Le 1^er octobre, un spécimen d’Oryctes rhinoceros était trouvé à Lifou. Il s'agissait de la première fois qu’un scarabée rhinocéros de cocotier était détecté ailleurs que sur la Grande Terre, depuis son introduction en 2019 en Nouvelle-Calédonie. Un plan d’action a donc été mis en place, comprenant le déploiement de pièges dans les zones infestées et tampon, et la recherche des sites de nidification.

Force est de constater qu’un mois plus tard, cela n’a pas permis de freiner la propagation de cet insecte invasif, qui ravage les palmiers et les cocotiers. Car le 27 octobre, un second scarabée rhinocéros a été détecté au sud de la zone tampon, dans un des pièges installés dans le cadre du dispositif de piégeage renforcé à Mou, indique le gouvernement dans un communiqué. Deux jours plus tard, c’était cette fois à Wé, plus au nord de l’île, à 26 kilomètres environ de la zone infestée, qu’un troisième spécimen a été repéré dans un piège de surveillance.

Extension et création de zones infestée et tampon

Les zones infestée et tampon situées à Mou ont donc été étendues, et deux nouvelles zones, une infestée et une tampon, ont été créées à Wé. Des modifications qui impliquent l’extension du réseau de piégeage à Mou et la pose d’un nouveau à Wé. Ces découvertes inquiètent les autorités et incitent les services à élargir la prospection, à la recherche de scarabées, de symptômes et de sites de nidification, développe le gouvernement.

Éliminer les déchets verts

D’autres mesures ont été prises : les habitants des tribus de Luecila, Hnapalu, Qanono, Hnasse, Mou et Xodre ont l’obligation d’éliminer les déchets verts et l’interdiction de les stocker ou de sortir les produits à risque tels que les plantes, le compost, les palmes de cocotiers, la bourre de coco, les sacs de terre, la paille, le fumier…, car le scarabée rhinocéros adore s’y cacher la journée avant de sortir en douce la nuit. Au-delà de ces actions ciblées sur les zones affectées, une interdiction générale de "toute sortie de produit à risque hors de Lifou, que ce soit à destination des autres îles ou de la Grande Terre, est instaurée".

Sur le terrain, à Drehu, les agents du service d’inspection vétérinaire, alimentaire et phytosanitaire (Sivap), de la direction des affaires vétérinaires, alimentaires et rurales (Davar), de la province des Îles Loyauté, d’Arbofruits et de la Chambre d'agriculture et de la pêche (CAP-NC), sont mobilisés pour suivre ce plan d’action. Et si, "à ce stade, aucun gîte larvaire n’a pu être identifié, les recherches continuent".

Originaire d’Asie du Sud-Est, l’Oryctes rhinoceros a déjà fait des dégâts dans plusieurs pays du Pacifique tels que Fidji, Samoa, Vanuatu, Guam, Hawaï, mais aussi à Wallis-et-Futuna. Il menace l’agriculture et la biodiversité de la Nouvelle-Calédonie. Et les mesures de lutte mises en place depuis son introduction il y a six ans n’ont pas permis d’éradiquer ce ravageur, qui a désormais atteint les Îles Loyauté.