C’est la dernière ligne droite. Dans quelques jours, enseignants et élèves reprendront le chemin de leur établissement scolaire.

Cette rentrée 2025 s’annonce particulièrement compliquée en termes de budget pour de nombreuses familles. Tarifs de la cantine en hausse, bourses et aides en baisse… Les parents les plus modestes vont devoir la jouer serré pour assurer la rentrée de leurs enfants.

De 7 588 F à 20 933 F

Comme chaque année, cette période est aussi celle où les parents se ruent dans les papeteries et les grandes surfaces pour se procurer les fournitures scolaires.

Pour aider à y voir clair dans la jungle des prix, le gouvernement a mis à jour un comparatif des prix des fournitures scolaires sur son application Prix.nc. Les tarifs pratiqués dans neuf enseignes entre le 28 et le 31 janvier y sont relevés.

On y apprend que le prix moyen des fournitures varie de 658 F à 2 622 F pour les fournitures du primaire, et de 7 588 F à 20 933 F pour les fournitures des collèges et lycées, selon les magasins. Des écarts qui s’expliquent par le recours à des centrales d’achat en France de certaines enseignes, comme Bureau Vallée (qui propose le cartable le moins cher), tandis que les hypermarchés sont nettement moins compétitifs.

Mais la meilleure solution pour de nombreuses familles reste encore de passer par les associations de parents d’élèves. Par exemple, au collège Baudoux, à Nouméa, le panier de fournitures était proposé en décembre entre 5 500 francs et 7 500 francs selon les classes. À Maré, le collège de Tadine propose un pack à 3 500 francs, et à Rivière-Salée, le cartable est à 5 500 francs.

John Trupit, le directeur des affaires économiques, est persuadé de l’utilité de l’outil Prix.nc pour aider le consommateur à faire un choix d’achat éclairé, que ce soit pour les fournitures scolaires ou pour les produits de première nécessité.

En témoigne le succès rencontré par le site et l’application. "La fréquentation du site n’a pas cessé d’augmenter : + 33 % en 2023 au moment ou l’appli est sortie et 10 % de plus en 2024. On est à environ 60 000 utilisateurs par an."

Obligation de communiquer les prix

Si la DAE (direction des affaires économiques) est encore en attente de budgets qui lui permettront de "sanctuariser une enveloppe" pour le développement de son outil, son directeur est convaincu de son utilité. "Quelques améliorations sont à l’étude en termes d’ergonomie et de libellés a ajouter, pour signifier quand c’est du local ou de l’import, par exemple, mais on voit bien dans le contexte actuel où beaucoup de personnes ont perdu leur emploi que la question de la vie chère et du pouvoir d’achat est encore plus forte."

La réglementation calédonienne impose aux grandes et moyennes surfaces (à partir de 400 m²) de communiquer chaque semaine les prix pratiqués dans leur établissement. Une réglementation plutôt bien respectée, selon John Trupit. "Nous allons régulièrement dans les commerces concernés vérifier que les prix en rayon sont bien ceux communiqués et on a un taux de sincérité d’environ 98 %." L’application Prix.nc propose d’ailleurs une fonctionnalité pour signaler tout écart de prix.

"Pour les petits commerces, c’est nous qui allons directement relever les prix, c’est plus compliqué, ça dépend de notre couverture du territoire. Mais pour les grandes et moyennes surfaces, on relève au fil des années qu’elles sont de plus en plus vigilantes : vu que la fréquentation augmente sur notre site, c’est un vrai sujet de compétitivité pour eux."

80 000 produits référencés

Avec plus de 8 000 téléchargements depuis sa mise en service, l’appli, développée localement par l’agence Tealforge, semble séduire les consommateurs, et notamment sa fonctionnalité phare, la comparaison des prix par panier. Il faut dire qu’avec 80 000 produits référencés et plus de 10 millions de prix, il y a de quoi repérer les bons plans sur l’essentiel de la consommation des Calédoniens.

Une fréquentation qui augmente sensiblement chaque début d’année avec la publication du cartable de la rentrée. "On voit l’intérêt de nos outils, insiste John Trupit, parce qu’on voit la concurrence s’opérer. Lorsqu’on sort cette publication, souvent les libraires nous appellent pour nous dire qu’ils ont baissé le prix sur un produit et nous demander de le mettre à jour. Parce qu’ils se comparent les uns les autres. Et c’est bien notre objectif : que la transparence des prix permette de faire jouer cette concurrence au profit du pouvoir d’achat des consommateurs."

L’outre-mer intéressé

Un outil qui séduit au-delà des frontières du Caillou, notamment dans l’outre-mer français, fortement confronté à ces problématiques de vie chère. "Nous avons été contactés par la Martinique, la Guyane, Wallis-et-Futuna pour partager notre expérience et les aider à développer leur propre outil. Mais le prérequis, c’est la réglementation qui oblige les grandes et moyennes surfaces à communiquer leurs prix", souligne le directeur des affaires économiques.

C’est la raison pour laquelle ce genre d’outil n’existe pas en France, où ce sont les distributeurs qui publient leurs propres comparatifs.