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  • AFP | Crée le 17.08.2025 à 15h00 | Mis à jour le 17.08.2025 à 15h00
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    L’œuvre d’un artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong devant les Nations Unies à Genève, symbolisant l’incapacité des 185 pays présents à trouver un traité afin de lutter contre la pollution liée au plastique. Photo AFP / Fabrice Coffrini
    Aucun traité mondial contraignant contre la pollution plastique n’a été signé à Genève. Les 185 pays présents ne sont pas parvenus à trouver un accord. Après un constat d’échec cuisant pour l’environnement et pour la diplomatie, les Nations unies essayaient vendredi 15 août de chercher une porte de sortie.

    Le représentant de la Norvège, co-président d’un groupe de pays qui défendait un traité "ambitieux" pour protéger l’environnement et la santé humaine face au danger grandissant de la pollution plastique, l’a annoncé en ouverture d’une réunion plénière des 185 gouvernements réunis depuis dix jours à Genève, en Suisse : "Nous n’aurons pas de traité sur la pollution plastique ici à Genève". Le président du comité des négociations (CNI5-2), l’Équatorien Luis Vayas Valdivieso, avait pourtant présenté en 24 heures deux versions différentes d’une proposition de compromis, dont la dernière dans la nuit du 14 au 15 août dans une ambiance fiévreuse et inquiète. Mais les chefs de délégation réunis en session exceptionnelle à l’aube n’ont pas réussi à se mettre d’accord.

    Les "déchets plastiques vont continuer à être jetés dans nos océans"

    Beaucoup de délégués ont fait part de leur déception devant l’échec des négociations. "Une poignée de pays, guidés par des intérêts financiers de court terme et non par la santé de leurs populations et la durabilité de leur économie, ont bloqué l’adoption d’un traité ambitieux contre la pollution plastique", a regretté la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier Runacher, dans une déclaration.

    Pour les représentants des îles du Pacifique ou d’ailleurs, dont certains ont mis trois jours pour arriver à Genève, cet échec signifie que "sans aide extérieure, des millions de tonnes de déchets plastique vont continuer à être jetés dans nos océans, affectant nos écosystèmes, notre sécurité alimentaire, notre vie et nos cultures", a déploré le représentant de l’archipel de Tuvalu.

    Opposition des pays pétroliers

    Depuis le démarrage du processus en 2022, une guerre de tranchées de plus en plus âpre a opposé deux camps apparemment irréconciliables. Les "ambitieux", dont l’Union européenne, le Canada, l’Australie, beaucoup de pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’îles, qui voulaient réduire la production mondiale de plastique et contrôler les molécules les plus préoccupantes pour la santé, afin de réduire la pollution. En face, des pays essentiellement pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production d’hydrocarbures à la base de l’industrie plastique et toute interdiction de molécules ou additifs problématiques pour la santé.

    Ces pays ne supportaient pas que la négociation porte sur "toute la durée de vie" du plastique, c’est-à-dire depuis la substance dérivée du pétrole jusqu’à son état de déchet, en passant par les objets qu’il sert à fabriquer.

    Cette session de négociations n’est "pas close", a déclaré Luis Vayas Valdivieso, et une prochaine future session relèvera donc d’une "nouvelle partie de CNI5". "Le secrétariat va travailler pour trouver une date et un endroit, où CNI5-3 aura lieu", a-t-il ajouté. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, la diplomate chevronnée Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), a indiqué que les 10 journées de négociations ont permis de comprendre "plus en détail les lignes rouges" de chaque pays.

    La production de 450 millions de tonnes par an devrait tripler d’ici 2060

    Sous l’œil des représentants des industries pétrochimiques présents dans les couloirs, les pays avaient déjà échoué à produire un texte commun à Busan en Corée du Sud fin 2024. Le sujet est d’autant plus important que la planète a produit plus de plastique depuis 2000 que durant les 50 années précédentes. Et la tendance s’accélère : si rien n’est fait, la production actuelle, de quelque 450 millions de tonnes par an, devrait tripler d’ici 2060, selon les prévisions de l’OCDE. Moins de 10 % sont recyclées.

    Greenpeace ainsi que d’autres ONG ont immédiatement ciblé les industries pétrolières et chimiques. "La crise du plastique s’accélère et l’industrie pétrochimique est déterminée à nous sacrifier au profit de ses intérêts à court terme", a estimé Greenpeace. Les ONG, qui devaient prendre la parole publiquement en fin de session n’ont d’ailleurs pas pu s’exprimer, après une demande impérieuse d’ajournement de la part du représentant des États-Unis, John Thompson, et de celui du Koweit, désireux de terminer la session au plus vite après une nuit blanche.

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