- Anthony Tejero | Crée le 09.09.2025 à 17h04 | Mis à jour le 22.09.2025 à 10h12ImprimerBruno Chitussi, chef de corps de la caserne de Dumbéa, et Raphaël Kugogne, chef d’équipe au service cadre de vie, travaillent en étroite collaboration pour entretenir ces pistes coupe-feu. Photo Anthony TejeroÀ l’approche de la saison sèche, pompiers et services municipaux de Dumbéa sont à pied d’œuvre pour défricher et entretenir des kilomètres de pistes. Un travail de longue haleine qui doit faciliter l’intervention des soldats du feu et freiner la propagation des flammes. Reportage à Katiramona.
"Tout ça là, c’est du fuel. Il suffit d’une semaine sans pluie pour que ça devienne de la paille prête à s’embraser." Depuis les crêtes parsemées de niaoulis qui dominent la vallée de Katiramona, le chef des pompiers de Dumbéa, le capitaine Bruno Chitussi, scrute la zone aux côtés des services municipaux. Un rituel dans cette commune, régulièrement ravagée par les feux de brousse, du littoral jusque dans les coins les plus reculés de la chaîne.
Depuis plus de dix ans, à l’approche de la saison sèche, ces agents travaillent main dans la main pour créer et entretenir des pistes dites "coupe-feu" qui permettront aux véhicules et aux pompiers d’accéder au plus près des flammes, en adoptant différentes stratégies, pour tenter de maîtriser le plus rapidement possible le sinistre. Koghis, Plaine Adam, Pic aux morts, Katiramona… Au total, ces équipes ont pour mission d’ouvrir et de défricher une quinzaine de kilomètres de pistes à travers la commune d’ici mi-septembre, le plus souvent sur de vastes propriétés privées.
"Les gens jouent bien le jeu et nous ouvrent à chaque fois que c’est nécessaire, glisse Raphaël Kugogne, chef d’équipe au service cadre de vie. On intervient souvent sur d’anciennes pistes qui servaient à conduire le bétail. Il y en a encore des traces, mais chaque année, c’est à nous de les entretenir, notamment en utilisant nos moyens de terrassement."

Ce gyrobroyeur défriche des pistes larges de 4 mètres, ce qui nécessite de longues heures, soit 1,5 kilomètre par jour créé en moyenne. Photo Anthony TejeroUn travail bien rodé, mais de longue haleine, qui nécessite plusieurs passages de gyrobroyeur, tant les herbes sont hautes, avant de parvenir à créer des passages larges de 4 mètres, une distance qui permet ainsi la circulation des plus gros engins des pompiers mais aussi de freiner la propagation des flammes en cassant leur rayonnement thermique. Mais ces chemins ne sont ni choisis, ni tracés au hasard.
"On connaît nos feux"
"Nous réalisons ces pistes coupe-feu selon nos retours d’expérience et donc en fonction de l’occurrence des incendies. On connaît nos feux dans la commune, on sait d’où ils viennent et comment ils partent", explique Bruno Chitussi, qui qualifie cette stratégie de "dispositif préventif". "Les feux de forêt ne sont pas une fatalité et l’efficacité de nos interventions sur le terrain dépend aussi des techniques qu’on met au point en amont dans cette commune qui a la particularité d’être à la frontière entre l’urbain et le rural."

Après le gyrobroyeur, les équipes municipales poursuivent le travail à la débroussailleuse. Photo Anthony TejeroPour autant, les pompiers doivent composer avec un phénomène grandissant à Dumbéa, avant même le déclenchement des émeutes : les feux "malveillants" en particulier dans le sud de la commune.
"La malveillance nous impose une vigilance accrue"
"Ce sont des gens qui brûlent. Nous intervenons, nous éteignons et nous effectuons des rondes, puis deux heures après, il faut revenir parce que quelqu’un a remis le feu malheureusement. Cela impose une vigilance accrue tant pour nos équipes que pour la police municipale", déplore Bruno Chitussi, qui juge bon de rappeler la réglementation désormais en vigueur dans la commune : 100 000 francs d’amende par véhicule de pompiers mobilisé et par heure d’intervention pour les responsables d’incendie, du moins lorsqu’ils se déclarent sur leur propriété.

Lorsqu’elles ne sont pas entretenues, les pistes sont difficilement visibles et praticables, tant la végétation reprend ses droits, comme ici à la frontière entre Païta et Dumbéa. Photo Anthony TejeroMERCI DE VOUS IDENTIFIER
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