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    Economie
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 24.06.2025 à 05h00 | Mis à jour le 30.06.2025 à 11h44
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    L'exécutif de la province Sud a insisté sur sa gestion de la collectivité, "prudente et orientée vers l'investissement". Photo A.-C.P.
    Les élus de la province Sud ont adopté, jeudi 19 juin, les comptes administratifs 2024, révélateurs, selon l’exécutif, de sa bonne gestion de la collectivité, mais aussi le budget supplémentaire 2025, qui dote l’investissement de plus de 2 milliards de francs, dévolus en partie à la réfection du réseau routier.

    Les comptes administratifs 2024, résultat d’une "politique de rigueur"

    Les élus de la Maison bleue ont adopté, jeudi 19 juin en assemblée de province, les comptes administratifs de la collectivité. L’occasion pour Philippe Blaise, 1er vice-président, de féliciter, la veille lors d’une conférence de presse, la gestion budgétaire de la mandature depuis 2019, axée sur la baisse des dépenses (qui s’est notamment traduite par l’internalisation de services, le non-remplacement de 200 postes, la baisse drastique des subventions aux associations, etc.) afin de libérer de l’épargne pour pouvoir emprunter et abonder l’investissement (d’où une hausse de l’encourt de la dette et une chute de l’épargne nette). Un cap qui, selon l’élu, a permis "d’aborder 2024 avec des finances saines" et de tenir l’année, alors que les émeutes ont provoqué "un effondrement historique" des ressources, avec une baisse de 28 % des recettes. "Heureusement qu’on a géré avec une politique de rigueur depuis 2019. Si on ne l’avait pas fait, on serait en faillite." Un choix politique "assumé", poursuit le représentant, celui de privilégier l’investissement au fonctionnement. Avec 11 à 12 milliards de francs, la province Sud est "la collectivité qui intervient le plus".

    Cet effort de réduction des dépenses doit être poursuivi, a insisté Sonia Backès : "D’après les estimations, les recettes fiscales seront inférieures de 15 % à ce qu’elles étaient avant la crise, ce qui veut dire diminuer les dépenses fixes de manière drastique". La Nouvelle-Calédonie est également en attente du versement de la deuxième tranche du prêt de l’État, lié à un certain nombre de réformes. Sans cela, "c’est la mort immédiate des collectivités, on finit l’année à ne plus pouvoir payer nos prestataires ni nos salaires et c’est l’effondrement".

    Budget supplémentaire 2025 : + 3,15 milliards de francs de recettes

    L’autre point à l’ordre du jour de l’assemblée de province, jeudi 19 juin, le budget supplémentaire. La bonne nouvelle c’est que "malgré la dégradation des recettes fiscales", les recettes augmentent de 6 %, grâce à "l’ajustement de dotations et des participations de l’État et de la Nouvelle-Calédonie", ce qui représente une hausse de 3,15 milliards. Sur cette somme, 2,45 milliards sont dédiés à l’investissement, dont 1 milliard pour le réseau routier (588 millions pour le renforcement des routes provinciales, 281 millions pour leur aménagement, 160 millions pour la VDE, 80 millions pour la reconstruction du pont de Kouergoa, etc.) et 600 millions de francs pour le bailleur social Sem Sud Habitat, en difficulté.

    Bourses scolaires : la province maintient sa position

    Le jugement du tribunal administratif de Nouméa rendu le 17 avril, selon lequel la condition de domiciliation de 10 ans en province Sud pour obtenir une bourse ne pouvait s’appliquer qu’aux primo-demandeurs et non à l’ensemble des familles qui en bénéficiaient antérieurement, puis le référé du 10 juin suspendant la décision de conditionner l’octroi de la bourse à 10 ans de résidence, a été évoqué par Philippe Michel (Calédonie ensemble), qui plaidait en faveur de leur maintien dans le cadre du budget supplémentaire. "On ne partage pas le choix des économies sur des publics qui sont déjà les plus fragiles, au moment où on a suffisamment d’argent pour débloquer des aides substantielles nouvelles. Si on peut allouer 1,2 milliard de francs à 4 000 petites entreprises, on doit pouvoir être capable de préserver l’égalité des chances de réussite scolaire au travers du dispositif d’allocation de bourses."

    Une position opposée à celle de l’exécutif provincial. "L’enveloppe de 1,2 milliard, c’est une fois et c’est de l’investissement, pas du fonctionnement. Or, l’enjeu majeur concerne la baisse de nos dépenses pérennes. Il faut faire ces efforts." En conséquence, Sonia Backès a annoncé que, au-delà de la décision du tribunal concernant le critère de 10 ans de résidence, le budget alloué aux bourses baisserait d’une manière ou d’une autre. "Les économies que nous avons proposées ne sont pas optionnelles. Il faut gérer avec beaucoup de prudence et nous essayons de ne pas inscrire de dépenses pérennes que nous ne pourrions pas assumer. Si nous devons remettre des fonds pour reprendre en compte la question des 10 ans, nous proposerons de faire d’autres économies, parce que nous n’avons pas les moyens de réinscrire 300 millions de francs pour la totalité des demandes." Selon la présidente, sur les 17 000 bénéficiaires de bourses, 1 279 dossiers n’ont pas pu être traités parce qu’incomplets, dont "quelques centaines" concernées par les 10 ans.

    Seule la moitié des 24 milliards dédiés à la reconstruction sollicitée par les collectivités

    Lors de la séance, jeudi 19 juin, Nicolas Metzdorf (Générations NC) a évoqué la faible utilisation, par les collectivités, de l’enveloppe dédiée à la reconstruction des bâtiments publics mise à disposition par l’État, d’un montant de 24 milliards de francs (200 millions d’euros), précisant que pour l’instant, seuls 9,5 milliards de francs (soit 80 millions d’euros) avaient été sollicités. L’élu a demandé à Sonia Backès ce qui était prévu pour "augmenter" cette participation, craignant que le reste de l’enveloppe ne soit retiré. "En tant que député, je ne voudrais pas avoir à expliquer en commission des finances à l’Assemblée qu’on a obtenu 200 millions, mais qu’on en a consommé que 100, parce que cela risque de repartir à Bercy et d’être administré ailleurs".

    Depuis, a indiqué Sonia Backès, les fiches ont été mises à jour. Le montant demandé s’élèverait dorénavant à 11,7 milliards de francs (98 millions d’euros), ce qui reste cependant bien loin des 24 milliards. La présidente de la Maison bleue a proposé de porter un projet "collectivement", comme le SMTU, qui a souffert d’à peu près "700 millions de francs de dégradations" et qui, s’il "ne rentre pas exactement dans le cadre", "pourraient bénéficier de ce fonds". La demande serait en cours de finalisation. La représentante a enfin incité à négocier afin de "récupérer une partie de cette enveloppe de reconstruction pour l’utiliser ailleurs", évoquant notamment des chantiers lancés dans le cadre des contrats de développement 2017-2023 et qui ne sont pas finalisés, comme le musée de la Nouvelle-Calédonie et la bibliothèque Bernheim.

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