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    Histoire
  • LNC | Crée le 29.01.2024 à 18h26 | Mis à jour le 14.02.2024 à 17h08
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    L’Union électrique coloniale ou Unelco gère le réseau à partir de 1932. Photo DR
    L’aventure calédonienne de l’électricité est étroitement liée à l’histoire de l’aviation. C’est pour accueillir dans une ville baignée de lumière l’équipage du Biarritz, l’avion trimoteur venant d’effectuer la première liaison Paris-Nouméa, que le réseau électrique fonctionna pour la première fois…

    Après avoir maintes fois évoqué la mise en place d’un réseau électrique (lire ci-dessous), les élus municipaux de Nouméa signent, en 1929, un contrat avec le groupe formé par la société d’électrification industrielle et l’Union rurale. Maurice Monnier, chef-monteur et ingénieur-électricien mène, à partir de 1931, les travaux de construction de la centrale électrique. Il dirige la mise en place d’un réseau de distribution par câble souterrain de 3 000 volts, l’installation de postes de transformation et l’implantation de postes de distribution dressés le long des trottoirs.

    Cette centrale comportait trois groupes diesel totalisant 500 CV (moteurs de fabrication suisse Winterthur à injection pneumatique). Impatients de recevoir l’électricité chez eux, les habitants n’attendaient pas que la centrale thermique soit terminée pour faire poser chez eux les installations nécessaires. Le 1er mars 1932, les sociétés concessionnaires Union électrique rurale, Compagnie financière, consortium financier, G. Lousteau et cie, fusionnent pour former l’Union électrique coloniale, plus connue sous le nom d’Unelco.

    1950 : Enercal réaménage Yaté

    À cette époque, il s’avère que, le 5 avril 1932, le Biarritz réalise la première liaison aérienne Paris-Nouméa, se posant dans la plaine de la Tontouta. Une grande foule, montée de Nouméa, ovationne les trois aviateurs et leur fait un cortège d’honneur. La municipalité de Nouméa et Unelco décident à leur tour de les féliciter en éclairant, pour la première fois, toutes les rues et places de Nouméa à l’électricité. Cette grande première ajouta à l’allégresse populaire.

    Le lendemain, Nouméa retrouva son éclairage " blafard ", et ce pendant onze jours, puisque l’exploitation officielle d’Unelco commencera le 16 avril 1932.

    Les rues de Nouméa sont désormais largement éclairées par 415 réverbères. À l’intérieur des habitations, les habitudes sont complètement modifiées. Les ménagères sont ravies de faire le repassage au fer électrique. Limitée d’abord à quelques heures par jour (18 à 22 heures), la distribution passe à plein-temps dès qu’Unelco a 250 abonnés.


    En 1933, Nouméa comptait 400 abonnés. Photo DR

    En 1933, lorsque Jean Morault succède à M. Monnier, il trouve un réseau entièrement installé, fonctionnant bien et 400 abonnés.

    A force d’ingéniosité, ce réseau répondra à la surcharge imposée par la présence américaine durant la Seconde guerre mondiale. Avant 1940, la demande totale en puissance atteignait, aux heures de pointe, 260 KW. Au moment de la présence américaine, 870 KW sont nécessaires. Cinq nouveaux postes sont installés en 1942 (il y en avait neuf avant-guerre).

    Années 60 : le front de la Brousse

    La guerre ayant entraîné une pénurie en charbons importés, la Société Le Nickel décide de remettre en activité la centrale de Yaté et de transporter le courant hydraulique par une ligne de 80 kilomètres vers son usine de Doniambo. Un raccordement est réalisé en 1950. C’est ainsi qu’Unelco obtient enfin, en 1951, la mise à disposition de 1 100 KW en provenance du barrage.

    En 1950, une mission EDF (Électricité de France) souligne l’intérêt du réaménagement complet du barrage de la Yaté. Une société d’économie mixte, la société néo-calédonienne d’Énergie, Enercal, fait son apparition. Elle compte parmi ses fondateurs une société privée, la Société Le Nickel. Unelco ne participe pas au capital.

    Le nouveau barrage est mis en service en 1959. Il permet d’injecter sur Nouméa plus de 60 000 KW.

    La période pionnière de l’éclairage public à Nouméa s’achève à ce moment. Alors que celle de l’éclairage pionnier de la Calédonie commence. En effet, l’intérieur de la Grande Terre et les Loyauté sont restés en marge de cette évolution. Seuls quelques villages miniers et quelques stations d’élevage isolées possédaient alors de petites usines thermiques (Thio) ou des groupes électrogènes (domaine de Ouaco).

    Un nouveau front électrique s’ouvre alors le long de la route territoriale N°1, puis le réseau atteint l’intérieur des vallées et enfin les tribus des Loyauté.

    Les prémices

    1899 : on commence à croire à l’électricité. C’est à ce moment que l’ingénieur-électricien Cornet offre de doter la ville de Nouméa de l’éclairage électrique, dans des conditions que le conseil municipal adopte d’ailleurs à l’unanimité. M. Cornet n’attend plus que l’autorisation de l’administration… qui ne viendra jamais !

    1907 : nouvel espoir. En effet, un autre projet d’éclairage électrique de la ville (présenté par M. Curier) est déposé et approuvé à l’unanimité par le conseil municipal. Une commission spéciale de l’éclairage est même constituée en 1908. A la séance d’après, le projet de M. Curier est enterré.

    1909 : la question d’un éclairage électrique est à nouveau posée lors du renouvellement de la concession de l’éclairage au gaz. Mais en raison des difficultés techniques, de l’étroitesse du marché, des pressions de la société concessionnaire et du désintérêt des capitaux locaux pour le projet, on préfère prolonger l’éclairage au gaz.

    1923 : la ville de Nouméa s’agrandit. Le maire de Nouméa, Marx Lang, adresse une lettre à la société Le Chrome (filiale de la Société Le Nickel) pour s’enquérir de ses intentions en matière de fourniture d’électricité. Cette société, qui a obtenu du Conseil général, quelques années plus tôt, l’autorisation de créer un lac artificiel à la plaine des Lacs et d’établir un barrage hydroélectrique devait, en contrepartie, assurer l’électrification de Nouméa si demande lui était faite. Elle ne répond pas à cette lettre, ni à la deuxième (en 1923), ni à la troisième (en 1927).

    Repères

    Unelco-Enercal : de l’électricité dans l’air ?

    L’absence d’Unelco des discussions qui ont lieu au sein d’Enercal, à l’époque (1950) n’est pas sans conséquence. Unelco, par exemple, n’est prévenue que très tardivement de la nécessité qu’il y aurait, au cours des travaux de réaménagement du barrage de la Yaté, d’interrompre, au moins à deux longues reprises, la fourniture hydraulique à partir du vieux barrage. Au moment de la première interruption, la centrale thermique de Nouméa, même tournant à 100 %, ne peut pas satisfaire la demande de la ville. Unelco est contrainte de renforcer elle-même sa centrale. La société installe, dans un espace exigu, un groupe à turbine à gaz alimenté par deux générateurs à pistons libres Sigma.

    Centrale de secours bien utile…

    En dépit de la mise en service par Enercal du nouveau barrage de Yaté (en 1959), Unelco renforce sa centrale, considérée toujours comme centrale de secours. Deux nouveaux groupes rapides sont mis en service en 1965. Ces équipements sont théoriquement destinés à n’être que des groupes de secours. Mais à ce moment-là, la société le Nickel, qui, par suite de remaniement de ses sources d’énergie, a de gros besoins de courant, se porte preneur de tous les KWh qu’Unelco peut lui fournir.

    Note

    Cette série d'été est réalisée en collaboration avec l'Association témoignage d'un passé.

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