Manifestation très importante ce vendredi matin à Koumac, suite à l’agression de Marion Tourte, une livreuse de pizzas défigurée mercredi matin, par un homme alcoolisé devant la station-service Mobil, qui a été interpellé depuis et a reconnu les faits.

Alors que des mobilisations ont également eu lieu à Nouméa et à Koné, au moins 700 personnes ont défilé dans toute la rue principale de Koumac. La victime était en tête du cortège, au sein duquel figurait le député Nicolas Metzdorf. Tous les commerces de la commune ont baissé le rideau jusqu’à 9 heures en signe de soutien. Les services de la mairie étaient également à l’arrêt pendant une heure.

Le maire Wilfrid Weiss, a ensuite pris la parole. Au côté de Marion Tourte, il a remercié la population "d’avoir pris un peu de temps pour soutenir les personnes agressées, Marion et un de mes adjoints, handicapé, qui s’est fait voler sa voiture". Il s’agit de Léo Pito, adjoint au maire jeunesse et sport, en fauteuil. 

Le maire, interpellé sur de nombreux sujets par les habitants, a évoqué la possibilité de fermer des commerces s’ils vendent de l’alcool à des personnes ivres. Visiblement très touché par le sujet, Wilfrid Weiss, qui avait rencontré la commissaire déléguée en province Nord la veille, s'est montré enclin à dégainer toutes les mesures possibles pour endiguer la délinquance. Il recevra prochainement le procureur de la République, Yves Dupas.

Bientôt des renforts de gendarmerie ?

Les gendarmes, bien que remerciés par Marion Tourte pour leur efficacité, ont également été pointés du doigt par une partie des manifestants. Le commandant de la compagnie de Koné, Luc Morand, leur a répondu directement. Selon le maire, un projet de nouvelle gendarmerie est en cours d'élaboration, pour accueillir au mieux de futurs renforts. A ce sujet des demandes ont été faites pour renforcer la gendarmerie de Kaala-Gomen.

Les chefs coutumiers étaient également présents pour afficher leur soutien. Selon Jeamania Paeten-Whapp, le président de l’aire coutumière Hoot ma whaap, lequel a demandé pardon : "On est dépassés, on n’a plus le droit d’astiquer nos enfants, ils portent plainte". Ce à quoi la foule a applaudi, demandant également des mesures telles que l'incarcération en Métropole, ou le retour au service militaire.

Après ce rassemblement, élus, gendarmes et habitants se sont retrouvés à la mairie pour échanger : la réunion a duré près de deux heures. La mairie compte notamment accélérer sur la mise en place de référents par quartier.