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  • AFP | Crée le 24.11.2023 à 17h41 | Mis à jour le 24.11.2023 à 17h42
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    Les Palestiniens qui s’étaient réfugiés dans des abris temporaires profitent des premières heures de la trêve de quatre jours pour retourner chez eux dans l’est de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza Photo Mahmud HAMS / AFP
    La trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza est entrée en vigueur vendredi matin, et doit être suivie par la libération de 13 otages dans l’après-midi, premiers signes de répit après des semaines de guerre.

    Le Qatar, médiateur clé avec l’Egypte et les Etats-Unis, avait obtenu mercredi un accord portant sur une trêve de quatre jours renouvelable, doublée d’un échange de 50 otages retenus à Gaza contre 150 détenus palestiniens.

    L’entrée en vigueur de cette "pause humanitaire", initialement prévue jeudi, avait été repoussée à vendredi 7 heures locales (16 heures en Calédonie) au 49e jour de la guerre entre le Hamas et Israël. Les premières libérations d’otages (13 femmes et enfants) sont attendues aux alentours de 16 heures (1 heure du matin à Nouméa).

    "Je rentre à la maison"

    Aux premières lueurs du jour, alors que les frappes aériennes incessantes depuis 48 jours s’étaient tues, ils étaient des dizaines de milliers à avoir fait leur baluchon : ici des cartons, là, des sacs plastique remplis d’effets personnels, pour repartir en famille vers leurs villages.

    Omar Jibrine, 16 ans, avait trouvé refuge avec huit autres membres de sa famille à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

    Un quart d’heure déjà avant l’entrée en vigueur de la trêve, il est sorti de l’établissement pour prendre la route de l’est, vers son village à quelques kilomètres de Khan Younès : "Je rentre à la maison", dit-il à l’AFP.

    Mais alors que voitures, carrioles tirées par des ânes et tuk-tuk se mettent en branle, des tracts en arabe lancés depuis les airs par l’armée israélienne dans le sud de la bande de Gaza préviennent : "la guerre n’est pas encore finie".

    "Revenir dans le nord est interdit et très dangereux !!!", soulignent encore les tracts, l’armée israélienne considérant le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de combat et ayant ordonné à tous les civils d’en sortir.

    Une quinzaine de minutes après l’entrée en vigueur de la trêve, les sirènes d’alarmes anti-roquettes ont retenti dans plusieurs villages à la bordure de la bande de Gaza, a indiqué l’armée israélienne sans plus de détails.

    Libérations "en secret"

    Le Hamas a confirmé "un arrêt complet des activités militaires" pendant quatre jours, période pendant laquelle 50 otages seront libérés, en contrepartie pour chacun de la libération de "trois prisonniers palestiniens".

    Une source sécuritaire égyptienne a indiqué à l’AFP qu’une délégation sécuritaire égyptienne sera présente à Jérusalem et Ramallah pour s’assurer du "respect de la liste" des prisonniers palestiniens libérés.

    Des responsables sécuritaires israéliens, accompagnés du personnel de la Croix-Rouge et d’agents égyptiens, seront déployés de leur côté au "hall égyptien" du poste-frontière de Rafah afin de recevoir les otages libérés de Gaza qui s’envoleront ensuite de l’aéroport al-Arish vers Israël, selon cette source.

    Une source au sein du Hamas a indiqué à l’AFP que la libération des otages à Rafah se fera "en secret, loin de la presse".

    Les autorités israéliennes doivent, elles, recevoir la veille au soir de chaque libération la liste des otages devant être relâchés le lendemain.

    Maayan Zin a appris jeudi que ses deux filles ne faisaient pas partie des personnes devant être libérées vendredi. "C’est incroyablement difficile pour moi", a-t-elle écrit sur X (ex-Twitter), bien que "soulagée pour les autres familles".

    A Jérusalem-Est occupée, la Palestinienne Samira Douayyat a évoqué la possible libération de sa fille Shourouk, 26 ans, qui aura purgé la moitié de sa peine de 16 ans de prison. "Je pleure, je ris, je tremble", dit-elle à l’AFP.

    Israël a diffusé une liste de 300 Palestiniens susceptibles d’être libérés au total, comptant 33 femmes et 267 jeunes de moins de 19 ans. Parmi ces détenus, 49 sont membres du Hamas.

    "Nous avons posé comme condition que […] les prisonniers femmes et enfants palestiniens" soient libérés "par ordre d’ancienneté" en détention, a déclaré Bassem Naïm, haut cadre du Hamas.

    Retour à la guerre ?

    La communauté internationale a salué l’accord de trêve, y voyant un premier pas vers un éventuel cessez-le-feu durable.

    Disant "travailler à une solution politique à long terme à cette crise", le chef de la diplomatie britannique David Cameron a rencontré jeudi Benjamin Netanyahu, et doit s’entretenir vendredi avec des responsables palestiniens.

    En Israël, le gouvernement et l’armée se sont engagés à "poursuivre" les combats afin "d’éliminer" le Hamas au terme de cette trêve renouvelable.

    "Nous n’arrêtons pas la guerre. Nous continuerons jusqu’à la victoire", a affirmé le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi.

    "Prendre le contrôle du nord de la bande de Gaza est la première étape d’une longue guerre et nous nous préparons pour les prochaines phases", a précisé le porte-parole de l’armée Daniel Hagari.

    Mais cette trêve "ne peut pas seulement être une pause", a déclaré l’ambassadeur palestinien à l’ONU, Riyad Mansour, appelant à l’utiliser pour empêcher la reprise des combats dans la bande de Gaza.

    La guerre a été déclenchée par l’attaque d’une ampleur et d’une violence inédites dans l’histoire d’Israël menée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien.

    Selon les autorités, 1 200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et environ 240 personnes enlevées le jour de l’attaque.

    En représailles, Israël, qui a promis "d’anéantir" le Hamas, bombarde sans relâche la bande de Gaza, où 14 854 personnes ont été tuées, dont 6 150 enfants, selon le gouvernement du Hamas.

    Trêve insuffisante

    Les bombardements des dernières semaines ont dévasté le territoire palestinien et provoqué une grave crise humanitaire selon l’ONU, avec notamment le déplacement d’environ 1,7 million des 2,4 millions d’habitants de Gaza, où l’aide entre au compte-gouttes.

    La trêve permettra l’entrée d’un "plus grand nombre de convois humanitaires et d’aide, y compris du carburant" qu’actuellement, selon le Qatar.

    Mais elle reste "insuffisante" pour faire entrer l’aide nécessaire à Gaza, ont souligné des ONG internationales, réclamant un véritable cessez-le-feu.

    "Une trêve pour faire entrer de l’aide, nous n’en voulons pas. Nous voulons rentrer chez nous", a lancé Maysara Assabagh, 42 ans, qui a trouvé refuge à Khan Younès.

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