- Baptiste Gouret | Crée le 16.12.2025 à 17h00 | Mis à jour le 16.12.2025 à 17h00ImprimerLes exportations et les importations ont fortement diminué en 2024, principalement en raison des émeutes et de la crise du nickel. Photo Archives LNC / Thierry PerronDans une synthèse du commerce extérieur 2024 publiée lundi 15 décembre, l’Isee révèle une importante baisse des échanges commerciaux de la Nouvelle-Calédonie l’an dernier, signe d’une activité économique au ralenti. Surtout, le document met en évidence des exportations qui ne couvrent que 55 % des importations. Explications.
Des exportations en baisse de 41 %, signe d’une forte dépendance au nickel
En 2024, la valeur des importations a atteint 251 milliards de francs, en recul de 29 % par rapport à 2023, révèle une synthèse du commerce extérieur publiée ce lundi 15 décembre par l’Institut des statistiques et des études économiques (Isee). Une baisse toutefois moins marquée que celle des exportations : elles ont chuté de 41 %, pour s’établir à 138 milliards de francs. Par conséquent, les exportations n’ont couvert que 55 % des importations, loin des 67 % de 2023 et des 75 % en 2022. Un effondrement clairement lié aux émeutes de mai 2024. En effet, malgré un contexte économique déjà dégradé, les exportations sont restées relativement soutenues entre janvier et avril, "notamment en raison de la vente des stocks de production de l’usine du Nord avant sa fermeture", explique l’Isee.
Au premier trimestre 2024, 1 422 milliers de tonnes de produits ont été exportées, soit le deuxième volume le plus important depuis vingt ans, après celui enregistré en 2023. Tout s’est ensuite rapidement effondré. "Une nouvelle fois, le recul des exportations met en lumière la forte dépendance des échanges au secteur du nickel aujourd’hui en grande difficulté", analyse l’Institut. En effet, l’industrie du nickel a concentré à elle seule 88 % des exportations en 2024, ce qui rend l’économie du territoire particulièrement fragile.
Un déficit commercial stable
Pour autant, cette tendance négative n’a pas affecté le déficit commercial de la Nouvelle-Calédonie. En 2024, il reste déficitaire et atteint -113,1 milliards de francs, en légère réduction par rapport à 2023. La raison : les importations représentent des valeurs plus élevées, leur forte diminution en 2024 a donc limité le déficit commercial.
Des exportations tournées vers l’Asie
En 2024, l’Asie est le premier débouché des exportations calédoniennes, concentrant 83 % de la valeur totale des marchandises exportées, soit trois fois plus qu’il y a vingt ans. Cela s’explique en grande partie par l’augmentation des exportations liées aux produits du nickel vers les pays asiatiques (Chine, Taïwan, Corée du Sud, Hong Kong et Japon).
L’Europe capte quant à elle 10 % des marchandises, alors que le Vieux continent représentait encore 30 % des échanges il y a une quinzaine d’années. "En vingt ans, la valeur des échanges vers l’Europe a reculé de 71 %, passant de 21 à 6 milliards de francs", révèle le document.
Diminution de la demande intérieure
La synthèse de l’Isee permet également de comprendre l’importante baisse des importations. Celle-ci s’explique en grande partie par un "effondrement des achats de combustibles minéraux (-42 % entre 2023 et 2024)", poste qui représente à lui seul un quart de la valeur totale des importations calédoniennes. La crise du nickel, suivie des émeutes qui ont entraîné le blocage de plusieurs sites miniers, a largement participé à cette baisse de la demande intérieure. La contraction s’observe d’ailleurs à partir du mois de mai, alors qu’elles restaient relativement soutenues de janvier à avril.
Ainsi, les besoins en ressources énergétiques primaires ont chuté de 45 % entre 2023 et 2024 et la consommation énergétique de 33 %. Cela s’observe également dans la baisse des importations de véhicules routiers et de machines industrielles : le nombre d’immatriculations a diminué de moitié en 2024, pour s’établir à 4 930. La baisse touche même les produits alimentaires (-2,6 % en volume et -5,3 % en valeur).
Par conséquent, l’année 2024 figure parmi les cinq années ayant enregistré les plus faibles niveaux d’importation au cours des deux dernières décennies, en valeur comme en volume. Une tendance qui reflète, selon l’Isee, "la perte de vitesse" de l’économie calédonienne.
L’Europe redevient le principal fournisseur
En 2024, 43 % des marchandises achetées à l’extérieur du territoire proviennent du continent européen, et 37 % d’Asie, révèle la synthèse de l’Isee. L’Europe retrouve ainsi sa place de premier partenaire commercial du territoire, après deux années de repli au profit de l’Asie. C’est sans surprise l’Hexagone qui représente encore le plus gros des importations, quand les voisins australiens et néo-zélandais atteignent respectivement 10 % et 3 % des marchandises importées.
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