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    Nouvelle Calédonie
  • LNC | Crée le 08.10.2025 à 10h40 | Mis à jour le 08.10.2025 à 12h09
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    Les politiques calédoniens réagissent aux déclarations de Sébastien Lecornu. Photomontage LNC
    L’annonce du Premier ministre démissionnaire de placer le dossier calédonien et le budget de la France comme les deux priorités du gouvernement fait réagir les élus du Caillou. D’autant que si la loi organique visant à reporter les élections provinciales n’est pas promulguée avant le 2 novembre, le scrutin devra se tenir au plus tard le 30 novembre.

    Nicolas Metzdorf, député : "Un signal fort"

    L’annonce du Premier ministre démissionnaire de conserver le dossier calédonien comme l’un des deux enjeux nationaux prioritaires a été saluée, dès mardi soir, par le député de la première circonscription Nicolas Metzdorf. "Dans un moment où tout vacille à Paris, notre île continue d’être considérée comme une priorité nationale. Je plaide depuis des semaines pour que la question calédonienne ne soit pas mise entre parenthèses, et je me réjouis que ce soit aujourd’hui clairement acté", réagit l’élu loyaliste, par voie de communiqué.

    "Les services de l’Élysée et de Matignon étudient désormais la possibilité d’une procédure d’urgence pour adopter le report des élections provinciales et poursuivre la mise en œuvre de l’accord de Bougival, même dans ce contexte de gouvernement démissionnaire. C’est un signal fort : même dans la crise, la République n’oublie pas la Calédonie." Nicolas Metzdorf annonce par ailleurs qu’il s’entretiendra à ce sujet "dans les prochaines heures" avec la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le chef du Sénat, Gérard Larchet.

    Le FLNKS dénonce "un passage en force"

    Le Front de libération nationale kanak et socialiste, dans un communiqué publié ce mercredi 8 octobre, a également réagi à la déclaration du Premier ministre démissionnaire en dénonçant une nouvelle tentative de "passage en force" de l’État français. L"éphémère" Sébastien Lecornu, "cherche à imposer le report des élections provinciales et le calendrier de Bougival" sous prétexte d’une "urgence nationale". Selon le FLNKS, cette méthode rappelle celle déjà observée en mai 2024 et considère que l’État "instrumentalise la situation calédonienne pour servir des appétits géopolitiques et militaires de la France dans le Pacifique", plutôt que les intérêts du peuple kanak.

    Le Front rappelle que le projet d’accord de Bougival, "rejeté totalement" par sa délégation, n’a "aucune légitimité politique" et ne peut servir de base au dialogue. Le communiqué insiste également sur la tenue des provinciales en novembre, qui ne serait "ni contraire à la Constitution, ni dangereuse pour le pays". Le FLNKS s’appuie sur la décision récente du Conseil constitutionnel, qui a confirmé la validité du corps électoral gelé, "reconnaissant ainsi la conformité de ce dispositif aux principes constitutionnels et à l’esprit de l’accord de Nouméa".

    Le FLNKS appelle enfin les parlementaires français à ne pas faire de la Nouvelle-Calédonie "un enjeu de leurs luttes politiques internes". Il invite Sébastien Lecornu à se concentrer sur les "priorités de la France, déjà nombreuses et complexes".

    Calédonie ensemble : "Une reconnaissance pour notre pays"

    Le parti non indépendantiste Calédonie ensemble a également réagi, mardi soir, par voie de communiqué : "La Nouvelle-Calédonie survit ainsi en termes d’urgence dans ce magma d’instabilité nationale, grâce à l’investissement de notre ministre des Outre-mer. Un exploit qu’il convient de saluer à sa juste valeur, estime le mouvement pour qui Manuel Valls "réussit l’impossible".

    Le parti se veut néanmoins prudent : "Cela ne signifie pas pour autant que cette " sacralisation " de l’avenir de notre caillou pourra se traduire de manière certaine par les actes législatifs et financiers nécessaires – pas plus que l’adoption de la loi de finances pour 2026 – mais, au moins, nous restons pour l’instant au cœur des préoccupations politiques nationales en cette période troublée. Une reconnaissance pour notre pays, son histoire, son avenir, au moment où le peuple calédonien continue à souffrir douloureusement des conséquences des événements du 13-Mai."

    Emmanuel Tjibaou, député, et Robert Xowie, sénateur : "Vigilants et préoccupés"

    Dans un communiqué, le député indépendantiste de la seconde circonscription Emmanuel Tjibaou et le sénateur Robert Xowie contestent la volonté du gouvernement démissionnaire de faire adopter "sous couvert d’urgence" la proposition de loi organique visant à reporter les élections provinciales. Les deux parlementaires se disent "vigilants et préoccupés" quant à la méthode employée par Matignon. Ils rappellent que, si la situation calédonienne fait partie des dossiers prioritaires, "le caractère d’urgence attaché à la situation ne saurait en aucun cas justifier un passage en force, ni le contournement du dialogue politique".

    Pour eux, "l’avenir du pays ne peut être engagé sur la base d’un texte contesté, fondé sur un accord non partagé et juridiquement incertain". Ils soulignent que le report du scrutin provincial "constitue un acte politique majeur" et qu’une telle décision "ne peut être prise que dans un cadre apaisé, légitimé par un consensus clair entre les partenaires politiques".

    Les deux parlementaires rappellent également la décision du Conseil constitutionnel du 19 septembre validant la constitutionnalité du gel du corps électoral, ce qui "écarte tout risque de contentieux électoral et retire au gouvernement tout motif d’urgence pour imposer un report du scrutin". Ils estiment en conséquence que "rien ne s’oppose à la tenue des élections provinciales avant la fin de l’année". Les deux élus appellent enfin le gouvernement "à la responsabilité et à la concertation", réaffirmant leur attachement "à la stabilité institutionnelle, à la transparence du processus électoral et au respect du calendrier démocratique, comme seules garanties durables de la paix civile".

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