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    Grand Nouméa
  • Aurélia Dumté | Crée le 13.07.2025 à 14h00 | Mis à jour le 13.07.2025 à 14h00
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    Matilda Rey, championne de France de cerceau aérien, enseigne la discipline dans son studio à Magenta Ouémo. Photo A.D.
    Matilda Rey vient de remporter, en mai, le championnat de France de cerceau aérien sportif, ainsi que la médaille d’argent en cerceau aérien artistique. Elle est aujourd’hui sélectionnée pour les championnats du monde prévus en octobre. Mais faute de financement, elle ne pourra peut-être pas se rendre en Argentine, lieu de la compétition. Rencontre avec une athlète accomplie, motivée par le goût du défi.

    Grâce, force, équilibre, rapidité, douceur… Les adjectifs ne manquent pas pour décrire la discipline dans laquelle Matilda Rey excelle. À 29 ans, cette Calédonienne est devenue en mai championne de France de cerceau aérien sportif et vice-championne en cerceau aérien artistique. Deux titres obtenus dans les plus hautes catégories : élite et professionnelle. "Je me suis inscrite pour viser les mondiaux", lance-t-elle, nonchalante. Pas de prétention ici, juste une logique simple. "Je ne vais pas recommencer et payer deux billets d’avion !" Les mondiaux se dérouleront en octobre à Buenos Aires, en Argentine. Matilda y représentera la France - à condition de trouver des sponsors ou des subventions. Car, financièrement, la jeune cheffe d’entreprise ne peut assumer seule les frais. "Le cerceau aérien n’est pas encore connu, on n’a donc aucun financement, pas de subventions…"

    Études et cerceau

    Matilda Rey enseigne le cerceau aérien dans son propre studio, le Lyra Aerial Art Studio, à Ouémo. Son côté "logique", elle l’a cultivé pendant ses études : une licence de gestion appliquée obtenue en Nouvelle-Zélande, suivie d’un double master en gestion d’approvisionnement et gestion appliquée à Toulouse. "Ça ne me sert pas vraiment aujourd’hui", sourit-elle. Pourtant, il semble bien que si.

    Le cerceau et le hamac aériens restent encore discrets, mais Matilda se lance dans cette activité sportive il y a dix ans. "Je m’ennuyais à la salle de sport, je stagnais. Je cherchais une activité plus ludique, et j’ai découvert le cerceau aérien en entrant dans une école de pole dance, à Christchurch." Issu du monde du cirque, le cerceau est souvent enseigné dans les mêmes studios que le pole dance. Mais depuis quelques années, il prend son envol et se rapproche davantage des disciplines purement aériennes. Entre danse et yoga, grâce et force, ce sport met le corps au défi. "C’est sûr que pour commencer, c’est plus facile si on est déjà sportif, si on a fait de la gym par exemple. Mais avec de la motivation, il n’y a pas de prérequis, assure Matilda. C’est principalement du renforcement musculaire." Elle-même avait dix années de danse moderne derrière elle avant de se lancer dans les airs.

    Toujours plus haut

    C’est donc en Nouvelle-Zélande qu’elle découvre cette discipline, s’entraînant presque tous les jours, en parallèle de ses études. À Toulouse, elle poursuit sur sa lancée et découvre le hamac aérien. Fin 2022, cette métisse kanak, tahitienne et européenne rentre au pays. "Je cherchais un lieu pour m’entraîner. Atelier 6, le studio de danse, m’a offert un espace. Puis on m’a proposé de participer au spectacle de fin d’année, puis de donner des cours. Clairement, la prof de l’Atelier 6 a accéléré les choses." Matilda débute alors sa nouvelle vie de professeure dans ce studio. "Lors des émeutes, j’ai vu ce dock", raconte-t-elle. Convaincue, elle réserve l’emplacement, effectue de gros travaux - parquet, poutres, peinture, devanture - et emménage en octobre 2024.


    Lyra aerial art Studio est un espace dédié au cerceau et au hamac aériens. Photo A.D.

    C’est à ce moment qu’elle entend parler des championnats de France. "Ce n’était pas mon objectif à l’origine." Mais Matilda a besoin de projets porteurs, de défis. Le studio est lancé, les élèves sont au rendez-vous : serait-ce le moment de viser plus haut ? En décembre, elle envoie sa candidature avec une vidéo de présentation. Elle est sélectionnée. Il lui reste cinq mois pour se préparer.
"Ça me semblait faisable. Je fais habituellement tout au dernier moment. Là, c’était un travail sur le long terme." À ses 11 heures hebdomadaires de cerceau, elle en ajoute 6. Plus trois heures de danse, et un programme nutritionnel strict, établi avec des professionnels. Le travail paie.

    Transmettre

    Aujourd’hui, Matilda Rey a retrouvé son quotidien de professeure de cerceau aérien. Les mondiaux ? "On verra." Après tout, sa vie, ce sont ses élèves. "Ce qui compte pour moi, c’est de transmettre. Le cerceau, c’est thérapeutique. C’est douloureux, c’est dur, mais ça peut devenir simple avec de la persévérance, de la patience, de la motivation, de la confiance en soi. Autant de qualités utiles dans la vie, que cette pratique nous enseigne." Discipline extrêmement physique, le cerceau aérien est aussi très artistique.

    "C’est de l’art. C’est tellement beau avec de la musique ! Mais ce que je préfère, c’est voir les étoiles dans les yeux de mes élèves quand elles réussissent une figure. J’aime quand les gens sont contents." Et pour Matilda, l’avantage du cerceau et du hamac, c’est la progression. "Avec l’aérien, tu as une progression infinie. Je ne suis pas lassée, je ne connais pas tout. La compétition m’a remotivée pour réaliser des figures particulièrement difficiles." En regardant Matilda Rey pratiquer, tout semble fluide, presque simple. On rêverait de voir cette athlète calédonienne décrocher une médaille d’or aux championnats du monde.

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