- Anne-Claire Pophillat | Crée le 10.09.2025 à 11h54 | Mis à jour le 22.09.2025 à 10h15ImprimerPour la Chambre d'agriculture et de la pêche, la restauration scolaire représente le levier pour démocratiser la consommation de produits locaux et développer la transformation. Photo A.-C.P.Favoriser le "manger local" dans les cantines scolaires est une priorité de la Chambre d'agriculture et de la pêche. Cela représente 60 000 repas environ chaque jour, un débouché important mais aussi un moyen de développer la transformation, encore balbutiante sur le territoire, et ainsi gagner petit à petit en autonomie alimentaire. Mais pour aller plus loin, il faudrait une impulsion du gouvernement, estime l'organisme consulaire.
Depuis quelques années, la Chambre d'agriculture et de la pêche (CAP-NC) valorise le "manger local", afin d’améliorer l’autonomie alimentaire et offrir un débouché aux productions agricoles : viandes, fruits, légumes, céréales. Plusieurs partenaires tels que l’Ifel (Interprofession fruits et légumes), le réseau Repair (alimentation responsable) ou l’association Pacific Food Lab œuvrent dans le même sens. Un combat difficile à mener, dans un pays où la plupart de l’alimentation consommée est importée.
Malgré tout, la situation semble commencer à évoluer, estime Jean-Christophe Niautou, président de la CAP, et l’idée fait son chemin. "Le fait de manger local me semble de plus en plus intégré dans les mentalités." Et pour cela, la porte d’entrée idéale serait les cantines scolaires, 60 000 repas environ y étant servis chaque jour. "La restauration collective représente un formidable levier pour promouvoir les produits locaux, renforcer les circuits courts, et sensibiliser les plus jeunes à une alimentation saine, durable et responsable", affirme la Chambre d'agriculture, qui travaille en ce sens avec Newrest.
Lever le frein du coût
Le prestataire des communes de Nouméa, Dumbéa et Païta, propose depuis plusieurs mois une fois par semaine aux écoliers, le jeudi, un repas constitué à 100 % de produits locaux et transformés localement, soit 9 500 repas. La CAP souhaite augmenter ces opérations. "C’est bon pour l’économie calédonienne, puisque chaque produit acheté localement, c’est de l’argent qui va à l’exploitation agricole, au pêcheur, au transformateur… Et c’est bon pour la santé des enfants", poursuit Jean-Christophe Niautou. L’objectif est désormais d’accroître la part d’aliments locaux dans leurs assiettes. Un des problèmes reste le coût. "L’argument que nous entendons le plus souvent, c’est la notion de prix. Évidemment, un produit surgelé ou en boîte, importé, industriel, sera moins cher."
À LIRE ÉGALEMENT :
La part de produits locaux augmente dans les cantines scolaires
Et pour cela, il n’y a qu’une seule solution, rendre les produits accessibles aux cantines. La CAP milite pour "qu’il y ait une décision législative en Nouvelle-Calédonie, comme cela a été fait en Polynésie". Fin 2021, l’Assemblée polynésienne a en effet adopté un projet de loi du Pays sur la promotion des produits locaux dans la restauration scolaire, imposant des quotas minimaux dans les établissements du premier et du second degré. "Le texte dit qu’en 2030, il y aura 50 % de produits locaux dans les cantines scolaires. En contrepartie de quoi, le pays a mis de l’argent en plus pour chaque repas, détaille Jean-Christophe Niautou. Cela crée une chaîne vertueuse. Des outils de transformation de petite taille se sont installés."
Encourager la transformation
Le président de la Chambre appelle à s’en inspirer, considérant qu’il s’agit d’un investissement utile. "Le coût peut paraître important, parce que si on met 200 francs en plus par repas, sachant que 60 000 repas par jour, c’est environ 10 millions par an, cela fait 2 milliards de francs par an. Mais, cette somme va rester dans l’économie calédonienne. Donc, je pense que cet effort peut être fait." L’élu compte sur la période électorale à venir pour se faire entendre. "J’espère que les partis politiques vont s’emparer de ce sujet."

Jean-Christophe Niautou, président de la Chambre d'agriculture et de la pêche, à gauche, participe à un repas 100 % local à l’école Dillesenger, à Dumbéa, jeudi 4 septembre. Photo A.-C.P.Consommer local dans les cantines doit également permettre de développer la transformation, avance Jean-Christophe Niautou. "Ce secteur décollera vraiment avec la restauration scolaire. Dès qu’il y aura une obligation de servir des produits locaux, il y aura un effet de levier économique qui fera que des ateliers de transformation un peu plus importants, industriels ou semi-industriels, pourront se mettre en place, et ensuite fournir la grande distribution, les services de gamelle, la restauration, etc." La ressource disponible est suffisante pour cela, assure l’agriculteur. "De septembre à décembre, nous sommes en surproduction chronique de fruits et légumes. Actuellement, on a aussi une surproduction de viande, notamment de porc et de veau, ainsi que de thon, parce qu’on n’arrive plus à l’exporter vers le Japon. Donc, on a la capacité de transformer des produits de manière ponctuelle pour qu’ils soient disponibles tout au long de l’année."
MERCI DE VOUS IDENTIFIER
Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.X
J'AI DÉJA UN COMPTEJE N'AI PAS DE COMPTE- Vous n'avez pas encore de compte ?
- Créer un nouveau compte
Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement. -
-
DANS LA MÊME RUBRIQUE
-
VOS RÉACTIONS




Les transports aériensà consulter ici











![[AGENDA] Marchés et spectacles de Noël… Les sorties du week-end](https://www.lnc.nc/sites/default/files/styles/taxonomy_top_content/public/melody/312145/7409d5ee3e29658092c09dv_00108601.jpg?itok=oqBxX5P9)