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  • © 2020 AFP | Crée le 28.10.2020 à 18h08 | Mis à jour le 28.10.2020 à 18h10
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    Donald Trump, alors candidat républicain, avait été accueilli par des sifflets en arrivant à son bureau de vote près de Trump Tower à Manhattan, le 8 novembre 2016 MANDEL NGAN-AFP

    Le 8 novembre 2016, Donald Trump allait voter à Manhattan sous les sifflets. Quatre ans plus tard, l'impopularité de l'homme d'affaires new-yorkais dans sa ville natale a viré à la guerre ouverte, avec joutes verbales, coupes budgétaires et multiples attaques en justice.

    A l'approche de la présidentielle, le président républicain s'en prend quasi-quotidiennement à la première métropole américaine, bastion démocrate. "New York, Californie, Illinois: les gens fuient, les impôts et la criminalité explosent, VOTEZ TRUMP, je vais changer ça, et rapidement," tweetait-il lundi, avant d'ajouter mardi: "New York. Votez Trump, que (diable!) avez-vous à perdre?"

    Lors du débat contre Joe Biden, jeudi dernier, il qualifiait New York de "ville fantôme" - vu les milliers de résidents aisés qui sont partis et les quartiers de bureaux déserts par peur du coronavirus.

    "Regardez ce qui arrive à ma merveilleuse ville. Pendant des années, je l'ai adorée, elle était dynamique - maintenant elle meurt, tout le monde quitte New York", affirmait-il.

    "La seule ville fantôme sera Mar-a-Lago (résidence de Trump en Floride, ndlr), où vous serez en retraite forcée après l'élection", a rétorqué sur Twitter le maire démocrate, Bill de Blasio, tandis que des New-Yorkais ironisaient en publiant memes et photos de rues animées.

    Donald Trump "est détesté dans cette ville par la plupart des gens, sauf peut-être ceux qui ont de l'argent", affirmait cette semaine Susan Levin, 74 ans, retraitée, après avoir voté Joe Biden par anticipation.

    - "Antithèse" de New York -

    New York compte néanmoins des "poches" pro-Trump, notamment à Staten Island, ou dans plusieurs quartiers de Queens et Brooklyn. Dans certains quartiers à forte population orthodoxe, la politique pro-israélienne du président a contribué à sa popularité. Et le principal syndicat policier new-yorkais, la SBA, appelle à le réélire.

    Tout le monde s'attend cependant à ce que Donald Trump, premier président américain né à New York depuis Theodore Roosevelt (1858-1919), soit rejeté à une majorité écrasante par sa ville natale, comme en 2016, lorsque 79% des New-Yorkais votèrent Hillary Clinton.

    Le milliardaire a beau avoir son nom sur des gratte-ciel et hôtels de Manhattan, y avoir conçu l'émission de télé-réalité "The Apprentice" qui le fit connaître dans le pays, les élites new-yorkaises "ne l'ont jamais accepté", souligne Kenneth Scarlett, cadre marketing à Manhattan.

    Surtout, "sa présidence est l'antithèse de tout ce que New York représente - l'ouverture et des gens de toutes origines qui travaillent ensemble pour le bien commun", dit Matt Eldridge, 33 ans, économiste.

    Dès son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump impulsait un durcissement migratoire. New York, comme d'autres grandes villes démocrates, se déclarait ville "sanctuaire", refusant de collaborer avec la police migratoire ICE. Le gouvernement Trump ripostait en annonçant le retrait de certaines subventions fédérales, début d'une saga judiciaire.

    Aujourd'hui, de nombreux autres litiges opposent Donald Trump aux autorités new-yorkaises, dont la bataille du procureur de Manhattan pour obtenir les déclarations d'impôts du président.

    Dans ce contexte, les visites du républicain à New York sont devenues rarissimes: le président préfère son club de golf du New Jersey à son luxueux triplex de la tour Trump. Le gratte-ciel de la 5e Avenue, siège de la Trump Organization, est devenu le point de ralliement pour de nombreuses manifestations.

    - "Amant éconduit" -

    La pandémie a exacerbé les tensions. Durement touchée au printemps, les autorités gardent encore sous cloche "la ville qui ne dort jamais". Au grand dam d'un président qui veut voir repartir rapidement l'économie.

    Le maire et le gouverneur démocrate de New York, Andrew Cuomo, appellent aussi depuis des mois le président et les républicains à renflouer leurs caisses, face au déficit de recettes fiscales généré par la pandémie. En vain, faisant planer la menace de réduction drastique des services publics.

    Si Donald Trump est réélu, cette querelle budgétaire pourrait s'aggraver. En septembre, le président a placé New York sur une liste de villes "anarchistes", qui pourrait entrainer l'annulation d'autres subventions fédérales.

    En cause: des homicides et fusillades en forte hausse depuis les manifestations contre les violences policières et les inégalités raciales, même si la criminalité reste faible par rapport aux années 80-90.

    Dans ces conditions, personne n'imagine Donald Trump se réinstaller à New York.

    Mar-a-Lago, en Floride, est devenue sa résidence officielle fin 2019. Et c'est dans cet Etat-clé qu'il a voté par anticipation samedi.

    "Il est tel l'amant éconduit", selon Kenneth Scarlett. "Il voulait l'adulation de New York et, comme il ne l'a pas obtenue, il dit maintenant ne l'avoir jamais voulue".

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