- AFP | Crée le 10.04.2018 à 05h56 | Mis à jour le 10.04.2018 à 11h48ImprimerLe régime syrien accuse aussi les rebelles de Douma de tirer. Son agence de presse (SANA) a envoyé cette photo qui aurait été prise samedi dans un hôpital de Damas. Photo STRINGER / AFP / SANASyrie. Des missiles ont frappé hier un aéroport militaire, peu après l’engagement des présidents Macron et Trump d’apporter une « réponse commune » à une « attaque chimique » ayant fait des dizaines de morts.
«Plusieurs missiles ont frappé l’aéroport de Tayfur, on déplore des morts et des blessés », a rapporté hier l’agence officielle syrienne SANA, affirmant qu’« une attaque américaine est soupçonnée » avant finalement de retirer toute référence aux Etats-Unis.
Le Pentagone a aussitôt réagi en assurant que ses forces armées « ne mènent pas de frappes aériennes en Syrie ».
Peu avant, l’Elysée puis la Maison Blanche avaient publié des communiqués faisant état d’un entretien téléphonique entre Donald Trump et Emmanuel Macron durant lequel, selon l’Elysée, ils ont « fermement condamné les attaques chimiques le 7 avril contre la population de Douma dans la Ghouta orientale ». La présidence française n’a pas cité explicitement le gouvernement syrien.
Les deux hommes « ont échangé leurs informations et leurs analyses », a précisé la présidence française, balayant tout doute sur l’emploi d’armes chimiques, ce dont Paris a fait une « ligne rouge ».
Emmanuel Macron et Donald Trump ont également « décidé de coordonner leurs actions et leurs initiatives au sein du Conseil de Sécurité des Nations unies » qui devait se réunir hier. La Maison Blanche a indiqué que les deux présidents entendent tenir le régime de Damas pour responsable « de ses violations continues des droits de l’homme ».
Paris a plusieurs fois menacé de frapper des objectifs militaires syriens en cas d’usage avéré d’armes chimiques contre des civils. Il y a un an, le président américain avait fait bombarder une base du régime syrien en représailles à une attaque au gaz sarin, qui avait tué trois jours plus tôt plus de 80 civils à Khan Cheikhoun (nord-ouest).
Démenti
Le régime syrien, défendu par ses deux alliés indéfectibles, la Russie et l’Iran, a démenti toute attaque chimique dans l’ultime poche rebelle dans la Ghouta orientale, que ses forces semblaient en passe de reprendre entièrement.
Alors qu’un conseiller de M. Trump a déclaré qu’une action militaire n’était pas à écarter, Moscou a mis en garde Washington contre une telle intervention « pour des prétextes fabriqués » et qui pourrait « mener aux plus lourdes conséquences ».
La Russie a demandé en parallèle une autre réunion du Conseil de sécurité. Contrairement à la première, elle n’a pas pour objet spécifique la Syrie mais parle de « menaces sur la paix dans le monde », selon des sources diplomatiques.
Les Casques Blancs - les secouristes en zones rebelles -, ainsi qu’un groupe insurgé et l’opposition en exil ont accusé le régime d’avoir mené une attaque chimique à Douma. L’Union européenne a estimé que les indices pointaient « vers une nouvelle attaque chimique perpétrée par le régime ».
Il n’était pas possible, hier, de confirmer ces allégations de source indépendante. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un réseau de sources dans le pays, a indiqué ne pas être en mesure de certifier une attaque chimique.
Mais les Casques Blancs et l’ONG médicale Syrian American Medical Society (SAMS) ont affirmé dans un communiqué conjoint que 48 personnes avaient péri dans cette attaque aux « gaz toxiques ». Ils ont également fait état de « plus de 500 cas, la plupart des femmes et des enfants », qui souffrent notamment de « difficultés respiratoires et dégagent « une odeur semblable à celle du chlore ».
« Scènes effroyables »
Une vidéo postée par les Casques Blancs sur Twitter et présentée comme tournée après l’attaque chimique présumée montre un enchevêtrement de corps sans vie, dont ceux de femmes et d’enfants, allongés à même le sol, de la mousse blanche s’échappant de leur bouche.
Firas al-Doumi, un secouriste à Douma, a évoqué « des scènes effroyables ». « Il y avait de nombreuses personnes en train de suffoquer, certaines sont mortes immédiatement. C’était un massacre. Il y avait une très forte odeur qui a entraîné des difficultés respiratoires chez les secouristes. »
« Nous avons fait une tournée dans la ville, on a vu des corps encore abandonnés sur les routes », a affirmé un volontaire du Croissant rouge syrien.
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