L’imposante rampe en béton n’a pas manqué, ces derniers mois, d’interpeller les passants et les automobilistes qui empruntaient la rue Frouin, en direction de Tina. Ce samedi 19 avril, quelques riders triés sur le volet ont eu l’honneur d’être les premiers à s’élancer de cette structure qui culmine à cinq mètres de haut, à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle piste de BMX de Tina.

Situé à côté du skatepark et à quelques dizaines de mètre des boucles de Tina, ce nouvel équipement sportif ne se limite pas à sa rampe. Passé la descente, un parcours de bosses étalé sur 18 000 m² s’offre aux adeptes de ce sport de plus en plus populaire dans l’Hexagone comme en Nouvelle-Calédonie.

20 % de licenciés supplémentaires

"C’est une structure d’une qualité incroyable", a salué Stéphane Coulon, président du comité régional de cyclisme. Aux normes internationales, la piste de Tina est la 24^e du genre sur le territoire national, et la première en Nouvelle-Calédonie. De quoi offrir de belles perspectives à la discipline, qui a vu sa pratique bondir après le triplé français réalisé aux Jeux Olympiques de Paris (or, argent et bronze). "Elle va permettre une montée en compétences de nos athlètes", affirme Christophe Dabin, président du Comité territorial olympique et sportif (CTOS).

Le comité régional de cyclisme envisage également, à terme, la création d’un pôle espoirs. Selon les estimations de la province Sud, la piste de Tina pourrait permettre "une augmentation des licenciés de plus de 20 %". Sept ans avant les Jeux Olympiques de Brisbane, en Australie, elle représente aussi l’occasion pour la Nouvelle-Calédonie de devenir un camp de base pour les sélections internationales.

Portes ouvertes début mai

Le montant total du projet s’élève à 149,3 millions de francs, financé par l’État à 60 % (89,5 millions à travers une subvention de l’Agence nationale du sport) et la province Sud (59,8 millions). "Certes, c’est un équipement qui a coûté cher, reconnaît Gil Brial, deuxième vice-président de la province Sud, mais c’est un projet qui était déjà engagé avant mai 2024", souligne l’élu, désireux d’éviter "la polémique". "C’est ce qu’on appelle à la province les 'coups partis', des projets entamés qui nous coûteraient plus cher à arrêter qu’à mener à terme." Surtout, ce chantier "a permis de donner du travail à de nombreuses familles" malgré la crise.

C’est aussi une réponse aux problèmes rencontrés par la jeunesse, notamment dans sa difficulté à s’occuper, estime le vice-président de la province Sud. "Les jeunes ont besoin d’équipements et, si on veut qu’ils passent moins de temps à traîner, c’est à nous de leur proposer des activités, c’est le rôle des collectivités." Un avis partagé par Catherine Merckx, commissaire déléguée à la province Sud présente à l’inauguration, qui a évoqué une structure "qui n’est pas simplement un équipement sportif".

Si l’inauguration a eu lieu ce samedi, la piste de BMX de Tina n’ouvrira aux amateurs de sensations fortes que début mai. Une journée portes ouvertes doit être organisée le 2 ou 9 mai.