifique Sud, de Goro Mines et de la Fédération pays, un appel à la mobilisation et à la grève générale dans l’ensemble des sites miniers et des usines, jeudi 25 janvier.

    Une "journée morte" qui vise à se faire entendre pour peser dans les discussions en cours sur le sauvetage de la filière nickel. Un groupe de travail dont ces syndicats sont actuellement exclus. "On veut asseoir le monde économique pour faire comprendre aux dirigeants, que ce soit à l’État, aux politiques et aux industriels, qu’ils ne peuvent pas faire sans nous. Il faut arrêter de discuter sans avoir les partenaires sociaux à la table pour dénoncer ce qu’il se passe dans nos usines et sur nos mines, martèle Glen Delathière, délégué syndical du SGTINC-NC. On sait très bien que si l’une des usines ferme, c’est tout un monde économique qui s’écroule : c’est la Cafat et le service de santé qui tombent, toutes les petites sociétés qui travaillent de près ou de loin avec ces usines, etc. On ne peut pas se permettre que le pays soit dans le rouge."

    Or pour ce front syndical, l’urgence est de faire le ménage au sein des directions de ces sites industriels où "quelques-uns s’en mettent plein les poches" pendant que tous les autres calédoniens, les salariés, les sous-traitant, les jeunes qui ont investi, "paient les pots cassés". Dans leur viseur : les actionnaires, ces "tradeurs qui gèrent à distance", et ne veulent plus payer quand bien même leurs propres bénéfices sont "exorbitants". L’intersyndicale pointe notamment du doigt Trafigura, qui a réalisé, l'an passé, un bénéfice de 750 milliards au niveau mondial. "À peine arrivé, le trader suisse a gagné 15 milliards de francs en revendant le nickel de l’Usine du Sud qui, elle, a perdu 25 milliards en un an et s’apprête à mettre sous cloche le projet Lucy", s’agacent ces professionnels du nickel qui demandent d’arrêter "ce pillage industriel".

    Nommer davantage de Calédoniens au sein des directions

    Pour ce faire, l’intersyndicale estime qu’il faudrait notamment intégrer davantage de Calédoniens au sein des comités de direction afin d’en finir avec "ces mauvaises gestions et ces gaspillages d’argent à tous les niveaux."

    "Ce qu’on constate, à travers les droits d’alerte économique, c’est qu’il y a un changement structurel à opérer et des économies à faire en interne. On demande donc un changement au niveau du management supérieur, car derrière, ces groupes et traders se font de l’argent pendant que nous, on en perd, insiste Glen Delathière. On veut un vrai partenaire industriel et économique qui nous accompagne pour la montée en compétences de nos usines. On a formé des Calédoniens qui aujourd’hui pourraient être intégrés à ces équipes afin de vraiment travailler pour le pays et d’écouter davantage les partenaires sociaux. Car notre modèle actuel ne tient pas la route, l’État met et remet de l’argent, mais on est toujours déficitaires. Et ce parce qu’il y a des dépenses qui ne sont ni contrôlées, ni faites au bon endroit."

    Pour l’heure, le front syndical, "présent dans toutes les branches de la filière nickel" n’a pas encore précisé quelles formes pourrait prendre la journée de mobilisation de jeudi prochain, mais il appelle d’ores et déjà "chaque Calédonien qui se sent concerné" à rejoindre le mouvement.


    L’appel à la grève a été annonce ce vendredi matin à la presse, en présence de nombreux membres de l’intersyndicale, très inquiets pour leur avenir. Photo Anthony Tejero

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