- Anthony Tejero | Crée le 18.02.2025 à 13h50 | Mis à jour le 18.02.2025 à 13h50ImprimerCette année, trois, voire quatre sessions d'assises devraient se tenir. Photo Archives LNCLa première session de procès de l’année devant la cour d’assises est prévue du 3 au 21 mars. Sept affaires seront jugées, dont trois viols et quatre crimes de sang. Parmi ces meurtres : un coup de fusil fatal à Saint-Louis, un féminicide sur concubine à l’Anse-Vata, un mariage à Canala qui se solde par un coup mortel de baïonnette, ainsi qu’un jeune soupçonné d'avoir "massacré" en pleine nuit, à Rivière-Salée, un homme de 79 ans.
Voisin tué à coup de fusil à Saint-Louis
Affaire jugée les 6 et 7 mars.
Un homme, âgé de 38 ans au moment des faits, est accusé du meurtre de son voisin, un sexagénaire, le 23 juin 2022 à la tribu de Saint-Louis, au Mont-Dore. Une affaire pour laquelle il encourt jusqu’à 30 ans de prison.
L’accusé est soupçonné d’avoir tiré un coup de fusil sur son beau-frère sur fond d’un litige autour d’une attribution foncière. Le meurtrier présumé, dont la personnalité est décrite comme "calme et taiseuse" à jeun, mais particulièrement "excitée" sous l’empire de l’alcool, a notamment indiqué avoir bu une bouteille de rhum avant de passer à l’acte, au petit matin. Cet homme présente déjà 4 condamnations à son casier judiciaire, dont une pour des faits de violences.
Septuagénaire "massacré" à Rivière-Salée
Affaire jugée les 10 et 11 mars.
C’est un jeune homme qui comparaîtra dans le box des accusés, mais pour des faits "extrêmement violents", avertit Philippe Faisandier, avocat général près la cour d’appel de Nouméa. À l’époque âgé de 20 ans, ce Calédonien est soupçonné, dans la nuit du 15 au 16 octobre 2022, d’avoir pris à partie et roué de coups, notamment à la tête, un vieil homme de 79 ans qui dormait seul dehors à Rivière-Salée, à proximité d’une fête d’anniversaire à laquelle participait le meurtrier présumé.
Selon l’instruction, le jeune homme aurait vendu du cannabis quelques heures plus tôt avant de se rendre à cette soirée particulièrement arrosée au cours de laquelle "il s’est persuadé" qu’on lui avait volé la somme de 20 000 francs. C’est alors qu’il est devenu agressif et a fini par "passer sa colère" plus loin, en "massacrant" le septuagénaire, décédé au Médipôle des suites de ses blessures, dans des conditions "extrêmement brutales". Ce jeune homme encourt une peine de 30 ans de prison.
Altercation mortelle lors d’un mariage à Canala
Affaire jugée les 17 et 18 mars.
Un quinquagénaire, jusque-là inconnu de la justice, est accusé de meurtre sur un homme de 41 ans le 20 août 2022, à la tribu de Nonhoué, à Canala, en plein mariage.
La victime, placée sous bracelet électronique et réputée comme "quelqu’un de bagarreur", a décidé de se rendre à cette cérémonie à laquelle il n’était pourtant pas convié. Selon l’instruction du dossier, ce quadragénaire aurait alors provoqué un convive pour se battre. C’est alors que l’accusé est intervenu pour faire cesser cette altercation. "Il se trouve qu’il faisait partie de l’organisation du mariage et était chargé à ce moment-là de découper les poulets, précise Philippe Faisandier. Il avait une baïonnette dans les mains et a donné un grand coup sur la victime, décédée plus tard".
L’avocat près de Nouméa précise que l’auteur présumé, "qui jusque-là n’avait jamais posé problème, regrette ce geste qu’il dit n’avoir pas pu contrôler à cause de l’alcool."
Féminicide dans un appartement à l’Anse-Vata
Affaire jugée du 19 au 21 mars.
C’est un féminicide commis sur concubine à Nouméa qui clôturera cette session d’assises. La victime, une mère de famille salariée au haut-commissariat, était âgée de 34 ans lorsqu’elle a été battue à mort par son compagnon, le 13 juillet 2022, dans leur logement de l’Anse-Vata.
Pour des raisons encore "compliquées à éclaircir" par l’instruction, une dispute a éclaté au sein du couple. Le compagnon a ensuite quitté l’appartement pour emmener leurs deux enfants à l’école. À son retour, il frappe sa compagne avec un objet contondant. La victime s’effondre "dans une mare de sang", sans que l’accusé ne lui porte assistance. Au contraire, le meurtrier présumé part récupérer les enfants à l’école avant de les confier à l’extérieur du logement, où il tente ensuite de se débarrasser de certaines preuves, dont des objets tachés de sang, avant d’appeler les secours. À leur arrivée sur place, l’homme indiquera d’abord ne pas comprendre ce qu’il s’est passé laissant croire à une agression commise par un tiers. Mais l’exploitation des caméras de vidéosurveillance, notamment aux abords de l’appartement, contredira sa version et il finira par reconnaître les faits.
Ce père de famille encourt la réclusion à perpétuité.
Trois affaires de viol
La cour d’assises devra également juger quatre accusés dans trois dossiers de viol, dont un sur une personne vulnérable (souffrant de surdité) et l’autre sur conjointe. Des faits passibles de peines allant jusqu’à 20 ans de prison.
Comme il est "de tradition", la justice ne tient pas à détailler davantage les circonstances de ces viols à la presse, afin essentiellement de "protéger les victimes qui ne souhaitent généralement pas de publicité sur ces affaires, notamment en raison d’un sentiment de honte, précise Philippe Faisandier. C’est pourquoi, elles sont le plus souvent jugées en huis clos, puisque dès lors qu’une victime en fait la demande, il est acquis de droit."
Pour rappel, c’est aussi en ce sens qu'a été hors normes le récent procès de Dominique Pélicot (entre autres accusés) dans l’affaire des viols en série de Mazan, rendu public à la demande de la victime, son ex-compagne Gisèle, "pour que la honte change de camp".
Proportionnellement davantage d'affaires de meurtre sur le Caillou que dans l’Hexagone
Cette session comprendra donc quatre dossiers de meurtres et trois affaires de viol. Ce qui ne surprend pas vraiment Philippe Faisandier, selon qui le "ratio" de crimes de sang jugés devant la cour d’assises de Nouvelle-Calédonie est significativement "plus élevé" que celui observé dans l’Hexagone, "où plus de 80 % des affaires concernent des viols".
L’avocat général près la cour d’appel de Nouméa précise d’ailleurs que la plupart des affaires de meurtre sur le Caillou ont eu lieu sur fond d’alcool.
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