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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 23.08.2025 à 12h49 | Mis à jour le 03.09.2025 à 09h13
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    Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, s’est rendu au marché de Ducos ce samedi matin. Photo Baptiste Gouret
    Pour son quatrième jour en Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls s’est rendu au marché de Ducos, ce samedi matin. L’occasion d’échanger avec les Calédoniens, qui n’ont pas manqué de lui faire part de leurs préoccupations.

    Après une visite au marché de Moselle lors d’un précédent déplacement en mars, c’est cette fois dans les allées bondées de celui de Ducos que Manuel Valls s’est offert un bain de foule, ce samedi 23 août. Accompagné d’une délégation d’élus (Sonia Lagarde, Nicolas Metzdorf, Gil Brial…) et de représentants de la Chambre d'agriculture et de la pêche, le ministre des Outre-mer a fait le tour des étals et goûté à quelques produits locaux.


    Le marché de Ducos est toujours très fréquenté. Photo Baptiste Gouret

    L’occasion, aussi, de découvrir un lieu où se côtoient "toutes les origines, toutes les communautés", a-t-il relevé. "Les Calédoniens que j’ai rencontrés ce matin m’ont tous dit la même chose : ici, c’est la vraie Calédonie."

    Des producteurs inquiets

    En dehors des selfies et des poignées de mains propres à ce genre d’exercice, la séquence a donné lieu à plusieurs échanges entre le ministre et des exposants. Derrière son stand d’ignames, Rémuel Leroy a profité du passage de Manuel Valls pour l’interpeller sur la difficulté pour les agriculteurs d’obtenir un terrain sur lequel cultiver leurs produits. "Les prix sont devenus complètement prohibitifs", alerte le producteur de Koumac. Avec le risque, si rien n’est fait, "de voir disparaître des espèces simplement parce qu’on a plus accès aux terres sur lesquelles les cultiver". "Aujourd’hui, j’ai 150 variétés d’ignames, 160 de taros d’eau… On est trois à quatre à en posséder autant. Quand mon père partira, son terrain sur lequel je les cultive sera réparti entre toute la fratrie et toutes ces espèces anciennes disparaîtront."


    Rémuel Leroy, producteur de Koumac, a interpellé le ministre sur les difficultés pour les agriculteurs de louer ou d’acheter des terres. Photo Baptiste Gouret

    Une "réalité" dont Manuel Valls a pu s’imprégner. "Les producteurs vous disent qu’ils ont perdu la moitié de leur chiffre d’affaires, qu’ils sentent que les gens ont du mal à payer les produits, parce qu’il y a une perte évidemment de pouvoir d’achat, a noté le ministre. Et pourtant, ils viennent ici pour acheter de bons produits."

    La preuve d’une résilience calédonienne, dont le marché de Ducos est un symbole. C’est ici, au lendemain des émeutes, "qu’on a le plus rapidement retrouvé tout ce brassage ethnique, cette cohésion autour des produits locaux" malgré la fracture de la société calédonienne provoquée par les violences, fait remarquer Guylain De Coudenhove, directeur général de la Chambre d'agriculture et de la pêche.

    Et cette ambiance, "on l’a gardé depuis", poursuit-il, heureux de pouvoir la partager avec le ministre d’État. Reste que le directeur général de la CAP-NC confirme les constats du ministre. "En début de mois, quand les salaires sont tombés, le marché fonctionne assez bien, et puis, ça ne fonctionne plus", déplore Guylain De Coudenhove. Résultat : "on a entre 20 et plus de 40 % de perte de chiffre d’affaires sur certains produits", malgré des prix jugés "attractifs".


    Gustave, habitant de Saint-Louis, lors d’un échange avec Manuel Valls, ce samedi matin, au marché de Ducos. Photo Baptiste Gouret

    "C’est quoi le plan B ?"

    Au cours de sa déambulation, le ministre des Outre-mer a été également sollicité sur le plan politique par des Calédoniens inquiets de l’impasse qui se dessine. "Vous y croyez vraiment, à 100 %, à ce que vous faites ?", l’interroge un homme. "Bien sûr, sinon je ne serais pas ici pour la quatrième fois", rétorque le ministre. "On a le plan A, soit il est validé, soit il ne l’est pas. C’est quoi le plan B ?", demande Gustave, un habitant de Saint-Louis venu faire son marché. "Il faudrait tout remettre à zéro, mais on va essayer de l’éviter", lance Manuel Valls.


    Le ministre a multiplié les photos avec les Calédoniens, lors de son bain de foule au marché de Ducos. Photo Baptiste Gouret

    C’est dans cette optique que le ministre va réunir les délégations politiques, ce samedi après-midi, lors d’une nouvelle session du comité de rédaction. Le FLNKS devrait, sans surprise, ne pas participer à la réunion. L’État va-t-il convaincre les responsables du Front de revenir à la table des négociations ? "C’est à eux de le décider, a déclaré Manuel Valls ce samedi matin. Ma porte est ouverte, je veux discuter avec une délégation dès qu’elle sera désignée, je crois que c’est en train de se faire." Seule condition posée par le ministre : "Il faut que ce soit pour construire, pour préciser, éclairer, améliorer l’accord de Bougival, pas pour mettre en œuvre l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie dans deux ans." Les discussions politiques reprendront à 14 heures à la résidence du haut-commissariat.


    Après sa visite au marché de Ducos, le ministre des Outre-mer a été reçu par les membres du Conseil économique, social et environnemental. Photo Baptiste Gouret

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