La passation de commandement de la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie s’est déroulée ce samedi matin sur le parvis de la mairie de Dumbéa, devant les sous-officiers, gendarmes adjoints et personnels civils, mais aussi en présence des autorités administratives, judiciaires, politiques et militaires. Le général de division Nicolas Matthéos a symboliquement restitué le drapeau de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie au général de corps d’armée commandant la gendarmerie Outre-mer (CGOM), ce qui marque ainsi la fin de ses fonctions après quatre années sur le territoire, "non sans une certaine émotion", a indiqué Pierre Poty dans son discours. Une cérémonie militaire très symbolique, qui a également été marquée par une revue des troupes et une remise de décorations à plusieurs gendarmes pour leurs actes pendant les émeutes de mai 2024.

"Fermeté et humanité"

Le CGOM a tenu à saluer l’action de Nicolas Matthéos. "Sous son autorité, la gendarmerie a affronté avec détermination les événements de 2024 qui ont mis à rude épreuve la cohésion de la société calédonienne et la résilience de l’État." Pierre Poty a souligné les qualités humaines dont il a fait preuve dans la conduite des opérations, "fermeté et humanité", "repoussant au maximum l’usage de la force, garantissant la continuité de l’action publique et incarnant la présence de la République au plus près du terrain". Ce qui marquera également les quatre années qu’il a passées à la tête de la gendarmerie, estime Pierre Poty, "son sens du devoir, sa fidélité à l’institution et sa proximité avec les gendarmes", ce qui lui a permis "d’agir avec autorité et justesse", notant enfin "l’officier déterminé, mais aussi l’homme attentif aux autres".

Les deux hommes devraient d’ailleurs se retrouver à Paris, puisque c’est auprès du CGOM que Nicolas Matthéos a été muté. Selon un décret du 26 juin portant affectation d’officiers généraux, le général de division est nommé chargé de mission auprès du commandant de la gendarmerie d’outre-mer à compter du 1^er juillet.

"Une expérience professionnelle riche et éclectique"

Le commandant de la gendarmerie Outre-mer a ensuite remis le drapeau au général François Haouchine, marquant ainsi sa prise de commandement du comgend de la Nouvelle-Calédonie. Pierre Poty n’a pas manqué de noter qu’il s’agissait d’une "responsabilité exigeante", confiée "dans un environnement opérationnel riche de défis, mais aussi porteur d’espoir".

Dans ses nouvelles attributions, le général devrait pouvoir s’appuyer sur son "expérience professionnelle particulièrement riche et éclectique", considère Pierre Poty, pointant les origines ultramarines de François Haouchine, qui devraient lui permettre de "saisir les spécificités d’un commandement Outre-mer, souvent plus complexe à appréhender pour un métropolitain", et relevant ses "qualités de cœur" ainsi que son "engagement sans faille", lui enjoignant de contribuer "à bâtir la Calédonie de demain".

"C’était vraiment mon choix"

À la fin de la cérémonie, François Haouchine s’est déclaré "très heureux d’avoir pu atterrir en Nouvelle-Calédonie". "C’était vraiment un choix, c’est une île qui m’appelle et que je trouve vraiment intéressante." Concernant sa mission à la tête de la gendarmerie, le général a affirmé s’inscrire "dans la continuité". "On essaie de travailler le temps long." Sa première action sera de prendre le temps d’écouter. "Écouter l’état-major, rencontrer les gens, puis on se posera les bonnes questions. Je ne suis pas venu avec des plans tout faits."

L’homme, issu d’une famille de militaires, a effectué un parcours de sous-officier de gendarmerie, "d’abord appelé du contingent, sous-officier, officier", a-t-il retracé ce matin, avant de devenir commandant du groupement de gendarmerie du Cher, puis, jusque très récemment, conseiller auprès de Laurent Nuñez, préfet de police à Paris. D’origine martiniquaise et ardennaise, François Haouchine, se montre ancré. "J’ai les deux pieds dans deux sabots bien différents, mais bien solides."