Florissante ! C'est ce qui résume l'économie de la Calédonie durant cette année 2007. L'envolée mondiale des prix du nickel profite à la SLN qui pulvérise ses précédents chiffres avec 34 milliards de bénéfices net pour l'exercice 2006, pour un chiffre d'affaires global de 108,6 milliards.

Le 9 mai, le cours du nickel atteint 51 800 $ la tonne. La croissance est prévue à 4 %, le moral des entrepreneurs, qui investissent massivement, est au beau fixe.

Le budget 2008 préparé par le gouvernement et voté par le Congrès s'élève à 158 milliards. Les recettes fiscales liées à la bonne santé économique permettent à la Calédonie de distribuer aux communes et aux provinces 16 milliards de plus que l'année précédente.

Mais cette époque dorée rime également avec bâche bleue. Le 24 septembre au matin, en bloquant l'accès à l'usine de production de ciment de Numbo à Nouméa, l'USTKE n'espérait sans doute pas déclencher un tel séisme économique et politique.

En quelques jours, Holcim est devenu un symbole à deux faces. Celle des superprofits réalisés par certaines entreprises calédoniennes grâce aux monopoles et celle d'un géant mondial pour qui le Caillou n'est qu'un micromarché et qui, pour des questions de principes directoriaux, plonge le BTP calédonien dans la panade.

En proposant, au bout de quelques semaines, d'organiser la vente du ciment aux entreprises en difficulté, l'USTKE a réussi à diviser le patronat calédonien. C'est toute une réflexion sur le fonctionnement de l'économie calédonienne qui s'enclenche.