- Julien Mazzoni | Crée le 23.12.2025 à 15h59 | Mis à jour le 23.12.2025 à 15h59ImprimerMickaël Forrest, membre du gouvernement en charge du secteur, a présenté la feuille de route du sport calédonien. Photo Julien MazzoniQuelques jours après la tenue du Conseil du sport, le gouvernement a présenté ce mardi 23 décembre le bilan 2025 et les perspectives du sport calédonien. Derrière les chiffres, l’exécutif revendique une orientation : préserver ces disciplines comme espace d’engagement social, tout en réformant des règles jugées inadaptées aux réalités actuelles du pays.
Dans un pays profondément marqué par les crises successives, le gouvernement affirme vouloir maintenir le sport comme levier de cohésion, tout en engageant une remise à plat de ses règles et de ses équilibres. C’est en substance ce que Mickaël Forrest, le membre en charge du secteur a déroulé ce mardi 23 décembre en présentant le bilan 2025 et les perspectives du sport calédonien.
Au-delà des terrains, un enjeu de société
Le sport est, selon Mickaël Forrest, "avant tout et surtout une filière de développement social et humain", au même titre que la jeunesse ou la culture. Dans cette logique, le maintien des aides publiques est présenté comme un choix politique. En 2025, le gouvernement a attribué 327 millions de francs de subventions au secteur sportif (une enveloppe "assez stable" en comparaison avec 2023, selon l'élu). Un effort que le membre du gouvernement qualifie de "considérable", compte tenu de la situation financière du pays, mais qu’il estime nécessaire : "Même quand on parle d’emploi, d’économie ou d’infrastructures, il faut rappeler que l’humain reste central."
Aides ciblées et fractures territoriales persistantes
Ces subventions ont permis de financer 145 projets sur 281 instruits, soit un peu plus d’un dossier sur deux. Le gouvernement rattache cette sélection au plan stratégique de la pratique sportive adopté en 2019. "On aide bien le Nord et le Sud, avec les communes notamment, pour le sport de proximité", souligne Mickaël Forrest, en évoquant l’appui sur le tissu associatif existant.
Mais le constat est plus nuancé lorsqu’il aborde la situation des îles. "Il y a un vide", reconnaît-il. Un déficit que l’exécutif considère comme un enjeu de responsabilité : "C’est à nous de regarder comment l’action du gouvernement peut avoir une résonance plus équilibrée sur l’ensemble du territoire."
La performance comme vitrine, sous conditions
Le soutien à la performance reste un axe fort, avec 88,38 millions de francs consacrés en 2025 à l’accompagnement de sportifs de haut niveau et de jeunes espoirs calédoniens, ainsi qu’à la structuration de filières dites d’excellence.
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L’horizon des J.O de Brisbane 2032 est clairement évoqué. Pour Mickaël Forrest, "on ne pouvait pas considérer que la région Pacifique accueille les Jeux olympiques sans que les champions du Pacifique soient présents".
Mais derrière l’ambition, les limites du cadre actuel apparaissent. Le membre du gouvernement reconnaît que certains sportifs médaillés "n’ont pas pu être aidés", faute de règles suffisamment claires, notamment lorsque les affiliations dépassent le cadre strictement français. Une frustration qui alimente la volonté de réforme.
Dans ce contexte, la mission confiée à Laurent Calleja se veut autant symbolique que technique. L’ancien judoka explique être revenu au pays pour "proposer [ses] services à [son] pays", mettant son expérience du haut niveau au service de cette restructuration.
Réformer un cadre jugé dépassé
La refonte du cadre juridique est apparue comme l’un des fils conducteurs de la politique sportive de l’exécutif. Le directeur de la jeunesse et des sports, Grégory Armien, évoque sans détour des textes "désuets" et "décontextualisés de l’évolution de la société calédonienne", citant notamment une délibération datant de 1978.
La modification de ce cadre, en 2023, est présentée comme un tournant. Elle a notamment permis de renforcer les contrôles et la protection des mineurs, là où, selon les services, les moyens faisaient défaut. "On n’avait pas su trouver, depuis des décennies, le bon équilibre entre résultats et environnement des sportifs", admet Mickaël Forrest, évoquant des situations qui passaient sous les radars et qui sont désormais traitées, allant jusqu’à des interdictions d’exercer de certains encadrants.
Diplômes, bénévolat et jeunesse : des fragilités mises au jour
La séquence a également permis de mettre en lumière des difficultés très concrètes de ces évolutions réglementaires. C'est la cas par exemple des maîtres-nageurs. Certains diplômes nationaux n'ayant jamais été étendus à la Nouvelle-Calédonie, le gouvernement prépare la création d'un certificat calédonien, "avec un standard équivalent", pour permettre aux professionnels de continuer à exercer en toute sécurité, en attendant des diplômes locaux, prévus à partir de 2026.
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Le bénévolat, pilier du sport calédonien, fait également l'objet d'une attention particulière. Mickaël Forrest insiste sur la nécessité de reconnaître cet engagement, tout en prévenant qu'il faudra "trouver un équilibre pour ne pas trop partir vers une forme d'assistanat". Une loi du pays sur le bénévolat sportif est annoncée, parallèlement à un travail sur un cadre commun pour les emplois du sport.
Enfin, la question de la jeunesse a traversé l'ensemble des échanges. Le gouvernement reconnaît une perte de licenciés en 2025 et une défiance persistante à l'égard des politiques. "Quand la puissance publique n'est pas présente, les gens s'organisent", observe un membre du cabinet. Le futur dispositif "Pouvoir d'agir des populations et synergie des territoires", annoncé pour 2026, entend s'appuyer sur cette réalité de terrain pour ancrer davantage la pratique sportive dans les quartiers et les tribus.
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