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  • Delil Souleimanet Dylan Collins/AFP | Crée le 08.03.2019 à 04h35 | Mis à jour le 08.03.2019 à 09h23
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    Près de 58 000 personnes, principalement des familles de jihadistes, ont déjà quitté l'ultime réduit depuis début décembre. Parmi elles, plus de 6 000 jihadistes ont été arrêtés. Photo Delil Souleiman/AFP
    SYRIE. Les derniers irréductibles abandonnent eux aussi le « califat », des combattants présumés du groupe Etat islamique (EI), mais aussi des milliers de femmeset d’enfants.

    Cela fait plusieurs jours que les Forces démocratiques syriennes (FDS), engagées dans l’offensive contre les jihadistes, promettent la fin de ces évacuations.

    Mais le flot ne tarit pas et des centaines de personnes continuent de sortir chaque jour du dernier fief de l’EI, situé aux confins orientaux de la Syrie.

    Entassées dans de gros camions, elles débarquent sur une position des FDS à proximité du village de Baghouz, où sont retranchés les jihadistes dans une petite poche.

    Après avoir été fouillées, les femmes s’installent par grappes à même le sol, des enfants chétifs et sales agrippés à leurs longs niqabs noirs couverts de poussière.

    Il y a de plus en plus d’hommes aussi. Allongés sur des brancards, perchés sur des béquilles, le crâne, la cheville ou le pied bandé.

    Ceux qui sont soupçonnés d’appartenance à l’EI vont être placés en détention. Ce sont les forces de la coalition internationale emmenée par Washington, soutenant les combattants kurdes et arabes des FDS, qui supervisent le processus.

    Les femmes se jettent sur l’aide distribuée : de l’eau, du pain, du lait, mais aussi des couches, précieuses pour les mamans de tous ces bébés en pleurs, âgés parfois de quelques mois seulement. Et ils sont nombreux.

    « Un désastre »

    Voilà ce qu’il reste du « califat » autoproclamé en grande pompe par les jihadistes en 2014 sur de vastes régions et grandes villes conquises en Syrie et en Irak.

    Ce proto-Etat, aussi grand que la Grande-Bretagne, n’est plus aujourd’hui qu’une toute petite poche, dans un village de l’extrême est de la Syrie.

    Traînant un sac bourré d’affaires, une femme réclame de l’eau. Elle s’interrompt soudain en voyant au sol une bouteille à demi-pleine, qu’elle va avaler d’un seul coup.

    « On était assiégé […] on buvait de l’eau sale », lâche-t-elle.

    Rien que pour la journée de mardi, environ 3 500 personnes, dont 500 jihadistes ayant capitulé, sont sorties du dernier réduit de l’EI, selon les FDS.

    « C’était horrible. Il y avait des bombardements, des tireurs embusqués », lâche Oum Mounes, entourée par des enfants.

    « On a essayé de se cacher sous les tentes pour ne pas être touchés par les balles [...], on était livré à nous-mêmes », poursuit-elle. « C’était un désastre », souffle une autre femme, originaire d’Irak, qui refuse de donner son nom.

    « Les voitures étaient projetées et les maisons détruites. Des enfants et des femmes dans les rues carbonisés » par les bombardements, lâche-t-elle. « Par Dieu je le jure, je les ai vus ».

    A la position des FDS, les civils sont fouillés et interrogés avant d’être transférés vers des camps de déplacés.

    « C’est fini », lâche Mahmoud, adolescent de 13 ans originaire de la ville d’Alep, se traînant vers un camion qui va le transporter, là aussi, vers un camp de déplacés.

    « Il n’y a plus rien qui s’appelle Etat » islamique.

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