Menant 11 à 5 après deux premières journées consacrées aux épreuves en duo (foursomes et fourballs), les Américains n'avaient plus que 3,5 points à glaner en douze simples pour être sacrés. Ils n'ont pas tremblé face à des Européens condamnés à un exploit jamais réalisé dans l'histoire de la compétition et qui attendra pour l'être : combler un retard de six points à l'entame du 3^e et dernier tour.

Ces derniers n'y sont pas parvenus, car, soutenus par quelque 40 000 supporteurs en fusion sur le parcours niché entre falaises et collines le long du lac Michigan, les USA n'ont jamais faibli.

"Nous incarnons le présent"

Comme un symbole, c'est Collin Morikawa qui a apporté le demi-point décisif faisant 14,5 et permettant de boucler l'affaire. Son birdie sur le numéro 17, après un exceptionnel drive l'ayant approché à quelques centimètres du trou, a été décisif, pour finir à égalité avec le Norvégien Viktor Hovland. Le vainqueur du dernier British Open, âgé de 24 ans, est le plus jeune des six rookies convoqués par l'entraîneur Steve Striker, béni de bénéficier de neuf joueurs figurant parmi les onze meilleurs mondiaux, sur les douze que composent son équipe. L'inexpérience face à l'armada de vétérans européens n'a donc pas été un frein au succès des USA.

"Nous sommes une équipe assez jeune, mais nous avons beaucoup de gars qui ont de l'expérience sur le circuit, même si évidemment, la Ryder est une tout autre bête à dompter. Nous avons perdu beaucoup en regardant vers le passé. Nous incarnons le présent et, espérons-le, le futur. Au fur et à mesure que le temps passe, on apprend. On apprend et on s'améliore", a commenté Morikawa, plein de sagesse. Plus tôt, la marche triomphale, entrevue au cours des deux jours précédents, s'était poursuivie avec trois victoires également cruciales, notamment celle d'un autre débutant, Scottie Scheffler (25 ans, 21^e mondial) face au numéro 1 mondial Jon Rahm (4 & 3). L'Espagnol, lauréat du dernier US Open et qui avait été jusque-là l'un des rares à surnager côté européen, n'a rien pu faire.

"Une nouvelle ère s'ouvre"

Dans la foulée, le rookie Patrick Cantlay a surclassé l'Irlandais Shane Lowry (4 & 2). Avant même que la victoire, certes promise, soit acquise, il assurait : "Une nouvelle ère s'ouvre pour l'équipe américaine en Ryder Cup. Cette nouvelle génération est là pour un bon moment, je voudrais envoyer ce message". Ce message s'adresse-t-il à l'Europe ou aux vétérans américains dont font partie entre autres Tiger Woods - toujours convalescent sept mois après son grave accident de voiture qui lui a brisé la jambe droite -, Phil Mickelson ou encore Bubba Watson ?

L'Histoire le dira. En attendant, le succès américain s'est également bâti sur les bombes envoyées par Bryson DeChambeau, très solide pour écarter (3 & 2) Sergio Garcia, l'autre principale menace adverse, recordman du nombre de victoires individuelles (25) dans l'histoire de la compétition.

L'Europe reste bloquée à 14 succès collectifs, presque deux fois moins que les Américains, auxquels s'ajoutent deux nuls.

La prochaine édition se jouera en 2023, près de Rome.