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    Environnement
  • Kelly MACNAMARA / AFP | Crée le 19.11.2023 à 06h00 | Mis à jour le 19.11.2023 à 06h00
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    Les îles du Pacifique figurent au premier plan des pays touchés par le réchauffement climatique. Aux Fidji par exemple, le gouvernement estime que plus de 600 communautés pourraient être contraintes de déménager dans un avenir proche, dont 42 villages men Photo Saeed KHAN / AFP
    Les pays riches ont "probablement" atteint en 2022 leur promesse de financement climatique annuel de 100 milliards de dollars pour les pays plus pauvres, avec deux années de retard qui ont durablement abîmé les relations Nord-Sud dans les négociations climatiques.

    A deux semaines de la COP28 de Dubaï, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a annoncé jeudi que les pays riches avaient atteint 89,6 milliards de dollars d’aide climatique pour 2021, l’année la plus récente pour laquelle les données sont complètes, la comptabilité étant complexe.

    Mais l’OCDE, chargée de la compatibilité officielle de cette promesse, ajoute que "sur la base de données préliminaires et non encore vérifiées, l’objectif a probablement été atteint" en 2022, selon son secrétaire général Mathias Cormann cité en préambule du rapport.

    Le seuil des 100 milliards "sera certainement atteint en 2023" également, a abondé jeudi soir Jennifer Morgan, la négociatrice en chef de l’Allemagne pour le climat.

    "La finance climat bénéficie d’un élan significatif" et "nous devons continuer à travailler", "sans alourdir le fardeau de la dette" des pays pauvres, a ajouté Mme Morgan, lors d’une conférence de presse commune Allemagne-Canada.

    "Un rayon de soleil bienvenu"

    Les deux pays sont chargés de suivre la mise en pratique de cet engagement, pris en 2009 par les pays riches, sous l’égide de la Convention des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique (CNUCC), de porter au chiffre rond de 100 milliards de dollars par an leur aide climatique d’ici 2020, au nom de leur responsabilité historique dans les émissions carbones.

    Cette nouvelle est "un rayon de soleil bienvenu" peu avant la COP28, qui va "aider à reconstruire la confiance absolument nécessaire entre les pays développés et en développement", a réagi Ani Dasgupta, président du groupe de réflexion américain World Resources Institute (WRI).

    Cette aide vise en premier lieu à financer la décarbonation des économies en développement ou leur adaptation au changement climatique : construire des ouvrages de protection des côtes, aider les agriculteurs à mieux résister à des inondations ou des sécheresses…, dans un monde déjà 1,2°C plus chaud qu’à l’ère préindustrielle.

    Une aide insuffisante

    Mais le retard pris pour honorer la promesse est devenu un motif de tension majeur, voire de blocage, dans les négociations climatiques, qui culmineront cette année lors de la COP28 du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.

    Sans compter que cette aide financière, élément clé des négociations pour espérer des avancées sur le renoncement aux énergies fossiles, est insuffisante face aux défis, et de très loin.

    "D’ici 2025, on estime que les pays en développement auront besoin d’environ 1 000 milliards de dollars par an pour les investissements climatiques, ce chiffre passant à environ 2 400 milliards chaque année entre 2026 et 2030", rappelle M. Cormann.

    "Pour combler ce déficit, ces pays devront recourir à toute une série de sources de financement publiques, privées, nationales et internationales", souligne-t-il.

    Les 89,6 milliards fournis en 2021 représentent une hausse de 8 % par rapport à 2020, "nettement plus élevée que la croissance annuelle moyenne de 2,1 % observée entre 2018 et 2020", relève le secrétaire général.

    "Les pays riches doivent investir beaucoup plus dans la transition des pays en développement vers une économie à faibles émissions de carbone et résistante au changement climatique", résume Ani Dasgupta, "il n’y a pas d’autre moyen d’éviter la crise climatique".

    Déficit sur l’adaptation

    Les données du rapport montrent que le financement "pour les pays les moins avancés a en fait diminué, tout comme le financement de l’adaptation, c’est-à-dire précisément les deux flux les plus importants", a déploré Friederike Röder, de l’ONG Global Citizen.

    Le financement privé pour le climat "n’offre pas de promesse éternelle […] et ne peut pas se substituer au financement public international", a-t-elle ajouté, tout en invitant à envisager une taxation des profits des compagnies pétrolières : "près de 200 milliards de dollars en 2022" pour les 5 majors.

    Pour l’adaptation, les pays développés ont promis de doubler les financements d’ici 2025, pour atteindre 40 milliards de dollars par an.

    Ils doivent aussi annoncer quelle sera leur contribution au nouveau fonds sur les "pertes et dommages" climatiques des pays les plus vulnérables, qui doit être établi lors de la COP28.

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