Le ministre des Outre-mer a poursuivi ce vendredi 22 août ses opérations de sauvetage. Après l’annonce dans la matinée, à l’occasion de sa visite du centre médico-social de Bourail, de la création d’une "brigade itinérante de soignants", Manuel Valls était porteur dans l’après-midi d’une autre bonne nouvelle.

Cette fois-ci à destination de la Banque alimentaire de Nouvelle-Calédonie, qui vient en aide à plus de 15 000 personnes dans le besoin à travers un réseau de 50 associations bénéficiaires. Elle était menacée de fermeture, faute de moyens et de locaux pérennes.

Le ministre a donc de nouveau sorti le carnet de chèques, sous la forme d’une convention signée avec sa présidente, Betty Levanqué, et le haut-commissaire, Jacques Billant, devant un parterre d’élus et de bénévoles de l’association. Après une visite des anciens locaux qui devront être restitués à l’OPT en fin d’année, la délégation d’officiels a traversé quelques rues du centre-ville sous le regard de passants qui ne s’attendaient pas à croiser un ministre d’État, un député, un sénateur, un haussaire, une présidente de province et la maire de Nouméa un vendredi après-midi à pied en plein centre-ville. Direction les quais où se situe le futur lieu de stockage de l’association.

Un déménagement rendu possible par la signature de cette convention au travers de laquelle l’État s’engage à aider la Banc à hauteur de 1,6 million d’euros sur deux ans, soit environ 191 millions de francs.

"Une surprise formidable"

"Nous avons placé cette journée sous le signe de la solidarité, pour marquer un engagement commun, collectif. Ce matin pour les professionnels de la santé, et cette fois-ci autour de la question cruciale de l’alimentation", a déclaré le ministre dans son discours.

"Une aide plus que bienvenue et une surprise formidable", apprécie Betty Levanqué, qui a rappelé qu’en deux ans la demande d’aide alimentaire a augmenté de plus de 140 %. Au mois d’août 2025, ils étaient plus de 16 900 personnes à en avoir besoin. Quatre-vingts structures partenaires, associations de quartier, CCAS, collectifs et établissements scolaires (2 000 enfants) bénéficient de l’aide de la Banc.

"Les besoins sont en train d’exploser et grâce à cette aide, on va pouvoir assumer une partie de la demande. C’est aussi une belle reconnaissance de l’État pour le travail accompli ", poursuit la présidente. Une somme avec laquelle l’association espère également pouvoir ouvrir une nouvelle antenne à Lifou, après celles déjà existantes à Bourail, Koné, Koumac et Poindimié.

"Bougival pour sortir de la misère"

Des mesures de solidarité qui ne résoudront évidemment pas les problèmes de pénurie alimentaire ni les défaillances du système de santé calédonien, mais que le ministre ne veut pas voir comme des "mesurettes". "Ce ne sont pas des petites mesures, ce sont des engagements que l’État prend hors de ses compétences. Vu la situation économique et sociale, il faut que nous participions à l’aide. Nous répondons de manière concrète à des problèmes graves, lourds, inquiétants pour la Nouvelle-Calédonie. Évidemment il faut des réponses de long terme, ça, c’est l’accord de Bougival qui le permettra, parce que la reconstruction économique est le seul moyen de créer de la richesse, de l’activité et de l’emploi et de sortir les gens de la misère."

Séjour prolongé

Un accord pour lequel Manuel Valls a décidé de prolonger son séjour sur le Caillou : "Nous tiendrons lundi matin une troisième réunion du comité de rédaction, ce qui me permettra de voir un peu plus de monde, de marquer encore davantage mon attachement à la Nouvelle-Calédonie et toujours évidemment, avec la même détermination à mettre en œuvre l'accord de Bougival."

Après son débat télévisé ce vendredi soir chez nos confrères de Nouvelle-Calédonie La 1ere, puis une visite de terrain auprès des forces de l’ordre, Manuel Valls réunira samedi matin le comité de rédaction pour la seconde fois, et rencontrera les membres du Conseil économique, social et environnemental dans l’après-midi.