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    Nouvelle Calédonie
  • AFP, avec A.F. | Crée le 31.05.2021 à 08h00 | Mis à jour le 31.05.2021 à 08h39
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    Antoine Kombouaré, entraîneur de Nantes, a été félicité par son homologue de Toulouse, Patrice Garande. Photo AFP
    Les Nantais ont validé leur maintien en Ligue 1 malgré leur défaite 1 à 0 face à Toulouse en match de barrage retour, lundi matin à La Beaujoire. Ils évitent ainsi une troisième relégation en quatorze ans, tandis que le TFC, relégué il y a un an, échoue à retrouver la Ligue 1 dès sa première tentative. Ce résultat, le club nantais le doit en partie à son entraîneur calédonien.

    En février, le maintien de Nantes en Ligue 1 semblait mission impossible pour Antoine Kombouaré, mais le 4e entraîneur de l’année aura été le bon : avec un discours sans concession et quelques aménagements tactiques, le Kanak a su redresser la barre in extremis.

    Il l’a reconnu samedi : cela a été la mission "la plus difficile" de sa carrière. Il en avait connu d’autres, et pas toujours des réussites, mais celle-ci aura eu un goût particulier dans le club où il avait débarqué à l’âge de 19 ans et avec lequel il a été deux fois vice-champion de France (en 1985 et 1986).

    Le voilà désormais lié au FC Nantes pour deux saisons de plus, même si l’avenir reste incertain tant le président Waldemar Kita semble isolé, conspué depuis des mois par les supporters et lâché par plusieurs sponsors.

    Et le départ probable de plusieurs joueurs moteurs de la saison comme le gardien Alban Lafont et le virevoltant attaquant Randal Kolo Muani ne facilitera pas la tâche de l’entraîneur dans les mois à venir.


    Joie du Nantais Pedro Chirivella, tristesse du Toulousain Amine Adli. Photo AFP

    Mais il a réussi un pari qui semblait perdu d’avance à son arrivée, quand les Canaris s’enfonçaient inexorablement. Ils venaient d’être piteusement éliminés en Coupe de France et pointaient à la 18e place, celle du barragiste, avec un seul point d’avance sur la zone rouge (Nîmes, 19e).

    Ils avaient lâché Christian Gourcuff en novembre, n’avaient rien retenu de l’intérim de son adjoint Patrick Collot en décembre et semblaient avoir définitivement sombré avec l’improbable et éphémère passage de Raymond Domenech.

    "Serré les vis"

    Antoine Kombouaré, qui avait sauvé Dijon de la relégation en 2018 et Valenciennes à plusieurs reprises, a accepté de relever le défi pour "rectifier le tir" après son échec la saison dernière à Toulouse.

    Et lui n’a pas choisi la douceur pour remobiliser ses joueurs. "Ils savent qu’ils sont mauvais", a-t-il lancé dès sa première conférence de presse. "Il a un peu serré les vis", a confirmé le milieu de terrain Imran Louza.

    Trois jours plus tard, l’équipe a mis fin à une série de 16 matchs sans victoire en s’imposant à Angers (3-1). Mais malgré un exploit en mars à Paris (2-1), les Nantais sont restés inconstants, friables en défense, en manque de confiance en attaque.

    Mais alors que la tempête grondait autour de Waldemar Kita, au point que des supporters disaient souhaiter la relégation pour tout mettre à plat et reconstruire, l’entraîneur calédonien de 57 ans a su mettre les joueurs dans une bulle.


    Les Nantais (en jaune) restent dans l'élite du football français. Photo AFP

    "Finalement de bons joueurs"

    "Ce qui se passe à l’extérieur ne nous regarde pas. Nous, on a une mission, faire en sorte que le club reste en Ligue 1. On ne se laisse pas polluer par ce qui se passe à l’extérieur", assurait-il samedi.

    Après une empoignade virile dans le vestiaire début avril, le vent a commencé à tourner mi-avril face à Lyon. Certes, cela a donné une nouvelle défaite (2-1), mais avec des Nantais enfin volontaires, dans un 4-4-2 remettant Blas et Louza au cœur du jeu et associant Kolo Muani et Coulibaly à l’avant.

    La semaine suivante, ils ont "touché le fond" lors d’une première période calamiteuse à Strasbourg, comme l’a reconnu le gardien Alban Lafont, promu capitaine aux dépens des défenseurs centraux Nicolas Pallois et Andrei Girotto, trop inconstants.

    Mais contrairement à leurs habitudes de la saison, ils ont su se transcender pour l’emporter 2-1, avant de tout balayer sur leur passage - 4-1 à Brest, 3-0 contre Bordeaux, 4-0 à Dijon -, même si le regain de forme de leurs concurrents directs et un faux pas face à Montpellier les ont ensuite obligés à passer par les barrages.

    "On a retrouvé une équipe avec des joueurs en confiance, des joueurs qui entreprennent, des joueurs qui finalement sont des bons joueurs. Ce ne sont plus les mêmes. Ils ont provoqué la réussite", se réjouissait samedi l’entraîneur.

    Résultat, en barrages : une victoire 2-1 à l’aller à Toulouse, puis une défaite 1-0 à domicile au retour. Suffisant, grâce à la règle des buts marqués à l’extérieur comptant double, pour sauver sa place en Ligue 1.


    Les supporters nantais étaient forcément heureux. Photo AFP

    "C’est un petit miracle"

    Après la rencontre ce lundi, le Calédonien a dit ceci : "C’est la première fois que je suis heureux après une défaite, que j’ai autant d’émotion, que je crie de joie comme ça. On est passés par la toute, toute petite porte. C’est mérité mais on a eu très peur. On a été tétanisés par l’enjeu, on n’a pas abordé le match de la bonne manière. Mais aujourd’hui on s’en fout, on a perdu mais le maintien c’est l’essentiel. Ces joueurs ont vécu une saison incroyable, tellement compliquée, c’est la récompense de leur abnégation, de leur travail, et aussi un peu de leur talent.

    Honnêtement, si j’avais écouté beaucoup de mes proches, je ne serais pas venu. C’était un choix de cœur, mon club à qui je devais tout. Ça a été compliqué, pour moi comme pour mon staff. C’était un pari fou, et c’est un petit miracle. J’aurais très mal vécu si j’avais amené ce club en L2, ça aurait été atroce. Je n’ai pas le souvenir d’avoir vécu un match avec une telle intensité. Je n’ai pas trop souffert sur le banc, j’étais concentré, mais après je me suis rendu compte qu’on n’était pas passés loin de la catastrophe.

    La saison prochaine, j’ai envie de continuer, mais il faut qu’on tire les conclusions de cette saison catastrophique, pour éviter de revivre ça. Il faut apprendre de ses erreurs. Aujourd’hui, je suis vidé, fatigué, je n’ai qu’une envie c’est de rentrer chez moi, prendre des vacances."

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