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    Nouvelle Calédonie
  • Nicolas Lebreton | Crée le 18.02.2024 à 20h03 | Mis à jour le 19.02.2024 à 17h25
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    Le haut-commissariat a décrété un couvre-feu sur l’ensemble de la commune de Yaté jusqu’au 22 février au matin. Photo Anthony Tejero
    Deux hommes sont morts et quatre personnes ont été blessées dans la nuit de samedi à dimanche lors de violences intervenues dans le cadre d’un conflit interclanique à la tribu de Touaourou, à Yaté. Le parquet annonce qu’une enquête a été ouverte des chefs d’homicide volontaire et de violences volontaires avec arme et en réunion et que sept individus mis en cause dans ces violences ont été interpellés ce dimanche. De son côté le haut-commissariat a décrété un couvre-feu sur la commune jusqu’à jeudi matin.

    Deux morts et quatre blessés. C’est le dramatique bilan provisoire des violences qui ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche à la tribu de Touaourou, à Yaté. D’après les premières constatations réalisées par les enquêteurs de la section de recherche de Nouméa, les faits se seraient produits vers 1 heure du matin, à l’issue de la fête de l’igname. "Les violences exercées dans un contexte de conflit interclanique au sein de la tribu de Touaourou ont été commises avec des armes à feu, des armes blanches de type tamioc et des cocktails Molotov confectionnés avec des bouteilles de bière", indique le procureur de la République Yves Dupas. "Au cours de ces exactions, deux hommes âgés de 48 ans et 57 ans atteints par des projectiles d’arme à feu au niveau du thorax sont décédés". Une femme et trois hommes ont également été blessés. L’un d'entre eux a subi des lésions graves qui ont nécessité son admission en réanimation.

    Sur place dès 7h30 ce dimanche, les enquêteurs ont relevé deux scènes de crime, à quelques centaines de mètres de distance, et procédé à l’interpellation de sept personnes mises en cause.

    "Les investigations se poursuivent de manière très active, indique le procureur, afin de déterminer les circonstances exactes de la commission de ces faits particulièrement graves, s’agissant d’atteinte majeure à la vie humaine et d’établir l’ensemble des niveaux de responsabilité pénale".

    Ce conflit interclanique qui persistait depuis décembre 2022, avait déjà conduit le parquet à engager des poursuites à l’encontre des auteurs de violences et de dégradations de biens commises en 2023 et dernièrement en janvier 2024.

    Le parquet précise que "plusieurs tentatives de médiation ont été menées ces derniers temps afin d’apaiser les tensions, sans effet tangible jusqu’à présent", et signale que de nouvelles informations seront communiquées à l’issue des auditions des auteurs présumés, en fin de garde à vue.

    Soutien et appel au calme

    Dans un communiqué envoyé ce dimanche, la présidente de la province Sud, Sonia Backès ainsi que tous les élus de la Maison Bleue font part de "leur soutien à la population de Yaté à la suite du drame". Il précise que les services provinciaux seront mobilisés pour accompagner les habitants de la commune dans les jours qui viennent.

    De son côté, le président du gouvernement souligne qu’il avait pris "l’initiative de rencontrer depuis le 1er février les protagonistes de ce conflit afin de rétablir le dialogue". Louis Mapou insiste aussi sur le fait que "l’origine de ce conflit ne saurait justifier le nombre de blessés et la mort de deux pères de famille, quels que soient les liens coutumiers qui les unissent et les parties concernées". Il appelle donc "à l’apaisement et à la responsabilité des chefs de clans, des autorités coutumières et de tous ceux qui peuvent œuvrer à un retour au calme". Et tient à présenter, "au nom du gouvernement, ses très sincères condoléances à la population de Touaourou et, à travers elle, aux familles et clans alliés de Yaté".

    Un couvre-feu de 18 heures à 6 heures

    Le haut-commissaire " condamne avec la plus grande fermeté ces actes particulièrement graves" et appelle lui aussi "au calme et à la responsabilité" et souhaite voir "émerger rapidement une solution à ce conflit entre les clans". Louis Le Franc tient également "à exprimer sa solidarité envers les familles des deux personnes tuées ainsi qu’aux familles des blessés".

    Le haut-commissaire signale qu’afin de préserver la sécurité, un dispositif de la gendarmerie nationale conséquent est mis en place. Et qu’un couvre-feu est décrété tous les soirs à 18 heures jusqu’à 6 heures le lendemain matin, à compter de ce dimanche 18 février jusqu’au jeudi 22 février au matin. Il rappelle aussi que "la vente de boissons alcoolisées dans les débits de boissons de 3e et 5e classes, ainsi que le port et le transport d’armes, munitions et éléments de munitions de catégorie A, B, C et D sont interdits sur la commune de Yaté jusqu’au 3 mars inclus". Enfin, Louis Le Franc invite l’ensemble des habitants de la tribu de Touaourou à remettre sans délais leurs armes à la gendarmerie.

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