Un retrait partiel de La Niña en Nouvelle-Calédonie

Depuis avril, La Niña, synonyme d’épisodes pluvieux intenses et récurrents accompagnés de chaleur, s’est retirée au profit d’une phase neutre qui s’est installée dans la région. Les conditions océaniques et atmosphériques ont ainsi retrouvé un état proche des normales sur une large part du Pacifique tropical. En revanche, "des anomalies de vent d’est et des températures océaniques excédentaires, résidus de La Niña, persistent sur l’ouest du bassin (et donc sur le Caillou) et pourraient se maintenir durant quelques mois encore", nuance Météo France dans son dernier bulletin de prévision trimestrielle pour la période juillet-août-septembre. Par conséquent, la saison fraîche pourrait s’annoncer plus humide et plus chaude que la normale dans le pays.

Températures plus élevées que la normale

Dans un contexte de changement climatique, qui accentue le réchauffement des eaux, et alors que la température de la mer au voisinage du pays est actuellement plus élevée que la normale, Météo France privilégie, de loin (avec un "niveau de confiance très élevé"), le scénario d’un hiver où le mercure sera plus haut que la normale.

Selon les météorologues, les probabilités de connaître des températures plus élevées que d’habitude dans le pays sont de 90 %. Ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les producteurs et les amateurs de letchis puisque, sur le Caillou, cette culture a généralement besoin d’un coup de froid d’un à deux mois pour doper sa floraison et donc la formation de ses fruits.

Des pluies probablement excédentaires

Du côté des pluies, si les scientifiques sont moins formels, ils privilégient là encore un scénario selon lequel les précipitations seront plus élevées que la moyenne entre juillet et septembre. Mais le niveau de confiance est, sur ce point, "modéré" (de l’ordre de 45 %), avec une probabilité non négligeable (30 %) que l’humidité soit conforme aux normales de saison, voire inférieure (25 %).

Cette incertitude montre à quel point durant l’hiver austral, Météo-France fait face à davantage de difficultés pour annoncer finement le temps qu’il fera dans le pays. "C’est la saison où l’atmosphère est moins prévisible, soumis à des phénomènes relativement brutaux et plus aléatoires venus des latitudes plus tempérées, au sud de la Nouvelle-Calédonie, notamment de la mer de Tasman", expliquait déjà l’an dernier aux Nouvelle calédoniennes, le météorologue Alexandre Peltier.

Niño, Niña ou neutre : quel épisode gagnera le pays d’ici la fin de l’année ?

Le scénario neutre actuel devrait se maintenir jusqu’au milieu du second semestre, soit jusqu’à fin septembre. Il est encore trop tôt pour prévoir quelle sera l’évolution de ce phénomène, entre El Niño, neutre, ou la Niña lors de la prochaine saison chaude en Nouvelle-Calédonie. "Notre modèle montre une très large dispersion (de scénarios) qui traduit une forte incertitude sur le devenir d’ENSO (actuellement en phase neutre) après septembre", précise Météo France, qui reste vigilante sur les vents d’est qui persistent dans la région de la Nouvelle-Calédonie : "Ces anomalies de vent seront à surveiller au cours des mois à venir car elles pourraient conduire, si elles se maintiennent, à une reprise de La Niña en fin d’année."