« En 2020, la pandémie a brutalement perturbé notre écosystème » constate la Pdg, Christel Bories. A la lecture des comptes tout juste publiés, Eramet a enregistré une perte de 675 millions d'euros en 2020, due principalement à des dépréciations d'actifs, contre -184 millions en 2019. Le résultat donc, se dégrade. Néanmoins, « grâce à notre feuille de route exigeante, à la mobilisation et l'agilité des équipes, ainsi qu'à une gestion responsable de la crise, nous avons enregistré des succès remarquables dans nos activités minières et su saisir des opportunités, malgré les perturbations » apprécie la dirigeante.

Du côté de la filiale à Doniambo, les prix du ferronickel ont connu une forte décote par rapport au cours du métal au LME, la Bourse de référence, sur l'année, ce qui a affecté la performance financière de la SLN. Toutefois, indique la note annuelle, son chiffre d'affaires 2020 s'élève de + 9% par rapport à celui de 2019. Les raisons ? Une hausse des prix au dernier trimestre, mais aussi la croissance des exports de minerai de nickel : + 55 % à 2,5 millions de tonnes humides, « en ligne avec l'objectif 2020, avec un rythme annuel de 4 millions de tonnes humides atteint sur la période de septembre à novembre » précise le groupe Eramet. 

« Bonne exécution »

Les ventes de ferronickel ont progressé de + 7 % l'an passé à 50 000 tonnes, avec une production de 47 800 tonnes, stable par rapport à un niveau déjà bas en 2019. Eramet rappelle « les perturbations sociétales en début d'année et les blocages de décembre ». L'augmentation des volumes de ventes de minerai de nickel à l'export, conjuguée à la hausse des prix du minerai, s'est traduite par une amélioration de 10% du cash cost de la SLN, ou coût de production, à 5,35 dollars la livre de nickel en moyenne en 2020. « Nous sommes très attentifs à la mise en place de toutes les conditions nécessaires à la bonne exécution du plan de sauvetage de la SLN afin de garantir un avenir à cette filiale » souligne Christel Bories. « La baisse des coûts de production démontre que le plan de sauvetage est pleinement efficace dans des conditions normales d'exploitation » ajoute la direction de la SLN.

En effet, malgré les perturbations de fin d'année, la SLN a généré 4 milliards de francs de trésorerie au deuxième semestre. Sur l'année, la SLN enregistre cependant des pertes nettes de 10,4 milliards de francs. D'après Doniambo, à fin décembre, la liquidité financière de la SLN, issue d'un prêt du groupe Eramet et de l'Etat, s'élève à 13,2 milliards de francs, sur les 63 milliards consentis. « 2020 a été pour la SLN une nouvelle année de défis relevés dans un contexte local et de marché international très incertains » résume la direction de la société centenaire. « L'entreprise a démontré l'efficacité de son plan de sauvetage dans des conditions normales de fonctionnement mais reste cependant dans une situation financière critique ».