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    France
  • A.F.P. | Crée le 06.03.2025 à 11h18 | Mis à jour le 06.03.2025 à 11h49
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    Le président de la République s'est exprimé devant les Français mercredi 5 mars. Capture d'écran / AFP
    Emmanuel Macron a prévenu solennellement les Français, dans une allocution télévisée, mercredi soir, qu'il faudra "des réformes, du choix, du courage", dans la "nouvelle ère" qui s'esquisse face à un rapprochement entre les États-Unis et la Russie, potentiellement aux dépens de l'Europe et de l'Ukraine.

    "Face à ce monde de dangers, rester spectateur serait une folie", a lancé le chef de l'État dans un discours télévisé d'une quinzaine de minutes, à la veille d'un sommet crucial de l'Union européenne (UE) à Bruxelles pour acter un renforcement massif de la défense continentale, mercredi 5 mars.

    Le président avait choisi de s'adresser à son pays afin, selon son entourage, de répondre à "une angoisse très forte chez les Français". Il a tenté de mettre des mots sur la bascule géopolitique en cours depuis que le président américain Donald Trump a renoué le dialogue avec son homologue russe Vladimir Poutine, décidé à mettre fin à tout prix à la guerre en Ukraine plus de trois ans après le début de l'invasion par la Russie. "L'avenir de l'Europe n'a pas à être tranché à Washington ou à Moscou", a lancé le président.

    "Il nous faut être prêts"

    "Je veux croire que les États-Unis resteront à nos côtés. Mais il nous faut être prêts si tel n'était pas le cas", a expliqué Emmanuel Macron, décrivant une "menace russe" qui "nous touche" avec une "agressivité" qui "ne semble pas connaître de frontières". Il s'est réjoui de voir l'UE franchir jeudi à Bruxelles "des pas décisifs" pour investir des centaines de milliards d'euros dans la défense européenne, en prenant des décisions que "la France proposait depuis plusieurs années".

    Renforcer les armées : un "investissement indispensable"

    Mais il s'agira aussi d'un effort budgétaire difficile eu égard aux finances publiques très dégradées de la France, a-t-il laissé entendre. Renforcer les armées signifiera faire des "investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables", mais "sans que les impôts ne soient augmentés", a-t-il promis.

    "Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage", a-t-il martelé, appelant la classe politique et les partenaires sociaux à proposer des "solutions de demain" qui "ne pourront être les habitudes d'hier".

    Si "le soutien à l'Ukraine est un impératif", cela ne peut passer "par de nouveaux sacrifices pour les Français", a réagi le patron du PS Olivier Faure sur X. La cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, a jugé que "sans augmenter les impôts des plus riches, Emmanuel Macron ne pourra ni financer cet effort de guerre ni le faire accepter à la population". Le président "veut nous faire peur pour imposer au peuple une nouvelle salve de sacrifices sociaux", a dénoncé le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard.

    Réunion à Paris des chefs d'état major

    À la manœuvre ces dernières semaines avec le Premier ministre britannique Keir Starmer pour organiser l'unité des Européens et tenter de maintenir le dialogue transatlantique, il a annoncé une réunion la semaine prochaine à Paris des "chefs d'état-major des pays qui souhaitent prendre leurs responsabilités" afin de garantir une future paix en Ukraine, y compris, "peut-être, par le déploiement de forces européennes".

    S'il a confirmé vouloir "ouvrir le débat stratégique sur la protection par notre dissuasion de nos alliés du continent européen", il a assuré que la décision d'engager l'arme nucléaire "a toujours été et restera entre les mains du président de la République".

     

    Vers une trêve entre l'Ukraine et la Russie ? 

    Juste après son allocution, Emmanuel Macron a reçu à dîner le Premier ministre hongrois Viktor Orban, soutien de Donald Trump et Vladimir Poutine, et l'une des voix les plus dissonantes dans l'UE.

    Après une altercation spectaculaire entre le président américain et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, vendredi dans le Bureau ovale, et l'annonce, lundi, du gel de l'aide militaire américaine à Kiev, le dialogue semble se réengager.

    Emmanuel Macron s'est entretenu avec les deux hommes, et mardi soir, dans un discours devant le Congrès américain, le locataire de la Maison Blanche a dit avoir reçu une lettre de Volodymyr Zelensky manifestant sa volonté de négocier "dès que possible" une "paix durable" avec la Russie.

    Le dirigeant ukrainien avait exprimé cette intention quelques heures auparavant en proposant de commencer par une "trêve dans les airs" et "en mer", reprenant une option avancée par le président français.

    La possibilité d'un nouveau déplacement "à court terme" du duo franco-britannique à Washington, avec Volodymyr Zelensky, a même été évoquée mercredi matin par la porte-parole du gouvernement français, mais aussitôt démentie par l'Elysée.

    Au-delà du dossier ukrainien, Emmanuel Macron a dit qu'il espérait encore "dissuader" Donald Trump de mettre à exécution sa menace de "tarifs douaniers sur les marchandises européennes", "décision incompréhensible tant pour l'économie américaine que pour la nôtre".

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