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    Nouvelle Calédonie
  • Olivier Poisson / olivier.poisson@lnc.nc | Crée le 18.05.2018 à 04h25 | Mis à jour le 18.05.2018 à 08h25
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    Le site de Doniambo accueille à lui seul plus de mille salariés. Leur survie dépend de la baisse du coût de production. Photo Thierry Perron
    Nickel. La société a accusé encore 1,8 milliard de pertes au premier trimestre. Et les perspectives ne sont pas rassurantes alors que le matelas lié au prêt Eramet/Etat se réduit à vitesse grand V.

    Sans retrouver le niveau des belles années, loin s’en faut, le cours du nickel sur le London metal exchange (LME) va mieux et retrouve, à plus de 14 000 dollars la tonne, un rendement qu’il n’avait plus atteint depuis 2015.

    Pour autant, la « crise » du nickel est loin d’être passée et la SLN lutte tout simplement pour sa survie. C’est en tout cas le sens d’un courrier adressé aux élus par Bernard Laflamme, le directeur général de la société. Il y présente des chiffres très inquiétants qui démontrent que le chemin sera encore bien long avant que la SLN ne puisse s’estimer tirée d’affaire. Les pertes financières au premier trimestre ont été d’1,8 milliard de francs et la marge de manœuvre, selon ce document, « rétrécit de mois en mois ». Le constat est sans appel : depuis 2016, 37 milliards ont été utilisés sur les 63 du prêt consenti par Eramet et l’Etat. A ce rythme-là il ne faudra que quelques années pour voir les comptes de l’entreprise sombrer. Et pour se sauver, la SLN n’a qu’une solution : baisser son coût de production. Au premier trimestre, la livre de nickel a été achetée en moyenne 6,08 dollars quand la SLN la produisait à 6,91 dollars. Ceci sans compter le remboursement de la dette qui rajoute, en théorie, 0,6 dollar à ce coût déjà beaucoup trop important. A titre de comparaison, les usines chinoises, qui doivent pourtant acheter leur minerai, produisent en dessous de 4 dollars la livre.

     

    Eviter le scénario catastrophe

    4 dollars, c’est aussi l’objectif affiché du plan SLN 2020. D’importants efforts de productivité ont déjà été consentis, mais la société semble encore loin du compte. Bernard Laflamme, toujours dans le courrier adressé aux élus, fait un point sur les deux leviers de ce plan de performance. Il évoque tout d’abord l’augmentation du temps de travail qui a débuté en partie à Thio fin avril et qui est en cours de négociation pour les autres sites.

    Globalement, les discussions avec les syndicats, certes difficiles, ne semblent pas être le principal point d’achoppement du plan puisque la plupart des 1 957 salariés que compte la SLN sont parfaitement conscients de la situation. Le second levier semble bien plus difficile à actionner puisqu’il s’agit de la réduction du coût de la consommation d’énergie, qui pèse actuellement pour environ un tiers dans le coût de production total. En l’occurrence, cette dépense concerne directement les élus puisqu’ils fixent, via Enercal, le prix du kilowatt heure produit par le barrage de Yaté.

    La SLN, qui le paie au même prix que le consommateur lambda le juge depuis longtemps bien trop élevé. Pas sûr cependant que les élus, en cette période de vaches maigres, se privent d’une telle rentrée d’argent.

    A moyen terme, la donne pourrait changer avec la nouvelle centrale. Mais 2023 semble bien loin pour la SLN qui espère d’ici là éviter un scénario catastrophe.

    Lequel ? Celui de la fermeture de mines au coût de production élevé (Népoui) puis des autres (Kouaoua, Thio). Des solutions extrêmes qui coûteraient des milliards de frais de remise en état à la société et obligeraient ensuite, faute de minerai, à arrêter un four.

    Outre la catastrophe industrielle, il s’agirait surtout d’un véritable drame social pour la Calédonie.

    C’est dire l’importance des décisions qui seront prises, à tous les niveaux de responsabilité, dans les prochains mois.

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