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    Nouvelle Calédonie
  • Jean-Alexis Gallien-Lamarche / jeanalexis.gallien@lnc.nc. | Crée le 09.08.2019 à 05h46 | Mis à jour le 09.08.2019 à 09h20
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    À l’énoncé du délibéré, la présidente a averti le prévenu : « Vous fichez la paix à Madame maintenant ! ». Archives LNC

    JUSTICE. Elle ne s’est jamais présentée au tribunal correctionnel de Nouméa pour faire entendre ses droits et la présidente a une explication toute faite à cette absence. « La victime a une peur bleue de vous, vous comprenez Monsieur. Elle est terrorisée. Elle ne veut plus jamais vous voir ». L’homme à la barre se tapote nerveusement la jambe avec sa main gauche. La bouche collée au micro de la salle d’audience, le prévenu de presque 30 ans évoque une « dispute » quand la magistrate lui demande de raconter les faits pour lesquels il est poursuivi en correctionnelle. « Vous lui avez mis une dérouillée. Ce n’est pas une simple dispute, ce sont de graves violences », s’insurge la juge Évelyne Camerlynck.

    Elle ne répond pas aux sms, il la frappe

    Le 3 juillet dernier, le prévenu se rend à un salon de coiffure de Ducos où sa compagne - avec qui il est en couple depuis environ une année - travaille. Il n’est vraiment pas content ce jour-là : madame n’a pas répondu à ses SMS de la vieille. Il lui demandait de le rejoindre dans la soirée pour passer du bon temps mais elle préférait rester chez elle et profiter de ses enfants. L’homme déboule donc dans le salon de coiffure et, sans même dire un mot, la roue de coups devant plusieurs clients et la patronne. Avant de s’en aller tranquillement, non sans avoir brisé une vitre de sa voiture stationnée à proximité. Une scène quasi-identique s’était déjà produite en mai dernier.

    Il est temps que la peur change de camp

    Évelyne Camerlynck reprend les déclarations de la victime qui dit « avoir très peur des représailles. J’ai peur pour ma vie et celle de mes enfants. Il sait où j’habite, il sait où mes enfants sont scolarisés ». Voilà donc un dossier qui semble tout particulièrement agacer la présidente qui insiste sur « les SMS et les appels de menaces ». Le procureur de la République voit en ce prévenu qui a bien du mal à s’exprimer un « dominateur » qui utilise des « méthodes de truand et de voyou » pour « opprimer et maintenir la terreur » sur la victime. Un « pouvoir de manipulation et de perversité » que conteste l’avocate de la défense, Me Aurélie Krust-Marty, qui décrit plutôt un « gamin qui n’arrive pas à gérer ses frustrations » et qui, « malgré ses difficultés », « essaye de s’en sortir en faisant du gardiennage et du jardinage ». Multirécidiviste, impliqué dans de nombreuses affaires de stupéfiants, le prévenu est malmené par le ministère public qui requiert quatre ans de prison dont une année avec sursis. « Il est temps que la peur change de camp », martèle Xavier Goux-Thiercellin. Après en avoir délibéré, le tribunal décide de condamner le trentenaire à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis mise à l’épreuve. À sa sortie de prison, il aura l’interdiction d’entrer en contact avec la victime. « Vous lui fichez la paix maintenant ! », avertit fermement la présidente.

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