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    Economie
  • Baptiste Gouret | Crée le 11.04.2024 à 16h39 | Mis à jour le 12.04.2024 à 15h55
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    Les élus de la province Sud étaient réunis, ce jeudi, en assemblée pour examiner une série de délibérations concernant le soutien au monde économique. Photo Baptiste Gouret
    Les élus ont approuvé, ce jeudi matin en assemblée de province, le Plan d’accompagnement et de soutien au reclassement et à l’emploi (Pasrel), qui comprend notamment la création d’un guichet unique dédié à l’accompagnement des salariés, et représente deux milliards de francs mobilisés par la Maison bleue pour faire face à la crise économique.

    Ce n’est un secret pour personne, la Nouvelle-Calédonie traverse une importante crise économique, engendrée par une filière du nickel dans l’impasse et un secteur du BTP au ralenti, provoquant des conséquences en cascade sur le reste de l’économie calédonienne.

    Les chiffres confirment ce constat : "En février, on a constaté une hausse de 10 % des demandeurs d’emploi et une baisse de 10 % des offres publiées", a dévoilé Sonia Backès, présidente de la province Sud, devant les élus réunis en assemblée ce jeudi. Une "crise sans précédent" face à laquelle l’exécutif provincial veut "réagir avec détermination et force". Cela se traduit par le déploiement du Plan d’accompagnement et de soutien au reclassement et à l’emploi en province Sud (Pasrel). Une appellation qui regroupe une série de mesures mises en place par la Maison bleue à destination des salariés, des patentés et des entreprises en crise.

    Un guichet unique pour la mine et le BTP

    Piloté par la Direction de l’emploi et du logement (Del), un guichet unique va être créé par la province afin de soutenir les salariés et patentés touchés par la crise dans les secteurs de la mine-métallurgie et du BTP. "On est vraiment sur de l’accompagnement humain", présente Sonia Backès. Situé à Ducos, ce guichet doit notamment permettre de ramener vers l’emploi ou la formation des personnes victimes de licenciements et les aider dans leurs démarches. "C’est une épaule sur laquelle s’appuyer pour les personnes en difficulté, un endroit où on peut faire part de toutes ses problématiques avec des agents qui sont là pour faire le lien avec les créanciers, les banques, la Cafat…", indique la présidente de la province Sud.

    Un plan d’urgence élargi

    En novembre 2023, la province Sud avait déjà adopté un plan d’urgence pour le maintien de l’activité et de l’emploi au sein des petites entreprises, dont l’activité ne s’inscrit pas dans la filière métallurgique ou du BTP mais qui subissent toutefois les conséquences de la crise. En six mois, 180 entreprises ont déposé une demande d’aide. Mais ce plan doit être adapté, juge la province Sud. "On se rend compte que beaucoup d’entreprises font face à des difficultés de trésorerie, sans forcément avoir perdu 35 % de leur chiffre d’affaires", une des conditions pour bénéficier des aides inscrites dans le premier plan, souligne la présidente de la province Sud. Le coup de pouce financier de la province, jusqu’ici réservé aux entreprises de cinq salariés ou moins, sera élargi à celles dont l’effectif est compris entre 6 et 10 salariés pour un plafond de 4 millions de francs.

    Un fonds de garantie

    De nombreuses entreprises, notamment les plus petites, font également face au refus des établissements bancaires d’accorder un crédit pour financer leur activité, en raison de conditions parfois difficiles à remplir pour les entrepreneurs. Afin "d’assouplir les relations avec les banques", la province Sud va étendre l’utilisation de son fonds de garantie aux besoins de trésorerie des entreprises en difficulté. Ainsi, jusqu’au 31 décembre 2025, elle se portera caution, à travers ce fonds, au bénéfice des entreprises qui souhaitent emprunter. Le prêt ne devra pas dépasser 4 millions de francs et la caution sera fixée à 80 % du montant emprunté.

    Création de 100 emplois

    Dans le cadre de son programme d’insertion citoyenne (PPIC), la province Sud va créer 100 emplois dans les associations et les entreprises de l’économie solidaire. Peu rémunérateurs, ils sont toutefois un bon moyen de "remettre le pied à l’étrier pour ceux qui se retrouvent sur le carreau du jour au lendemain", signale Sonia Backès.

    Des scories de la SLN sur le remblai Koutio-Koueta

    Le soutien de la province Sud au monde économique passera aussi par la commande publique. La Maison bleue a notamment annoncé travailler avec la SLN pour se fournir en scories afin d’aménager la zone de remblai de Koutio-Koueta et préparer ainsi les futurs travaux de la nouvelle route reliant Ducos à Dumbéa. Ce chantier "permettra dès cette année de mobiliser des rouleurs afin d’épandre ces scories".

    Passe d’armes autour des déclarations de Sonia Backès

    Le début de séance a été marqué par des échanges tendus entre l’exécutif et des élus de l’opposition. C’est Aloisio Sako, membre du groupe FLNKS-Sud, qui a lancé les hostilités lors d’un propos liminaire destiné à partager "notre sentiment par rapport à ce que nous sommes en train de traverser". L’élu faisait ici référence au conflit opposant indépendantistes et non-indépendantistes sur la question du dégel du corps électoral et de la réforme constitutionnelle. C’est à la présidente de la province Sud, Sonia Backès, qu’il a adressé ses critiques. "Vos propos sur le terrain nous ont choqués", a reproché Aloisio Sako. Dernièrement, la présidente de la province Sud s’est en effet exprimée en faveur du dégel du corps électoral et contre la politique de la majorité indépendantiste, parfois dans des termes crus. "Le bordel, c’est nous qui le mettrons si on continue de nous marcher dessus", avait notamment lancé Sonia Backès aux 4 000 personnes réunies devant le Congrès, le 28 mars. "C’est quelque chose qui nous a heurtés, a répété Aloisio Sako. Vous êtes, à nos yeux, quelqu’un de respectable par les fonctions que vous assumez et que vous avez assumées au plus haut niveau de l’État. Nous vous appelons à plus de réserve et de retenue."

    "Leçons de morale"

    Sa collègue, Amandine Darras, a quant à elle dénoncé la diffusion d’une interview filmée de Sonia Backès sur les réseaux sociaux de la province Sud. "Vous utilisez les outils de la collectivité, qui sont aussi ceux de l’administration, pour tenir des propos à caractère politique et aller fustiger les responsables des autres institutions. Nous en sommes réduits à ne plus rien respecter, les Calédoniens méritent mieux."

    Refusant de répondre, Sonia Backès a laissé son premier vice-président, Philippe Blaise, défendre la position de l’exécutif provincial. "Les leçons de morale sont plus intéressantes quand elles viennent des gens qui peuvent se permettre d’en faire", a tancé ce dernier à l’adresse de M. Sako, évoquant notamment des insultes venues des rangs indépendantistes lors du départ des élus Rassemblement et Loyalistes du Congrès, le 21 mars.

    "J’ai une étiquette politique en tant que présidente de province et je l’assume, a par la suite dit Sonia Backès aux Nouvelles calédoniennes. Je regrette que la province Sud soit instrumentalisée" dans le but de "polémiquer" sur des sujets qui ne concernent pas directement la collectivité. "L’élue qui est intervenue [Amandine Darras NDLR] a pris la parole, a fait sa vidéo et a quitté l’hémicycle […] C’est de la mise en scène politique."

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