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    Nouvelle Calédonie
  • Julien Mazzoni | Crée le 04.12.2025 à 05h00 | Mis à jour le 04.12.2025 à 08h11
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    L’entreprise utilise de la scorie achetée à la SLN dans la fabrication de ses agglos. Photo Julien Mazzoni
    Dans le cadre de la Semaine de l’industrie, organisée jusqu’au 5 décembre par la Feinc (Fédération des entreprises et des industries de Nouvelle-Calédonie), un petit groupe de visiteurs a pu, ce mercredi 3 décembre, passer derrière le portail de Sobeca, producteur de béton depuis cinquante ans. Au programme : scorie de nickel, blocs modulables et astuces pour continuer à livrer du béton malgré un marché du BTP divisé par deux depuis les émeutes.

    À l’entrée du site, à Ducos, entre toupies à pois rouges et silos de ciment, Yannick Mousset mène la visite organisée dans le cadre de la Semaine de l’industrie par la Fédération des entreprises et des industries de Nouvelle-Calédonie. Le directeur de Sobeca marche devant un petit groupe de personnes venues par curiosité. L’entreprise, créée en même temps que la Scet et passée depuis 2008 dans le giron du groupe Bernard Hayot, fête cette année ses 50 ans. Elle emploie aujourd’hui dix-huit personnes sur le site industriel, contre vingt-six avant les émeutes de mai 2024, et six dans sa carrière de sable.

    Sobeca produit du béton prêt à l’emploi et des agglos. Sa particularité : l’usage de scorie issue de l’industrie du nickel, achetée à la SLN. Les agglos sont fabriqués "principalement avec de la scorie", quand la concurrence travaille avec du sable. Un choix technique qui a un coût. "La scorie est très abrasive, ça abîme les machines beaucoup plus vite", souligne le directeur. Elle retient aussi moins l’eau : pour compenser, il faut davantage de ciment, l’élément le plus cher du mélange. Résultat : même si la scorie est achetée environ 800 francs la tonne, contre 2 500 à 3 500 francs pour le sable, "au final, ça revient à peu près au même", explique Yannick Mousset.

    Un chiffre d’affaires divisé par deux

    Pour alimenter ses centrales, Sobeca dispose de sa propre carrière près de Tontouta, sur l’affluent Hwa No, où est extrait un sable naturel lavé. Le gravier provient d’autres exploitants et le ciment d’un fournisseur unique. Deux centrales cohabitent sur le site de Ducos : une grosse unité qui fournit l’essentiel des chantiers, et une plus petite, installée l’an dernier, dédiée aux agglos et aux bétons spéciaux (désactivé, drainant, bétons à la scorie). Un laboratoire interne permet de réaliser les essais nécessaires au maintien de la certification NF (norme française).

    Malgré cet outil industriel lourd, l’activité souffre. "Depuis les émeutes, le chiffre d’affaires a été divisé par deux. Il n’y a plus de chantiers", résume Yannick Mousset. Les principaux clients restent les entreprises de BTP et de VRD (voiries et réseaux divers), sur des chantiers publics ou militaires, mais les appels d’offres se raréfient. Sobeca a réduit ses effectifs en ne remplaçant pas les départs.

    "Découvrir l’envers du décor"

    Pour garder du volume, Sobeca s’est rabattue sur des niches. L’entreprise fabrique des blocs empilables "type Lego" pour murs de soutènement ou bâtiments, vendus en gros modules. Elle vise aussi les particuliers avec une mini-toupie tractée par pick-up, capable de livrer jusqu’à 700 litres.


    Yannick Mousset, le directeur de Sobeca. Photo Julien Mazzoni

    Dans les ateliers, un opérateur surveille la presse à agglos pendant que les visiteurs suivent le directeur technique dans la cabine de commande. "C’est génial de voir ce qui fonctionne encore au pays, on parle toujours de ce qui ne va pas", s’enthousiasme Frédéric, 33 ans, chef d’entreprise, qui a déjà visité la SLN et d’autres sites pendant la Semaine de l’industrie. Jean-Marc, 63 ans, retraité, participe presque chaque année à ces visites. "C’est plutôt rare de pouvoir entrer dans une entreprise. Ça permet de connaître l’envers du décor, de se tenir au courant de l’économie locale, qui est en état de reconstruction", estime-t-il.

    En ouvrant ses portes à l’occasion de la Semaine de l’industrie, Sobeca rappelle que, derrière chaque dalle et chaque mur, il y a aussi une filière qui tente, tant bien que mal, de rester debout.

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