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  • AFP | Crée le 07.06.2018 à 04h25 | Mis à jour le 07.06.2018 à 07h26
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    Un bouclier de détritus cache l’Estero de Magdalena, un cours d’eau qui serpente dans un bidonville de Manille, aux Philippines. La couche est si épaisse qu’on croirait pouvoir marcher dessus. Photo AFP
    ENVIRONNEMENT. Environ 5 000 milliards de sacs en plastique sont consommés chaque année dans le monde et une infime proportion est recyclée. L’ONU lance un cri d’alarme.

    L’ONU pointe un défi d’une ampleur « décourageante ». Dans un document rendu public mardi à l’occasion de la Journée mondiale de l’Environnement, l’ONU relève que si les modes de consommation actuels et les pratiques de gestion des déchets se poursuivent, on comptera environ 12 milliards de tonnes de déchets plastiques dans les décharges et l’environnement à l’horizon 2050.

    « L’ampleur du défi est décourageante, indique l’ONU. Depuis les années 1950, la production de plastique a dépassé celle de presque tous les autres matériaux. »

    Dans nos estomacs

    « Nos océans ont été utilisés comme une décharge, ce qui provoque l’étouffement de la vie marine et transforme certaines zones marines en soupe plastique, s’alarme dans le rapport le chef d’ONU Environnement, Erik Solheim. Dans certaines villes, les déchets plastiques bouchent les canalisations, ce qui provoque des maladies. Consommés par le bétail, ils trouvent leur chemin jusque dans la chaîne alimentaire. »

    L’essentiel de ces déchets sont des plastiques à usage unique, comme les bouteilles, les bouchons, les emballages alimentaires, les sacs de supermarché, les couvercles, les pailles, les touilleurs et autres récipients alimentaires à emporter, énumère le rapport. Les chiffres donnent le tournis : on estime qu’environ 5 000 milliards de sacs en plastique sont consommés dans le monde chaque année, soit presque 10 millions par minute. « S’ils étaient attachés ensemble, ils pourraient entourer la planète sept fois toutes les heures », avance le rapport.

    Seulement 9 % des neuf milliards de tonnes de plastique que le monde a produits sont été recyclés. Une part à peine plus grande - 12 % - a été incinérée. Le reste a fini dans les décharges, les océans, les canalisations, où il mettra des milliers d’années à se décomposer totalement.

    En attendant, il contamine les sols et l’eau avec des particules dont certaines ont été retrouvées selon l’ONU jusque dans le sel de table commercial.

    Urgent

    Les études montrent, indique le rapport, que 90 % de l’eau en bouteille et 83 % de l’eau du robinet contiennent des particules de plastique.

    L’ONU salue un début de prise de conscience face à l’ampleur du problème, en relevant que plus de soixante pays ont adopté des politiques visant à réduire cette pollution. Mais ce n’est pas suffisant, selon l’organisme qui plaide pour une meilleure gestion des déchets, des mesures d’incitation pour encourager les consommateurs à changer leurs habitudes de consommation ou encore davantage de recherches sur les matériaux alternatifs.

    « Nous avons un besoin urgent de leadership et d’intervention de la part des gouvernements pour faire face à la marée montante des plastiques », indique le rapport.

    L'Union européenne part à la chasse aux indésirables

    Effarée par la quantité de plastiques dans les océans, la Commission européenne a proposé une série de mesures pour tenter de réduire drastiquement l’utilisation d’objets à usage unique, du coton-tige au matériel de pêche. Une dizaine de catégories de produits, qui représentent à eux seuls 70 % des déchets échoués à la fois dans les océans et sur les plages, sont ainsi dans le collimateur de Bruxelles. Dans sa proposition de directive, Bruxelles prône l’interdiction des cotons-tiges en plastique, couverts, assiettes, pailles, mélangeurs de cocktails et tiges de ballons, qui devront être fabriqués en matériaux plus durables à la place. Les verres en plastique à usage unique ne seront autorisés que si le couvercle est attaché.

    Il incomberait aux différents pays membres de parvenir à ramasser 90 % des bouteilles en plastique à usage unique d’ici 2025. La Commission suggère par exemple de mettre en place un système de consigne, qui a déjà fait la preuve de son efficacité dans certains Etats membres. Des interdictions existent par ailleurs déjà au niveau national : en France par exemple, les gobelets et assiettes en plastique seront interdits au 1er janvier 2020.

    Pour les récipients alimentaires et les gobelets, les 28 devront chacun se fixer des objectifs de réduction, en proposant par exemple des produits alternatifs dans les points de vente ou en faisant payer ces récipients à usage unique.

    D’autres obligations reviendraient aux fabricants des produits ciblés, qui devront aider à couvrir les coûts de la gestion et de nettoyage des déchets : sont concernés les paquets de chips ou de bonbons, les gobelets, les filtres de cigarettes, les sacs légers ou les ballons. Les fabricants devront aussi mieux étiqueter les produits. C’est une nouvelle étape dans la chasse aux plastiques pour l’UE, qui se satisfait déjà d’une petite victoire en la matière : près de trois Européens sur quatre indiquent avoir réduit leur consommation, selon l’Eurobaromètre.

    Repères

    L’Asie, poubelle de la planète

    En Asie, les effets de la pollution plastique sont dramatiques. Chine, Indonésie, Philippines, Thaïlande et Vietnam : à eux seuls, ces cinq pays rejettent chaque année plus de quatre millions de tonnes de plastique dans les mers, soit la moitié du total des rejets, selon l’ONG de référence Ocean Conservancy. Et si rien n’est fait, d’ici à 2025, ce seront 250 millions de tonnes de déchets plastiques qui seront accumulés dans les eaux du globe, selon les chercheurs.

    A la mer

    Plus d’un cinquième des déchets en plastique est recyclé au Japon et le reste utilisé comme combustible, soit dans un secteur industriel, soit pour produire de l’électricité ou de la chaleur. Environ 10 % sont incinérés sans produire d’énergie et moins de 10 % sont mis en décharge. Mais même si le Japon et d’autres tentent de maîtriser la chaîne du plastique, environ 8 millions de tonnes de détritus en plastique sont déversées chaque année dans les océans du monde, l’équivalent d’un camion à ordures de plastique vidé dans la mer chaque minute.

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