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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 21.03.2024 à 17h03 | Mis à jour le 21.03.2024 à 17h14
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    Avant que les élus Rassemblement et Loyalistes quittent le Congrès, Sonia Backès a lu une déclaration solennelle et convenue entre les deux groupes pour fustiger notamment une majorité indépendantiste "antidémocratique". Photo Baptiste Gouret
    Cette décision intervient dans le cadre du vote de plusieurs textes fiscaux auxquels sont opposés les deux groupes. Mais cet acte fort vise surtout à dénoncer une composition du Congrès qu’ils jugent "antidémocratique" et vient appuyer leur souhait d’une révision de la répartition des sièges boulevard Vauban.

    Une quinzaine d’élus qui se lèvent et quittent l’hémicycle. La scène s’est déroulée ce jeudi matin, au Congrès, devant des membres du gouvernement médusés. Les élus des groupes Loyalistes et Rassemblement ont pris la décision de boycotter la séance, consacrée à l’examen du projet de délibération fixant les taux de la taxe sur l’équilibre tarifaire (TET), appliquée aux carburants et censée sauver Enercal, à laquelle ils s’opposent depuis plusieurs mois. "Le membre du gouvernement en charge de la fiscalité Gilbert Tyuienon et vous êtes en train de détruire la Nouvelle-Calédonie brique après brique", a fustigé la présidente de la province Sud et membre du groupe Loyalistes Sonia Backès, dans une déclaration solennelle adressée au président du gouvernement Louis Mapou avant le départ des élus.

    "Majorité indépendantiste antidémocratique"

    Mais le "matraquage fiscal" et la "politique mortifère" du gouvernement ne sont pas les seules explications à cette mesure lourde de conséquences prise par les deux groupes politiques. Le boycott "jusqu’à nouvel ordre" des institutions doit surtout mettre en lumière ce que Sonia Backès a qualifié de "majorité indépendantiste antidémocratique". "Vous, Monsieur le président, et votre gouvernement indépendantiste, vous n’êtes plus légitimes à la place où vous êtes. Vous n’êtes plus légitimes parce que si les habitants de la province Sud pesaient le poids qu’ils devraient peser ici, vous ne seriez pas à la tête du gouvernement", a attaqué la présidente de la province Sud, mettant sur la table un sujet bien différent de celui des réformes fiscales : la composition du Congrès.

    Depuis de nombreuses années, les non-indépendantistes dénoncent une répartition inéquitable des sièges au sein de l’hémicycle du boulevard Vauban. Alors que la population en province Sud représente 75 % de la Nouvelle-Calédonie, les élus issus de cette même province représentent 59 % des membres du Congrès.

    À cela s’ajoute l’actuel gel du corps électoral qui priverait les non-indépendantistes de potentielles voix supplémentaires. Ces derniers souhaiteraient d’ailleurs que la recomposition du Congrès soit inscrite dans la réforme constitutionnelle visant à ouvrir le corps électoral pour les prochaines provinciales. En attendant, "nous serons désormais dehors pour les séances publiques : sur les marches du Congrès", a insisté Sonia Backès. Après leur départ de l’hémicycle, les élus Loyalistes et du Rassemblement ont d’ailleurs rejoint les manifestants réunis devant le Congrès pour demander le retrait de la TET.

    "Inapproprié"

    Le président du gouvernement, Louis Mapou, a qualifié de "complètement irresponsable" le geste des élus après leur départ du Congrès. "Je trouve que ce n’est pas de bon ton. Par rapport aux discussions que nous aurions pu avoir, c’était inapproprié. Ça devait donc certainement servir à autre chose qu’aux besoins que nous avons à gérer ici dans cet hémicycle. Il y a quelque chose qui me choque : c’est de considérer que certains seraient plus légitimes que d’autres à assumer des fonctions au sein des institutions de la Nouvelle-Calédonie, comme si certaines institutions étaient réservées à une catégorie d’élus."


    Louis Mapou, président du gouvernement, a jugé le geste des élus Loyalistes et du Rassemblement de "complètement irresponsable". Photo Baptiste Gouret

    Le président du Congrès, Roch Wamytan, a lui aussi déploré les propos tenus par Sonia Backès. "Il faut éviter de prononcer de tels discours" qui pourraient, selon lui, participer à "rallumer le feu" d’évènements tragiques traversés par le pays. Maria Isabella Saliga-Lutovika, élue hors groupe, a quant à elle qualifié ce geste de "caprice d’enfants gâtés".

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