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    France
  • © 2020 AFP | Crée le 21.10.2020 à 13h10 | Mis à jour le 21.10.2020 à 13h15
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    Des collègues et des proches de Samuel Paty lors d'une marche blanche en sa mémoire à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) le 20 octobre 2020 Bertrand GUAY-AFP

    La France rend mercredi un hommage national à Samuel Paty à la Sorbonne, alors que sept personnes seront présentées dans la journée à un juge antiterroriste en vue d'éventuelles mises en examen après l'assassinat de l'enseignant.

    La cérémonie, en présence de 400 invités dont une centaine d'élèves d'établissements d'Ile-de-France, débutera à 19h30 dans la cour de la Sorbonne, lieu symbolique de l'esprit des Lumières et de l'enseignement.

    Selon l'Elysée, le président Emmanuel Macron devrait arriver un peu avant pour remettre la Légion d'honneur à titre posthume à l'enseignant, en présence de sa famille.

    Samuel Paty, 47 ans, a été décapité vendredi près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines)par un réfugié d'origine tchétchène de 18 ans, après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression.

    Après l'arrivée du cercueil, un chant sera interprété par l'orchestre de la Garde républicaine et la maîtrise de Radio France et deux textes seront lus par des élèves et des enseignants. Le chef de l'Etat prononcera ensuite un bref discours, suivi d'une minute de silence en hommage au professeur d'histoire-géographie.

    Sa mémoire a été saluée tout au long de la journée de mardi: des milliers de personnes ont participé à une marche blanche à Conflans-Sainte-Honorine pour dire non "à la barbarie". Et l'ensemble des députés ont observé une minute de silence, réunis sur les marches du Palais Bourbon.

    - Messages WhatsApp -

    L'enquête sur l'attentat progresse: sept personnes, dont deux mineurs, seront présentées mercredi à un juge antiterroriste en vue d'éventuelles mises en examen, a appris l'AFP de source judiciaire.

    Parmi elles figure le parent d'élève qui avait appelé à la mobilisation après le cours sur la liberté d'expression dispensé par Samuel Paty le 5 octobre.

    Les enquêteurs antiterroristes, qui recherchent d'éventuelles complicités, s'intéressent notamment à des messages échangés sur WhatsApp entre ce père de famille et l'assaillant, Abdoullakh Anzorov, tué par la police après l'assassinat du professeur.

    Le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, qui avait accompagné le parent d'élève dans sa mobilisation, sera également présenté à un juge, ainsi que deux mineurs, soupçonnés d'avoir reçu de l'argent de l'assaillant en échange de renseignements sur la victime.

    Trois amis de l'assaillant, qui s'étaient livrés spontanément au commissariat d'Evreux vendredi soir, doivent aussi être entendus par un juge.

    Selon une source proche du dossier, l'un d'entre eux est soupçonné d'avoir convoyé l'assaillant, tandis qu'un autre est suspecté de l'avoir accompagné lors de l'achat d'une arme qui a servi lors de son attentat.

    Les gardes à vue de neuf autres personnes ont en revanche été levées mardi soir, sans qu'elles fassent l'objet de poursuites à ce stade.

    Parmi ces personnes figurent trois collégiens, les parents, le grand-père et le petit frère du meurtrier, mais aussi la compagne de M. Sefrioui ainsi qu'un homme déjà condamné pour terrorisme et qui a été en contact avec l'assaillant.

    - "Intensifier l'action" -

    Emmanuel Macron a promis mardi "d'intensifier" l'action du gouvernement contre les partisans de l'islamisme politique, plus que jamais dans le collimateur des autorités.

    "Il ne s'agit pas de faire de nouvelles déclarations (...) ce sont des actes qui sont attendus par nos concitoyens. Ces actes s'intensifieront", a déclaré le chef de l'Etat à Bobigny, avant d'annoncer la dissolution dès mercredi du collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, fondé par M. Sefrioui.

    De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a jugé que "pour la première fois", "l'islam politique a(vait) mené directement à un attentat". Interrogé mardi sur BFM sur le risque d'un nouvel attentat en France, il a également fait valoir que "la question n'est pas de savoir s'il va y avoir un attentat, mais quand".

    Lors d'un entretien téléphonique, Emmanuel Macron a demandé à son homologue russe Vladimir Poutine un "renforcement" de la coopération entre leurs deux pays "en matière de lutte contre le terrorisme et d’immigration clandestine".

    Une cinquantaine d'associations, soupçonnées d'accointances avec l'islam radical, sont dans le collimateur des autorités, notamment le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et l'association humanitaire BarakaCity, qui contestent les accusations portées contre elles.

    Les autorités ont aussi ordonné la fermeture de la mosquée de Pantin (Seine-Saint-Denis), qui doit être effective mercredi, pour avoir relayé sur sa page Facebook une des vidéos dénonçant le cours sur les caricatures de Samuel Paty.

    bur-jt-gd-leb/am/plh

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