fbpx
    Grand Nouméa
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 18.10.2025 à 16h02 | Mis à jour le 31.10.2025 à 16h51
    Imprimer
    La famille de Faara Tournier a organisé une marche pacifique ce samedi 18 octobre, un mois après le drame. Photo A.-C.P.
    Ce samedi 18 octobre, la famille de Faara Tournier, décédé il y a un mois d’un tir à la tête à Plum, a organisé une marche blanche en mémoire du jeune homme de 32 ans, afin de lui rendre hommage et de réclamer justice.

    "On continue le combat", "On ne veut pas une justice à deux vitesses", "Faara est une victime et il faut le reconnaître comme tel", "Il ne faisait rien et il a ramassé une balle"… Les témoignages de membres de la famille, d’amis, de témoins, se succèdent au micro, ce samedi matin. Une marche en l’honneur de Faara Tournier, mortellement touché par un tir à la tête à Plum le 18 septembre, lors d’une intervention de gendarmes dans le cadre d’une bagarre en marge d’une fête, est organisée sur les lieux du drame, au croisement de la route des Dahlias et de l’axe principal. Un mois plus tard, les circonstances de la mort du jeune homme de 32 ans n’ont toujours pas été élucidées. Les versions divergent. Combien de coups de feu ont été tirés ? Deux, trois ? Visaient-ils Faara Tournier ? Lequel l’a atteint ?

    Dans un communiqué, vendredi 19 octobre, le parquet a annoncé que les résultats de l’autopsie ont bien conclu "à la présence dans la tête de la victime d’un projectile balistique de calibre 9 mm, avec une entrée dans la zone oculaire droite", alors qu’un militaire a été placé sous le statut de témoin assisté. L’enquête se poursuit, a indiqué Yves Dupas, "afin de déterminer les causes du décès et les circonstances exactes de l’usage de l’arme par le gendarme mobile". Le procureur de la République a insisté sur le fait que "les investigations en cours visent à la manifestation de la vérité, avec objectivité et en toute impartialité", précisant que le bureau des enquêtes judiciaires de l’inspection générale de la gendarmerie nationale avait été saisi pour continuer les recherches sur les événements mettant en cause le gendarme.


    Une stèle marque l’endroit où Faara Tournier a été tué, au niveau du croisement entre la rue des Dahlias et la route principale. Photo A.-C.P.

    "On a besoin de réponses"

    Là aussi, les versions divergent. Le procureur assure que "les proches de la victime ont accès au dossier et peuvent le cas échéant solliciter auprès du magistrat des actes d’enquête". La famille endeuillée pointe du doigt "les questions" qui se posent par rapport à ce qu’il s’est passé le 18 septembre. "Les retours du parquet ne sont pas clairs, la justice ne nous communique pas les informations", déclare Soané Tafusimai, l’oncle de la victime. Une situation qui ajoute à la souffrance. "On attend, c’est douloureux parce qu’on a plusieurs versions, on a besoin de réponses et d’un traitement impartial", ajoute Soané Tafusimai, qui ne comprend pas que le gendarme mis en cause ait été placé sous le statut de témoin assisté et que les conclusions de l’autopsie soient rendues publiques un mois après les faits.


    La soeur de Faara, Heiarii Tournier, demande que justice soit faite dans cette affaire. Photo A.-C.P.

    La douleur, Heiarii Tournier la ressent tous les jours depuis la mort de Faara Tournier, dont la photo orne son tee-shirt. À peine six mois après avoir perdu sa mère, la jeune femme pleure son frère. Alors cette marche est importante pour se reconstruire et aussi montrer "à la justice qu’on est là, même si on ne fait pas de bruit, parce qu’on a demandé à tout le monde de rester calme". Il y a également beaucoup de "colère", Heiarii Tournier dénonçant "un parti pris" dans cette affaire. "La priorité est de protéger le gendarme. Les rôles ont été inversés. C’est lui la victime. Ça veut dire quoi, qu’on peut ramasser une balle et qu’il ne se passe rien, on oublie ?" De la haine et de la tristesse, aussi, "parce qu’on ne pourra pas le ramener. Ce qui nous reste aujourd’hui, c’est que justice soit faite." Et que cela "ne se reproduise pas".


    Malikalita Sio-Haiu, une des tantes de Faara Tournier, indique la famille se battra "dignement" jusqu’au bout. Photo A.-C.P.

    Malikalita Sio-Haiu, une des tantes de la victime, estime "qu’on protège les gendarmes" et réclame la justice. "Qu’est-ce que vous faites lorsqu’un enfant tombe à cause de l’un d’eux ?, interroge-t-elle au micro. On est quoi nous ? Ça ne va pas en rester là." Cette justice, tout le monde la demande. "Sans elle, ce n’est pas possible de faire son deuil", soutien un ami d’enfance de Faara Tournier, présent lors du drame. "Ce soir-là, ça aurait pu être moi ou quelqu’un d’autre", glisse-t-il. Ce qui est sûr, appuie Soané Tafusimai, c’est qu’on "n’avait pas le droit de tirer sur lui comme ça".


    Plusieurs membres de la famille portaient un tee-shirt en mémoire de Faara Tournier. Photo A.-C.P.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS