Le sénat coutumier s’oppose fermement à la décision prise par le bureau de l’assemblée de la province Sud le 26 octobre 2021 de retirer les requins-tigres et les requins-bouledogues de la liste des espèces protégées en province Sud.

Ce changement du code de l’environnement rend possible le prélèvement et l’euthanasie des squales, afin de réguler et d’éviter la sédentarisation des requins. Une démarche qui avait provoqué, par le passé, un tollé au sein des associations environnementales et qui vient de mettre la pagaille au sein du Conseil scientifique provincial du patrimoine naturel dont le président, Laurent Maggia, et le vice-président, Hervé Jourdan, ont démissionné il y a quinze jours.

Une approche "européocentrée"

Pour le Sénat coutumier aussi, cette approche paraît contraire au bon sens. Dans un communiqué paru hier, vendredi 29 octobre, il souligne que "cette méthode est scientifiquement inefficace et qu’il n’existe aucun rapport scientifique qui justifierait l’abattage de ces espèces" avant de rappeler que "le requin, dans la culture kanak et océanienne, est une des composantes totémiques de certains clans" et qu’il joue un rôle écologique vital.

L’institution s’offusque en outre de ne pas avoir été saisie et consultée par l’assemblée de la province Sud sur cette question "qui relève de l’identité kanak, conformément à l’article 143 de la loi organique du 19 mars 1999".